Après la bataille

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Après plus de onze heures de vol, et après un départ en retard dû à la neige de ce début de janvier, l'avion se posa enfin dans l'aéroport de Tokyo, au grand soulagement de Victoria. Prendre un transport deux jours après le nouvel an était tout de même très éprouvant, mais elle devait faire son travail... depuis l'attaque sur le QG japonais, Mad Hatter n'avait pas été aperçu ailleurs qu'au Japon. Ainsi, Roger Lashley avait décidé de s'y rendre, accompagné d'une partie de l'équipe des officiers de l'URCS. Victoria ayant supervisé l'opération de défense, elle était bien évidemment venue, accompagnée d'Elsa, tandis que le Commandant Astown restait aux Etats-unis. Il commençait à être trop usé par l'âge et le travail pour pouvoir faire ce genre de trajets.

"Je n'étais encore jamais venu dans ce pays, commenta le commandant en second, et vous ?

- Non, répondit Victoria.

- Vous avez l'air de mauvaise humeur...

- C'est que venir ici me rappelle ce qui s'est passé il y a un mois.

- Ne vous en faites pas, vous avez fait tout ce que vous pouviez."

Il passa à côté d'un des techniciens de piste de l'aéroport qui balayait la neige en train de tomber, et capta le regard étonné que lança le japonais à l'énorme afro-américain. Il s'arrêta alors, releva ses manches, et contracta ses biceps, puis s'éloigna en riant, sous le regard effaré de l'homme. Victoria, Elsa, les deux autres officiers qui étaient avec eux et leur interprète le suivirent. La soldate sourit : Roger Lashley était quelqu'un de très sérieux, mais il aimait beaucoup voir l'étonnement des gens face à son physique hors norme. D'ailleurs, parmi les japonais, il allait beaucoup s'amuser, songea t-elle.

"Vous êtes en pleine forme Commandant, fit remarquer Elsa.

- Oui ? Je ne vois pas ce qu'il y a de surprenant.

- Et bien, vous avez quand même beaucoup bu pendant le nouvel an...

- Pas tant que ça, je suis raisonnable, juste deux bouteilles. Contrairement à toi, je connais parfaitement ma constitution et mes capacités."

Elsa rougit en repensant à sa première cuite, deux jours plus tôt. Les officiers avaient décidé de faire la fête au QG, et elle s'était laissée convaincre de boire. Maintenant, elle ne se souvenait plus de ce qui s'était passé entre le 31 Décembre à onze heures et le 1er Janvier à midi. Lashley, lui, semblait en pleine forme, et était d'ailleurs le seul. Ce type était vraiment impressionnant.

Ils entrèrent dans l'aéroport, et virent deux hommes en uniforme qui attendaient. C'était sans aucun doute pour eux. Roger Lashley, en tant que Commandant du groupe, s'approcha, escorté de son interprète. En voyant leur mines graves, il hésita un instant. Les Japonais avaient la réputation d'être sérieux, mais là...

"Enchanté Commandant Lashley, dit l'un des deux hommes, dans un anglais impeccable, je suis le commandant Nakamura. Je propose que nous reportions les salutations d'usage à plus tard, il y a urgence.

- Qu'est ce qui se passe ?

- Notre QG de Tokyo a été de nouveau attaqué, il y a quelques heures. Je m'occupais de superviser les secours, mais je me suis rappelé qu'il fallait vous accueillir. Désolé pour cette arrivée si brusque, mais nous allons y retourner tout de suite.

La rue était bloquée par des voitures de police et des véhicules militaires, et des soldats des forces d'autodéfense japonaises se tenaient devant, se bornant à répondre aux civils qu'un attentat avait eu lieu, et qu'il fallait qu'ils partent afin de ne pas gêner les opérations de secours. Le commandant Nakamura guida les cinq américains et l'interprète entre les véhicules et approchèrent du lieu de l'attaque. Il ne semblait pas y avoir d'énormes dégâts matériels, hormis quelques voitures renversées, et le bitume fracassé en plusieurs endroits, sans doute par des explosions. Par contre, de nombreux blessés gisaient au sol, enroulés dans des couvertures de survie, et assistés par des pompiers. Les gens parlaient en japonais, ce qui empêchait les américains de comprendre, mais les cris d'urgence étaient assez éloquents en soi. Ils virent une ambulance arriver, prendre trois blessés, et repartir à peine une minute après.

Mad HatterWhere stories live. Discover now