Powers

Chapitre 24

Pdv de June

Nous montons les marches qui donnent au deuxième étage. Quelques photos sont accrochées au mur porteur.

- Fais pas gaffe à mon frère. Il est quelque peu relou, ronchonne Esther.

- Ouais, je vois ça, rigolais-je. Mais pourquoi est-ce qu'il a dit que j'étais ta copine ?

« Mais d'où me vient toute cette audace ?!! »

Nous arrivons en haut de l'escalier, elle ne me répond pas et se contente d'ouvrir la porte devant elle.
Une chambre remplie de plante en tout genre nous fait face. Un lit est mis au milieu de la pièce et un chat noir dort dessus, des feuilles raturées sont sur le bureau posé dans le coin de la chambre. Lorsque nous entrons, le chat se réveille et se contorsionne pour s'étirer.

- C'est le grand bordel dans ma chambre, désolée... Et puis ça pue le fennec !

Elle ouvre la fenêtre de sa chambre qui donne sur un immense jardin. Et elle se dirige vers son bureau pour commencer à le ranger.
Je m'avance vers elle et l'arrête en lui prenant le poignet. Elle me regarde, les yeux ronds.

Lâche-moi-s'il-te-plait.

Je resserre ma prise mais elle la retire d'une traite. Comme si je l'avais électrocuté.

- J'aime les filles, m'annonce-t-elle subitement.

- Hein ?

- Réfléchie, s'il te plaît, me supplie-t-elle. Ne fais pas celle qui ne comprend pas. Mes parents le savent, je leur ai dit.

- Et ?

- Et...

Elle ne trouve pas les mots et se retourne pour aller s'asseoir sur son lit.
J'insiste :

- Et...?

Elle me foudroie. Ses yeux devenus verts m'ensorcellent, ils me fixent et me détaillent de haut en bas, sa mâchoire est contractée, elle a posé ses mains sur ses cuisses et les serre de toutes ses forces.

- Assied-toi.

Je la regarde, dubitative.

- À côté de moi, s'il te plaît...

J'obtempère en évitant de croiser son regard de braise.
Elle pose sa main sur ma joue et la caresse du pouce.

Je sais que tu m'entends...

Soudain, la porte s'ouvre brusquement. Esther retire sa main beaucoup plus rapidement qu'elle l'a mise.
C'est sa mère.

- Oh ! Excusez-moi ! C'était juste pour savoir si tu aimais la ratatouille, à manger..? me demande-t-elle, gênée.

- J'adore ça...

Elle acquiesce et Esther lui dit avant qu'elle ne ferme la porte :

- Frappe avant d'entrer.

- Oui, chef ! blague sa génitrice.

Une fois partie, Esther ne dit plus rien.

- Tu voulais me dire quoi ? demandais-je.

- Ce n'est pas intéressant.

- Si ça l'est, la contredis-je.

- Non, ça ne l'est pas !!

Elle râle. Je préfère ne pas l'énerver pour l'instant. Elle a l'air sur les nerfs.

- Soirée film, ce soir ? Ça te dis ? change-t-elle de sujet.

- Oui, d'accord.

Puis nous descendons pour aider à faire la cuisine.