CHAPITRE 27

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Bouches toi les oreilles. Bouches toi les oreilles fort fort fort, encore plus fort ! Tu entends comme je t'aime ?






Toute la matinée, elles n'avaient pas cessé d'insister, de me casser les oreilles avec leur stupide sortie. À croire que ça les amusaient de venir jusqu'à chez moi pour m'emmerder. Pourquoi est-ce que personne ne voulait donc me laisser tranquille, seulement moi et ma solitude.

-Cayla tu vas le regretter si tu ne viens pas.
-Vous aurez beau me faire culpabiliser ça ne changera rien ! ripostai-je. Je ne veux pas sortir, par aujourd'hui en tout cas, je vous accompagnerai la prochaine fois.
-Ouais ça fait longtemps que tu nous dis ça.
-Ne me faites pas chier !

Elles ne comprenaient pas. Elles ne voulaient pas comprendre que la chose qui ne ferait qu'accentuer mon mal-être était de sortir. Désolée mais en ce moment je n'avais pas la tête à voir du monde, même Rebecca m'en avait fait la remarque, je ne sortais plus, si ce n'était que pour manger, mais je n'avais encore jamais passé autant de temps dans cette chambre.

-Cayla, ça va faire trois jours qu'on ne t'a pas vu en cours, fit Jessie. Ça devient inquiétant.
-Oh ne commencez pas avec vos leçons de morale, pour toutes les fois où vous avez sécher pourraient en tout faire un trimestre donc je vous conseille de ne pas la ramener.

Je reposai alors la tête sur mon oreiller et me recouvrai de mes couvertures. J'étais bien là, au chaud, et je pouvais broyer du noir autant que je voulais ; pourquoi donc faudrait-il que je sorte pour changer d'air ? Je m'attendais à ce qu'elles s'en aillent, qu'elles me laissent enfin tranquille mais j'avais oublié qu'elles étaient tellement têtues. Je sentis un violent courant d'air et m'aperçus qu'Alena venait de retirer mes couvertures.

-C'est bon, cesse de faire ta martyre, tu te lève et on sort, exigea-t-elle sous un ton dur.
-Je ne fais pas ma martyre, couinai-je. Je veux juste être tranquille !
-T'es restée suffisamment tranquille durant les jours où tu as séché les cours. Allez, sors de ce lit maintenant.

Je secouai la tête et la vis froncer les sourcils, elle était frustrée, elle n'avait jamais supporter les chieuses dans mon genre. Elle se dirigea alors vers ma penderie et saisit un bonnet, mais pas n'importe lequel, il s'agissait du bonnet que Justin m'avait donné ! Mais de quel droit se permettait-elle de le toucher ? Elle ouvrit la fenêtre de ma chambre et je n'eus le temps de pousser qu'un petit cri de terreur qu'elle le jeta dehors, à noter que nous vivions au quinzième étage.

-Oh non !
-Oh que si.
-Alena c'était son bonnet ! vociférai-je en le regardant tomber.
-Je pense l'avoir compris, c'est pour cette raison que je le fais. Il faut se débarrasser de toutes les choses qui peuvent te faire penser à lui.
-Mais tout me fait penser à lui !
-Vous pouvez faire moins de bruit ? J'essaie de gagner des places de cinéma, fit Jessie, son portable à l'oreille.

Alena était mal placée pour détester les chieuses car elle-même en était une et elle devait sans doute être la pire de toutes. J'avais simplement envie de me jeter pour lui donner une une leçon, du mieux que je pouvais en tout cas. Et ce n'est pas tout, il y avait une chemise qu'il m'avait aussi prêté mais que je ne lui avais jamais rendu, puis il y avait eu cette peluche que je l'avais forcé à m'acheter, elle voulu tout passer par la fenêtre, malgré mes tentatives de dissuasion. C'était peut-être idiot car ça ne semblait pas être des choses extraordinaires, mais pour moi, ce bonnet, cette chemise ou cette peluche représentaient les seuls signes d'affection que Justin avait eu pour moi. Il était donc hors de question que je m'en sépare, en tout cas du peu qu'il restait, avant d'être prête à l'oublier définitivement.

The Power Of AttractionWhere stories live. Discover now