CHAPITRE 4

1.3K 135 2
                                    

Théa avait les poumons en feu. Elle était habituée à la fuite mais cela n'impliquait certainement pas des courses à pied. Elle avait l'habitude d'être une ombre. Courir revenait à être vu et c'était bien la dernière chose qu'elle voulait. Du moins, si on mettait de côté le fait qu'un cinglé mesurant plus d'un mètre quatre-vingt-dix en avait après elle. Elle aurait dû s'y attendre ; on finissait toujours par la retrouver. Seulement, elle n'avait jamais su – n'avait jamais voulu savoir – qui en avait après elle. C'était beaucoup trop risqué.

Hors de question d'être de nouveau enfermé.

Cette pensée venait tout aussi bien d'elle que de Zelda. Théa aimait se considérer comme un oiseau qui ne pouvait être contenu dans une cage. Elle devait être libre afin de voler en toute liberté. Plus d'une fois on avait essayé de l'enfermer alors qu'elle n'était pas en faute. Plus d'une fois elle les avait fait regretter leur choix.

Ignorant le froid qui envahissait ses os, Théa courut encore quelques mètres avant de se plier en deux afin de reprendre son souffle. Elle devait songer à se mettre sérieusement au sport ; elle aurait certainement moins de problèmes lors de ses fuites.

Danger.

Elle se redressa in extremis et parcourut la rue du regard. Vide. Pas une seule voiture ne roulait, aucun piéton ne marchait. Un frisson glacial remonta le long de sa colonne vertébrale. Théa sentit qu'elle n'était pas seule mais ne vit personne. Elle sursauta lorsqu'une ombre passa au-dessus de sa tête. Quand elle leva les yeux vers le ciel gris et couvert, elle vit quelque chose tomber. Elle tendit la main, paume ouvert vers le ciel et recueillit... une plume.

C'était juste un oiseau.

Un frisson la parcourra de nouveau mais cette fois, ça ne venait pas d'elle mais de Zelda. Théa n'arrivait pas expliquer comment elle le savait mais elle le sentait. Elle interrogea Zelda mais cette dernière ne lui répondit pas. Théa haussa mentalement les épaules. Zelda faisait ce qu'elle voulait quand elle le voulait et personne, pas même elle, ne pouvait lui faire changer d'avis.

Fronçant les sourcils, Théa étudia attentivement la plume qu'elle fit tourner à l'aide de son pouce et son index. Elle se rendit compte que, étrangement, elle ne paraissait pas être mouillée par la pluie. Son duvet était anormalement doux tout en étant écailleux. Elle n'en avait jamais vu de pareil. Les oiseaux, à sa connaissance, ne possédaient pas un plumage pourpré.

Danger...

Il faudrait que tu sois plus précise, Z.

Des bruits retentirent et Théa fit volte-face. Personne. Merde, devenait-elle folle ? S'imaginait-elle des choses ? Il fallait au plus vite qu'elle se tire afin de trouver un endroit où se réfugier. Une fois de plus, elle scanna la rue.

Le cœur battant la chamade, Théa se retourna mais se sursauta violemment lorsqu'elle vit le beau blond se tenir derrière elle. Elle posa une main sur sa poitrine, à l'endroit où son cœur battait.

— Putain de merde ! s'exclama-t-elle. Tu m'as peur, espèce d'enfoiré.

Une lueur d'amusement passa dans ses yeux violets. Le coin de ses lèvres se souleva mais il ne sourit pas. À la place, il lança des regards aux alentours avant de l'empoigner par le bras.

— Hé ! Où est-ce que m'emmène ?

— Pax va revenir te chercher, dit-il en continuant à jeter des regardes.

Pax ?

Ah, ouais, le géant.

— Pourquoi ? s'enquit-elle.

LES SEIGNEURS DE GUERRE, Tome 2 : Le Guerrier Solitaire (À corriger)Where stories live. Discover now