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Danae, la femme de David arriva seulement le lendemain très tôt à cause d'un accident de la route: un tracteur avait renversé sa remorque sur la route.

Lorsque je vins chez les Cooper pour déjeuner, elle mettait la table. Je m'approchai et lui tendis la main:

- Vous êtes Danae je suppose? Je m'appelle Emilie Marti, je viens de New York... »

Elle me serra la main et me dit avec un sourire:

- David m'a raconté toute votre histoire. Ce que vous avez vécu est terrible et j'en ai été profondément émue. »

Je lui souris et la remerciai. J'aidai à mettre le couvert et une fois mit, nous passâmes à table. Je bus un café — excellent — et mangeai une tartine de beurre avec une pomme.

- Je voulais vous remercier de tout ce que vous avez fait pour moi en ces deux jours, et d'avoir accueilli quelqu'un comme moi que vous ne connaissiez pas. Votre geste m'a profondément touchée. Je ne saurais comment vous remercier mais si vous voulez, je peux vous aider aux tâches ménagères, comme le repassage, la vaisselle ou le ménage?

- Oh mais pour nous c'était la moindre des choses de vous accueillir chez nous, dit Marilyn, vous n'aviez rien mangé depuis deux jours et vous étiez frigorifiée sous la pluie! Allons, pas besoin de nous remercier. C'est comme si vous faisiez partie de la famille.

- Eh bien, on m'a toujours dit que dans une famille, chacun faisait sa part à la maison. Alors, je souhaite faire la mienne! Où avez-vous rangé l'aspirateur ?

- Mais..., hésita Christian, je... eh bien il est dans le placard de la cuisine.

- Bien, merci, par quoi puis-je commencer?

- Mais vous ne nous devez rien!, s'exclama David.

- J'insiste.

- Eh bien faites les chambres de l'étage, si vous insistez, dit Marilyn en riant. »

Je pliai ma serviette et débarrassai mon couvert. Je rentrai à l'annexe, attachai mes cheveux en queue de cheval haute et mis un tablier. De retour chez les Cooper je pris l'aspirateur et un chiffon humide et montai l'escalier pour accéder aux chambres. J'entrai dans la première qui était celle de Christian. Dieu merci, il n'y avait pas beaucoup de poussière mais le lit n'était pas fait et je le fis.

Je remarquai avec surprise l'immense bibliothèque de livres qui couvrait presque tout le mur de sa chambre. Je montai sur une chaise et commençai d'épousseter le bord de l'étagère devant la première rangée de livre. Albert Camus! Je sortis La peste et l'ouvris au hasard.

Plongée dans ma lecture je n'entendis pas Christian entrer.

- Que lisez-vous ?

- Oh euh La peste de Camus, dis-je un peu surprise en remettant le livre à sa place, vous avez une merveilleuse collection de livre! Du Bellay, Camus, Dumas, Hugo...

- Malheureusement il me manque l'étranger. La librairie ne l'avait plus quand j'ai acheté Noces et La peste. »

Tandis que je passais la poussière et l'aspirateur, nous parlâmes de littérature et découvris en Christian un homme très cultivé. Il était vêtu d'un pantalon brun avec des bretelles et une chemise brune. Avec mon jean et ma chemise je faisais vraiment trop mondaine, il fallait absolument que j'aille en ville acheter des habits comme ici.

Je me dépêchai de nettoyer la chambre de David et Danae et celle de Marilyn ainsi que celle des enfants et, avec son accord, je pris la voiture de Christian pour descendre en ville. J'achetai quelques pantalons bruns et beige de travail et deux ou trois chemises 'pas dommage' qui était plus adaptée à cette vie.

Je passai à la librairie et trouvai L'étranger de Camus pour Christian. J'avais vu qu'il manquait le recueil de poèmes de Paul Éluard dans la collection de poésie appartenant à David. En passant la poussière dans la chambre de Marilyn j'avais vu qu'elle aimait Jean Ferrat et lui achetai un de ses disques et pour Danae qui affichait un poster des Beatles, je lui achetai un de leur albums. Je pris deux sachets de bonbons pour les deux enfants et rentrai chargée comme un mulet chez moi.

Je rangeai mes affaires dans ma chambre et disposai dans une coupe les quelques fruits que j'avais acheté et mis la coupe sur la table de la cuisine. Je mis les deux chaises de ma chambre autour de cette table et m'assit en prenant une orange. La porte s'ouvrît et sans regarder, je dis:

- Bonjour Christian!

- Bonjour Emilie. Vous saviez que c'était moi?

- Oui j'ai des yeux derrière la tête !

- Je peux m'asseoir?, dit-il en montrant la chaise.

- Oui faites seulement. Prenez un fruit si vous voulez. »

Il prit une pomme et s'assit.

- Dites-moi, à New York: aviez-vous des amis? Des vrais je veux dire.

- À New York les gens étaient tellement égoïstes que personne n'était réellement l'ami de personne. Vous savez, ce genre de personne qui vous envoie un carton noir avec des condoléances à la noix et une citation à la con, hm je veux dire une citation bateau comme: pensez que c'était son destin et qu'elle sourit au paradis... bref. »

Christian se mit à rire.

- J'aime beaucoup votre caractère Emilie. Je pense que c'est ce qui vous a permis de tenir le coup n'est-ce pas?

- Oui..., oh attendez, dis-je en me souvenant du livre, ne bougez pas je reviens. »

Je montai à ma chambre et pris le livre. Je l'ouvris à la première page où le titre figurait et écrivis avec la plume de Christian :
De Emilie pour Christian. Merci.

Je le fermai et descendis lui donner. Il fut très touché et me fit la bise ce qui me fit rougir affreusement.

- Vous êtes adorable, me dit-il, je ne m'y attendais pas du tout. »

Nous continuâmes de parler de choses et d'autres et je lui demandai:

- Dites, est-ce que vous voudriez m'apprendre comment on s'occupe d'un cheval et des écuries? Et comment on conduit un tracteur?

- Mais oui bien sûr !

- M'apprendre à faire des vraies grillades? Apprenez-moi à vivre comme ici!

- Si vous voulez c'est avec plaisir! Je vous apprendrai à monter à cheval et à conduire un tracteur. »

J'étais folle de joie et après le repas du soir nous sortîmes sur la véranda pour parler et pour que David fume tandis que les enfants jouaient. C'est à ce moment que je donnai mes cadeaux: David, Danae et Marilyn furent ravis et m'embrassèrent. Je leur dis que j'avais déjà donné mon cadeau à Christian et je donnai mes deux sachets de bonbons aux enfants qui, ravis commencèrent à sauter partout.

Je commençai réellement à aimer ce mode de vie et Christian me paraissait de plus en plus agréable. C'est ainsi que s'acheva mon troisième jour dans la famille Cooper.

 C'est ainsi que s'acheva mon troisième jour dans la famille Cooper

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Il était une fois dans le MontanaDonde viven las historias. Descúbrelo ahora