Jean Eude et autres méditations

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Aaaaaaaah.

La travail.
Le boulot.
Le taff.
L'enfer.

Mais, j'en oublie le bienséances.

BONSOIR PARIIIIIIIIIIIIIIS

Voilà, maintenant que les politesses sont faites, passons au coeur du sujet.

Or donc.

Tout se passait un soir brumeux de brumaire 1987. (Brumaire est un mois de l'année du calendrier Napoléonien, et en fait c'est marrant parce que brumaire ça ressemble à brumeux et comme je les ai mis tous les deux dans la même phrase c'est rigolo, surtout qu'ils sont côté à côte donc on voit bien qu'ils se ressemblent. Vous avez saisi? Brumeux- brumaire? Vous l'avez? Non? Attendez je réexplique. Alors en fait brumeux-brumaire ).
Jean-Eude, qui ne prend pas son skate pour faire un tour en 1987, est un homme tout ce qu'il y a de plus respectable, plutôt petit, doté d'un léger embonpoint, au visage d'une bonhommie peu courante, sûrement dûe à la rougeur de ses joues rondes, attaché-case à la main, rentre du travail. Il est effectivement cadre chez Machine à Écrire and Co. Un nom d'entreprise très catchy, vous en conviendrez. Tout roule toujours pour Jean-Eude. Il a d'ailleurs un étrange fétichisme: les phares.

Mais ce soir, tout ne roule pas pour Jean-Eude. En effet, notre ami est préoccupé.
Il remet en question sa vie, son sens et son but. Dans son entreprise, il y  toujours un branleur pour prendre un RTT tel ou tel jour, pour sécher les heures de boulot. (Tiens là aussi c'est marrant parce que là il sèche le travail mais si il était venu au travail c'est l'encre qui aurait séché puisqu'il travaille dans une entreprise de machines à écrire et qu'on est en 1987. Vous avez saisi? L'encre qui sèche, et le gars qui sèche le boulot, attention c'est pas le boulot qui sèche hein, le boulot n'est pas mouillé, sauf si vous êtes maître nageur, auquel cas j'espère pour vous que l'eau de la mer ne sèche pas, sinon vous allez vous retrouver sans travail et je suis pas sûre que Pôle Emploi puisse grand chose pour vous. En même temps un maître nageur en 1987 c'est chaud.)

Jean Eude connaissait toutes les manies de ses collègues, leurs tics et leurs tocs, à cet instant précis, l'un d'entre eux embrumait son esprit. C'était... C'était... Ah, si...

Si.

Vous savez ce mec qui n'est jamais là, personne ne connait son prénom, mais quand on parle de  "le mec. Si, le mec. Comment il est? Qu'est ce que j'en sais. Il a... des cheveux?" ou de "Bidule, là mais tu sais...", ou encore plus simplement de "truc" bah tout le monde le reconnaît.
Ce mec a réussi l'exploit de tomber enceinte 7 fois dans l'année, de partir à la retraite de février à juin puis d'enchaîner avec trois blessures simultanées aux chevilles.
Un concours de circonstances certes peu commun.

Il y avait aussi le bien connu Ostrogoth (les vrais  - alias les scouts- savent que ce mot est un moyen mnémotechnique pour retenir que O en morse, c'est /---/, les autres, on vous pardonne, à moitié
-Oui, je ferai remarquer qu'on ne pardonne pas a moitié... Techniquement le pardon est non comptable, donc diviser le pardon par 2 est relativement compliquée. Sauf si on considère l'inconnue x la proportion de pardon et là...
-Ta bouche Mélanie)
Donc ce gars a tout le temps faim, mais vraiment tout le temps. Dans l'édition 2019 de ses phrases cultes, nous avons notamment: "Eh, un petit resto ?"
Ou encore "Vous oubliez pas le pot dans une heure, hein"
"Un petit café ?"
"Tu refuseras pas un petit chocolat...
Ou encore le bien connu : " Oh tu sais, les régimes aujourd'hui, c'est surtout une opération marketing pour que l'État puisse mieux nous contrôler"

Tout est lié !Where stories live. Discover now