Chapitre 1

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Moi c'est Emily, Emily Parker. Mais appelez moi juste Emily... Je tiens mon nom de famille de mon père, comme la plupart des enfants d'ailleurs, mais moi, je hais mon père.

Mais là n'est pas le sujet. Mmmmh voyons voir... comment me décrire ?

Je suis petite (1m60), très mince, aucunes formes. A croire que mes seins ont passé un contrat avec mes fesses pour ne pas prendre de volume. Je suis plus plate qu'une planche a pain, enfin bref... Sinon j'ai les cheveux châtains ondulés, mais je me les lisses comme 90% des filles de mon âge, et les yeux marrons très sombres...

- « Emily ! Peux-tu nous faire le plaisir d'être, un minimum, attentive au cours ? »

En relevant la tête je vis Mme Jefferson, ma prof d'anglais, penchée sur ma table...

- « Même si tu ne prends pas de notes, fais moi au moins le plaisir d'écouter. »

- « O...oui... » répondis-je.

Elle fit volte-face et retourna au tableau tout en continuant son cours.

J'ai l'impression que je l'exaspère, mais ce n'est pas de ma faute si je suis toujours dans les nuages et que je suis timide, si ?

Toutes les filles de ma classe, comme les garçons me fixent, et rigolent. Grrrrr ! Je ne les aimes pas, toutes ces filles qui sont parfaites aux yeux de tous le monde. Les cheveux longs lissés brillants, de grands yeux clairs parfaitement maquillés, des sourires éblouissant, de belles formes...

Et tous ces mecs, qui passent leurs temps à essayer de se muscler afin de pouvoir draguer n'importe quelle fille.

Je ne suis pas comme eux, moi je préfère rester dans mon coin, toute seule. Je ne me maquille que très rarement, m'habille avec des habits basiques, et préfère rester invisible.

DRIIIIIIINNNNGGGG !!!

Alléluia !! Enfin fini ! Je range ma trousse, ferme mon sac avant de l'enfiler sur mon épaule et de quitter la salle.

- « Emily ! Viens me voir deux secondes. »

Je fis demi-tour en m'approchant du bureau de la prof...

- « Écoute Emily, en ce moment tu as beaucoup la tête dans les nuages, c'est inadmissible. Tu rates beaucoup trop d'éléments importants pour le bac. Il faut que tu te concentres ! D'ailleurs je vais appeler tes parents pour leur en toucher deux mots »

- « D'accord » répondis-je simplement, avant de quitter la salle.

Je sortis du lycée et marchai jusqu'à mon arrêt de bus. Aujourd'hui le ciel est gris, il fait froid, je rajuste mon écharpe en relevant la tête. Tout autour de moi des couples s'embrassent, se disent au revoir en lâchant des « je t'aime », des « mon amour », « mon cœur »... Pfff... c'est ridicule ! Ils pensent vraiment que ça va durer ? Bien sûr que non. Ils ou elles finiront par se faire plaquer, les filles diront que c'est la fin du monde et que tous les mecs sont des con*****, qu'elles ne ressortiront plus jamais avec un autre...

Habituellement, il ne se passe même pas un mois avant qu'elles ne soient de nouveaux avec quelqu'un.

Mon bus est là, je monte dedans et m'assois au deuxième rang, comme à mon habitude. Au fond il y a toujours les personnes « populaires » qui parlent fort.

Je mis mes écouteurs et entrepris de regarder le paysage défiler par la fenêtre. Trois arrêts plus tard le bus s'arrêta. C'est ici que je descends. Je me lève, attrape mon sac et sors du bus, avant de me rétamer par terre.

- « Fait gaffe ou tu marches Parker ! » lança un mec avant d'éclater de rire et de partir.

J'en avais l'habitude, c'était leur jeu. Ils me faisaient des croches pattes, ou sinon ils jetaient mes affaires par terre.

Je pris appui sur mon genoux pour me relever avant de commencer à marcher jusqu'à chez moi. Je ne mis pas beaucoup de temps à arriver. C'était une petite maison avec un étage, deux chambres, un salon, une cuisine, et une salle de bain. Mais c'était largement suffisant pour ma mère et moi.

« Tiens la voiture de ma mère. Elle est déjà rentrée ? C'est bizarre... » pensai-je sur le moment.

J'entrai dans la maison discrètement et avançai jusqu'à la cuisine d'où provenait des sanglots. Ma mère était là, assise à la table et elle pleurait.

- « Maman ? »

Ma mère tourna la tête et remarqua alors ma présence...



Little PsychoWhere stories live. Discover now