Chapitre 18

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(...)Et un, deux, trois...pas chassés, deux, trois, un...saut en grand écart...pointes...et un, deux et trois...tourbillon avec le ruban droit devant...double Axel...un,deux,trois,un,deux et trois...ruban tournoie au-dessus de ma tête...pas chassés gauches...pas chassés droits...doubles tour à terre et un et deux...Y avec le ruban...pas chassés croisés en pointes...extrémités...roues et pont...croisement avec Karine et ruban dans le vent...tours sur soi-même, les bras tendus.

La musique s'arrête. Je suis essoufflée. Petit à petit, des acclamations sortent des gradins. Je regarde Karine, elle me tend sa main que j'empoigne et nous saluons notre public.

Voilà deux semaines que nous préparions ce concours et deux semaines que je n'ai pas revu Chloé. Depuis sa visite, je suis très renfermée. Je n'ai adressé la parole que 1 ou 2 fois à Claire. Je lui est bien dit que ce n'était pas sa faute.

Je vais m'asseoir sur le banc où sont tous les candidats de la compétition. Nous étions les dernières. Le présentateur s'exprime au micro et sa voix résonne dans tout le gymnase. Le classement est en train d'être établi. Je stresse beaucoup, mais pas pour moi, pour Karine. J'espère que je ne l'ai pas déçue...

Les résultats commencent à être annoncés. Ils commencent par la fin pour revenir à la première place. Il y a 7 groupes en tout.

Karine me regarde et on se prend la main en serrant très fort, en priant.

Arrive enfin les groupes qui seront sur le podium.

"La 3ème place est attribuée à Charlotte et Marie de l'école GRSFrance !" Les deux jeunes filles montent sur le podium et reçoivent leurs médailles.

"Et pour finir !!! La 1ère place est attribuée à ...

...

...

-Un silence se fait entendre-

A Jeanne et Lilou de l'école Camille Claudel !! La seconde place revient donc à Ana et Karine de l'Ecole d'Art !"

Nos deux groupes montent sur le podium et nous recevons nos médailles.

***

A la sortie du gymnase, je rejoins ma mère et Léa. Tout le long du trajet elles me félicitent. Mais je n'y prête pas attention, j'ai la tête ailleurs...

Arrivées chez nous, on invite Léa à rester pour le goûter. Elle accepte volontiers et je l'entraîne dans ma chambre.

"-Assis toi sur mon lit, dis-je, je reviens...

-D'accord ! En tout cas encore bravo, tu étais magnifique !

-Merci"

Je m'approche de ma bibliothèque et en sort mon journal. Léa ne connaît pas la raison de mon déménagement ni l'existence de ce journal qui retrace mon passé.

Je m'avance vers elle le visage grave et renfermé.

"-Quelque chose ne va pas Ana ?

- Si, tout va très bien ..."

Je lui tends mon journal et elle hésite à le prendre.

"-Prends le ! Je te le donne ! Tu comprendras avec ça pourquoi on a déménagée maman et moi ! lui aboyai-je dessus pour qu'elle le prenne et l'entraîne loin de moi.

-Mais je sais déjà pourquoi vous avez déménagé... Enfin, je crois... C'est bien parce que votre maison a été incendiée ?

-Non, justement !..." Je baisse le ton

Elle me regarde d'un air ahuri et saisi le journal. Elle l'analyse. Elle commence à l'ouvrir mais je l'arrête. "Stop ! Tu le liras jamais ici !" Elle me fait un signe de tête à la fois inquiet et au bord des larmes. Je suis en train de lui faire très peur, elle n'est pas rassurée.

Le goûter est très calme et Léa part tout de suite après.

Le reste de la journée, je le consacre à mes devoirs.

Je m'applique beaucoup. On est en janvier et mes notes sont très basses. Les professeurs m'ont dit que si je ne remonte pas très vite ma moyenne il me renverrai dans mon ancien lycée. Ce que je n'ai pas du tout envie... D'autant plus que Chloé y est encore...

C'est donc de cette note décevante que je continue mes devoirs.

Je n'arrive pas à me concentrer. Plusieurs questions trottent dans ma tête.

Ma mère me sort de mes pensées en m'appelant à venir manger.

Je la rejoins dans la salle à manger et m'assois en face d'elle. Le repas se déroule dans le calme et la sérénité, ce qui change du silence tendu.

Nous en sommes au dessert quand le téléphone de ma mère sonne. Elle s'excuse auprès de moi et décroche, mais en restant à table.

Au fil que la discussion avance je la vois blêmir et retenir ses larmes.

Lorsqu'elle raccroche, elle a le regard dans le vide, perdu. Elle paraît assommée et impuissante.

"-Tout va bien maman ? demandai-je inquiète

-Ma chérie, je dois te dire quelque chose... répondit-elle d'une voix tremblante

-Oui, dis-je très angoissée, qu'est-ce qu'il y a ?

-Ton... Ton père... Ton père est mort... "

Elle éclate en sanglot et se cache dans ses mains. Je ne sais pas quoi répondre à cela. Je suis sous le choc. Ses cheveux tombent devant ses mains, son dos se voûte et ses bras tremblent.

"-Qui t'as dit ça ? déglutis-je

-C'est son meilleur ami, il a envoyé un message à tout le répertoire de son fils, ton père. Et elle a appelé les contacts les plus importants...dit-elle en relevant légèrement la tête.

-Attends deux secondes maman... Si elle a appelé tout les contacts les plus importants, c'est que tu en fais parti ? -elle lève subitement la tête-. Non maman, non !!! Tu n'as pas pu me faire ça !! Est-ce que je dois comprendre que tu étais encore en contact avec lui ?"

Elle ne répond pas.

Je me lève de ma chaise, la faisant tomber au sol. Je me retrouve debout, face à ma mère. Je tape mes poings sur la table, ce qui fait voler les objets s'y trouvant, et cri :

"MERDE MAMAN !! RÉPONDS ! EST-CE QUE CA VEUT DIRE QUE TU ÉTAIS ENCORE EN CONTACT AVEC LUI ???!!!"

"MERDE MAMAN !! RÉPONDS ! EST-CE QUE CA VEUT DIRE QUE TU ÉTAIS ENCORE EN CONTACT AVEC LUI ???!!!"

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Un passé accroché [ EN REECRITURE ]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora