4 - Où l'on fait un peu de couture

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Ove s'allongea sur le les draps immaculés du lit de Tina en lâchant un gémissement de souffrance.

— Oooooh... c'était pas comme ça que je me voyais me glisser dans ton lit...

— Tu en mets partout, ça va être impossible à rattraper ! Enlève ton t-shirt.

Toujours allongé, le corps couvert de sueur, le Suédois trouva cependant la force de relever un peu la tête pour lancer un sourire égrillard et un clin d'œil à la jeune femme.

— Oh, arrête. Je suis sevrée du genre masculin pour deux décennies.

La Française grimpa sur le lit et s'agenouilla près de Rapp pour l'aider à ôter son vêtement. Il était blessé à l'abdomen et des fibres du tissu synthétique bas de gamme s'étaient glissées dans la plaie.

— Aïe ! AÏE !

— Ne fais pas ta chochotte, c'est superficiel, asséna Tina en levant les yeux au ciel. Comment tu t'es fait ça ?

— Sans doute le même mec qui a tiré une balle ce matin...

Personne n'a tiré de balle ce matin, grogna la jeune femme en appuyant autour de la plaie.

L'homme lui saisit brusquement la main, le visage contracté en une grimace de douleur mêlée de colère.

— Et personne ne m'a donné de coup de couteau quand je suis rentré dans mon bungalow, j'imagine ?

Tina pinça les lèvres.

— Il faut que tu... – lâche ma main – il faut que tu te fasses recoudre. Le coup a atteint les muscles et la plaie est longue.

— J'ai pas le temps d'aller à l'hôpital. Si c'est ce que je pense, ça pourrait même être plus dangereux que de laisser la plaie à vif. Tu sais coudre ?

La jeune femme adressa au blessé un regard mauvais.

— Ah, parce que les femmes sont toutes censées savoir coudre ?

— Mais quelle féminazi... ricana Ove. Avec ton caractère de merde, je te voyais plus chirurgienne, mais bon... on peut se tromper.

Un rictus de douleur contracta ses traits déjà tendus.

— Allonge-toi, ne bouge pas. Je... Je vais chercher quelque chose.

Ove lâcha un grand soupir et saisit un bout de la couverture pour essuyer la sueur qui lui dégoulinait sur le visage. Il vit Tina revenir de la salle de bains avec un vanity vert canard et une petite bouteille de gel hydroalcoolique. Elle avait ôté son peignoir et s'était rapidement vêtue d'un pyjama en satin bleu. The pyjama sexy qu'elle avait acheté pour sa nuit de noces. Histoire de.

— J'ai toujours ça avec moi, au cas où... marmonna-t-elle en ouvrant le vanity et en se frottant les mains et les avant-bras avec le gel.

— Un kit de suture, c'est ça... Tu sais que tu étais tellement bourrée, ce week-end, que si quelqu'un dans cet hôtel ignore que tu es médecin-légiste et que – je cite – tu le cachais toujours aux mecs que tu voulais draguer parce que ça les repoussait, c'est parce qu'il est sourd.

— J'ai vraiment dit ça ? gémit Tina, soudain inquiète de savoir quelles autres frasques elle avait pu commettre en ce week-end fatidique.

— Pourquoi tu crois que j'suis venu taper à ta porte, grosse maligne ?! Pour tes beaux yeux ?

— C'est bon, ça va...

Tina enfila des gants et les frotta à nouveau de gel hydroalcoolique.

Le Suédois qui n'aimait pas l'étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant