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Hier soir j'ai préféré ne pas prendre le bus et bizarrement j'ai aperçu au coin de la rue l'homme du bus qui m'a défendu. J'ai préféré le fuir pare que j'ai honte d'avoir laissé l'opportunité à ce jeune homme de se moquer de moi. Ce matin j'ai préféré monter avant mon observateur donc à mon véritable arrêt, et il vient enfin d'entrer dans le bus après notre arrivée dans les quartiers riches. Je le vois parcourir rapidement le bus du regard jusqu'à ce que nos regards se rencontrent et il s'avance vers moi puis s'assoit sur le siège vide à mes côtés. Tout en me regardant il attrape une feuille et inscrit un message dessus. Pourquoi fait-il tout cela ? Il me tend le papier et je vois écris « Je suis désolé de ne pas être intervenu plutôt la dernière fois et je suis désolé de ne pas vous le dire de vive voix ». Il a une très belle écriture. Je l'observe sans comprendre ce qui se passe jusqu'a ce qu'il me tende la feuille avec des nouvelles notes. « Je l'ai perdu dans un incendie hier mais ce n'est pas important, pourquoi restez vous seule dans les transports ? », je fronce les sourcils.

Ma maman est âgée je dois travailler, lui dis je simplement parce que cela est complètement évident.

« Vous devriez être à l'université à votre âge, pourquoi n'allez-vous pas à l'école ? »

Je n'ai pas le choix.

Ah mon âge, un âge qu'il ne connaît absolument pas.

« Et si on vous laissez le choix, que feriez vous ? »

La fuite vite Ana, tu dois prendre la fuite mais sans mentir pour ne pas replonger dans ses rêves bleus où tu pensais devenir dessinatrice sans passer par la faculté et pour ne pas que cet inconnu remarque ta tristesse.

Je rentrerai chez moi mais je ne peux pas laisser ma mère toute seule face à ce monde.

« Alors emmenez la avec vous, vous seriez sans doutes plus heureuses dans votre pays »

Est-ce là une forme de racisme ? M'empressais je de rajouter en passant nerveusement une main dans mes cheveux. Bien sûr que s'en est une quelle idiote suis-je ! Dis je en portugais en me levant pour changer de place.

Une main s'enroule autour de mon poignet et à ce moment là j'aperçois mon arrêt. Meu Deus obrigado ! Je saute du bus à la première seconde encore une fois.

L'homme du bus Où les histoires vivent. Découvrez maintenant