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 En route pour Marine Ford

Alia se réveilla tôt le lendemain, dans les bras de son amant qui dormait encore à point fermé. Elle ne voulait pas le réveiller, mais un certain bambin avait décidé de se servir de sa vessie comme d'un oreiller. En tentant de s'extraire des bras de son homme, elle le sentit bouger.

— Tu vas où ?

— Au seul endroit où tu ne peux pas m'accompagner, lui murmura-t-elle.

— Reviens vite. Il est encore trop tôt.

— Dans quelques minutes.

Il finit par la laisser partir, non sans lui avoir volé un baiser. Quand elle revint près du lit, elle constata que son homme avait décidé de faire l'étoile de mer sur le ventre. Elle se retint d'éclater de rire devant ce spectacle plutôt subjectif.

— Alia, t'es pas discrète pour mater mes fesses, entendit-elle soudainement

— Comme si je les regardais.

— Je sens ton regard posé dessus.

— Même...même pas vrai, cafouilla-t-elle.

La réaction de son amante le fit sourire et sans attendre se redressa légèrement pour l'attraper et l'attirer à lui, lui arrachant au passage un cri. Il se colla contre elle, enfouissant sa tête dans la chevelure qui avait bien repoussé. Une fois remise de ses émotions, elle se cala au mieux contre le phénix et finit par se rendormir.

Quand elle s'éveilla à nouveau, elle était seule dans le lit. La place à côté d'elle était froide, lui confirmant que Marco s'était levée depuis un long moment. Jetant un oeil sur le cadran, elle se rendit compte qu'il était déjà dix heure. Elle s'habilla en vitesse et sortit sur le pont.

POV Alia

Je restais sans voix en regardant toute la foule qu'il y avait à terre. Pratiquement tous les pirates étaient là. Il n'y avait plus un seul espace de libre. Je me demandais comment les gens ne s'étaient pas encore engueulés de ne pas pouvoir circuler facilement. Tout le monde était afféré à se préparer pour le grand jour de demain. En y repensant, une boule se forma dans le creux de mon ventre.

Je savais très bien que j'avais fait beaucoup de progrès, mais le fait que demain nous allions tous risquer notre vie et que cette fois cela sera encore plus dangereux par rapport à d'habitude, ne me rassurait pas. Combien d'entre nous allait mourir demain. Je savais que chacun était prêt à donner sa vie pour le Vieux et Ace. Moi aussi j'étais prête à me sacrifier. Mais c'était un peu comme un condamné devant l'échafaud. Il pouvait s'être préparer à mourir, une fois devant son bourreau, la peur revenait au pas de course et notre instinct de survie reprenait le dessus.

Je ne pensais pas être une trouillarde. Je réagissais comme tout être humain normal, une envie de fuir très loin le danger.

— Tu n'as pas l'air en forme miss.

Je sursautais en entendant la voix derrière moi.

— Ah c'est toi Luigi. Si tout va bien, je réfléchissais juste.

— A demain ?

— Oui.

— Tu as peur et c'est normal. Nous avons tous cette peur de mourir demain qui est tapis ai fond de notre conscience.

— C'est ce que je me disais. En les voyant tous en train de se préparer pour demain, je me demandais combien y resterait et j'avoue eu une soudaine envie de fuir très loin.

— Ah ça va tu me rassures.

— Pourquoi ? Lui demandais-je étonnée

— Je pensais que tu étais devenue insensible. C'est qu'à la guerre, et pas que je sois macho, il y a beaucoup plus d'hommes que de femmes. C'est comme dans la piraterie. Il y a des femmes, mais elles sont rares. Dans la Marine aussi.

Le femme pirateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant