Techniques du batifolage

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Lorsqu'elle l'eut acheté, elle retourna chez elle directement. Sans sortir l'ouvrage du sachet plastique, qu'elle déposa sur son bureau, la jeune fille se dirigea vers sa douche. Elle alluma l'eau tiède, se plaça devant son miroir, ôta son bandeau, retira sa robe, puis se mit sous l'eau. Elle prit son gel douche, se lava. Elle fredonnait un air extrêmement doux à l'oreille et très plaisant. Sa voix était magnifique dans l'écho de sa salle de bain. Cinq minutes plus tard, elle sortait de la cabine et se séchait. Elle appliqua une lotion sur ses jambes, puis ses bras, puis démêla ses cheveux. Elle retourna dans sa chambre, déposa sa serviette sur sa chaise, puis se mit en pyjama. Elle fit glisser le short en soie rose clair le long de ses jambes, puis le resserra à sa taille. Elle enfila ensuite un tee-shirt de coton blanc, pas trop large.

En revenant de la salle de bain, où elle avait remit sa serviette, elle aperçu le sachet plastique sur son bureau. Hésitante, mais se rappelant de sa détermination auprès de son sensei, elle le saisit, puis en extirpa le bouquin. Elle jeta le sachet, qui vola un instant, avant de se poser, puis elle s'installa dans son lit.

- Préface... Est-ce que c'est vraiment utile que je lise ce truc là ? Maître Jiraya explique d'où il puise son inspiration, mais tout le monde sait que c'est un homme pas net... Passons au chapitre un... Argh !

Les images étaient vraiment explicites... Ce bouquin ressemblait plutôt à un léger hentai relatant l'art de la séduction... Elle ne pu s'empêcher d'imaginer Kakashi rigolant en lisant ça.

- Mais qu'est-ce qu'il y a de si drôle ?!

Elle se mit à feuilleter toutes les pages. Plus elle avançait dans le livre, plus les images et les situations devenaient extrêmes. Elle ne pu s'empêcher de s'attarder sur certaines pages, regardant bien les illustrations, avec une grande attention. Enviait-elle les filles de ce bouquin ? Bonne question... Mais surtout, plus elle avançait dans le livre, plus elle pensait a Kakashi. Au départ, elle l'imaginait juste en train de le lire, mais au fil des pages, elle pensait à bien d'autres choses. Les images qu'elle voyait sur le papier se reflétaient dans son esprit, et ce n'était pas les filles du livre qu'elle voyait, mais elle. Et sans le vouloir, elle était toujours avec Kakashi. Dans sa tête, c'était eux qui pratiquaient les "techniques du batifolages". Les images défilaient à la vitesse où elle feuilletait le petit livre. Elle le ferma d'un coup sec, en soufflant, et en levant les yeux ainsi que la tête au ciel.

- C'est pas possible.

Elle se posait de plus en plus de question. Elle posa le livre au sol, sans trop y faire attention, puis éteignit sa lampe. Elle s'allongea sur son matelas, lentement, tout en réfléchissant.

- C'est rien, tout ce à quoi j'ai pensé ne veut certainement rien dire. J'y ai juste pensé parce que c'est Kakashi qui lit ce truc, voilà tout.

Elle ferma les yeux, se tourna et se retourna, jusqu'à trouver le sommeil. Mais, même dans ses rêves, ces images lui revinrent en tête.

Cela dura toute une semaine.

Dans ses rêves, elle voyait toujours les mêmes choses. Elle ne savait pas trop comment ils en arrivaient là, mais Kakashi était allongé contre elle, lui maintenant les deux mains au dessus de la tête. Par moment, c'est elle qui menait la danse. Elle se voyait, allongée sur lui, sans haut, promenant ses mains sur son corps. Elle l'embrassait, en commençant par sa bouche, puis descendait le long de son cou. Elle lui caressait ensuite le torse, et passait un doigt, puis deux, sous l'élastique de son caleçon. Elle remontait ses mains pour les faire glisser dans ses cheveux en l'embrassant sauvagement, puis les passait entièrement dans son caleçon. Et c'est à cet instant qu'elle se réveillait, à chaque fois.

Depuis qu'elle avait eu ce genre de visions, elle n'avait plus vraiment fréquenté Kakashi. Ce n'est pas qu'elle l'évitait non, elle était convaincue que ses pensées étaient accidentelles, mais elle ne le croisait pas, et ne cherchait pas spécialement à le croiser. De plus, elle prenait beaucoup de temps pour elle, ayant décider d'entamer la lecture de son livre, sérieusement cette fois-ci.

Un jour, alors qu'elle était chargée de veiller sur un patient de l'hôpital, elle s'assit sur une chaise, dans un coin de la chambre. Elle ouvrit le petit livre de poche, et fit fonctionner son imagination. Bien que convaincue que ce type de pensées était accidentel, elle ne les repoussait pas pour autant. A vrai dire, elle ne s'était jamais imaginé ne serait-ce que d'avoir ce genre de pensées pour un autre homme que, que l'Absent, alors, c'était plutôt amusant que ça arrive maintenant, et avec Kakashi !

Alors qu'elle était en pleine lecture du troisième chapitre, elle sentit comme une petite brise dans la chambre. Elle releva les yeux de sa page, puis vit que la fenêtre était ouverte. Elle regarda alors le patient, qui dormais profondément.

- J'ai pas ouvert cette fenêtre pourtant... Enfin.

Elle posa le livre sur sa chaise, se leva doucement, puis referma la fenêtre. Au moment où celle-ci émit le petit « Clic », prouvant sa fermeture, Sakura senti une présence.

- Bonjour Kakashi-sensei.

- Ce n'est pas vraiment une lecture pour les jeunes femmes...

Elle se retourna, et le vit, assis sur sa chaise, secouant le livre dans les airs. Elle lui fit signe d'aller dans le couloir.

- Tu l'a vraiment acheté donc. Et tu le lis, vu le nombre de pages pliées au coin... Tu va vraiment jusqu'au bout à chaque fois, quand tu décrète quelque chose ?

Elle sentit un air particulier dans sa voix. Elle ne savait pas encore trop quoi, mais il parlait avec une intonation légèrement différente, que beaucoup de gens ne remarqueraient même pas.

- He bien, c'est vous, mon sensei. C'est vous, qui m'avait observé pendant toute mon évolution de chenille en papillon. À vous de me le dire.

Kakashi resta muet. Il avait bien remarqué qu'elle se transformait en véritable femme ces temps-ci. Sa tête devait se trouver à quelques centimètres de la sienne, et il plongea son seul œil dans les abysses de ses yeux verts. Ils étaient brillants, et il pouvait se voir dans leur reflet.

De ses yeux, son unique œil glissa vers sa bouche, si gracieusement définie. Il ne s'attarda pas sur les deux trois tâches de rousseurs que sa peau présentait. Tout à coup, une infirmière vint le déranger dans sa contemplation.

- Mlle Haruno, nous avons besoin de vous en réanimation, s'il vous plaît.

- J'arrive. Au revoir Sensei ! À bientôt !

Le cœur de l'homme au cheveux d'argent s'arrête littéralement de battre quand il vit le sourire que son élève lui avait lancé. Elle devenait une femme.

Il ne repondit rien, bouche bée. Il la regarda un instant s'éloigner, faisant glisser son œil le long de sa nuque, puis de ses épaules, puis de son dos, de sa taille, de ses hanches, de ses cuisses, de ses jambes.

« Enfin mon vieux, reprends toi ! C'est ton élève non ? Enfin, ancienne élève en tout cas... »

Et il disparut comme il était arrivé.

Après la pluieWhere stories live. Discover now