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Un sourire d'aise flotte sur mes lèvres. Je fais lentement courir la pulpe de mes doigts sur le dos large de Vassili. Avec délice, je suis le sillon de sa colonne vertébrale. Explore chaque bosse, chaque creux. Savoure la dureté de ses muscles. Apprécie la douceur de sa peau satinée.

J'adore sentir le poids de sa tête contre ma poitrine. La façon dont il me serre me fait éprouver un profond sentiment de bien-être.

— Pourquoi cet œuf de Fabergé est-il si important pour toi ? chuchoté-je.

— Il appartenait à notre famille.

Il pointe un baiser sur mon nombril avant de se redresser.

— Fais-moi une place, je vais tout te raconter.

Je vire le coussin et me décale pour le laisser s'asseoir près de moi. Son bras encercle mes épaules et il m'amène contre son torse. Je dépose un petit bisou sur son pectoral avant d'y caler ma tête. Le menton sur le sommet de mon crâne, il me serre un peu plus fort.

— Il avait été offert à un de mes aïeuls par le tsar. Pendant la révolution, ils ont dû s'en séparer pour financer leur fuite. Quelques années plus tard, ayant refait fortune, mon arrière-grand-père a voulu le racheter à la famille anglaise à laquelle il avait été cédé à l'époque. Mais ceux-ci s'en étaient déjà défait. Quant aux nouveaux propriétaires, ils se l'étaient fait dérober. Depuis, nous essayons de le retrouver. Mon grand-père a poursuivi les recherches. Mon père aussi.

— C'est devenu comme une espèce de chasse au trésor pour vous.

— En quelque sorte.

— Ce n'est pas ta mère qui s'occupe de ça, habituellement ?

— Si. Mais il était hors de question que je la laisse négocier avec Pickering. Il y a quelques mois, j'ai su par hasard qu'il détenait un Fabergé semblable à celui ayant appartenu à ma famille. On ne pouvait rien me certifier quant à son origine. Apparemment, le gars trempait dans des affaires toujours à la limite de la légalité. Je me suis renseigné sur lui et j'ai vite cerné le personnage.

J'image la tête Zenia Baranov si Stephen Pickering lui avait fait le même genre de propositions qu'il nous a faites.

— Il m'a baladé pendant des semaines. Les pourparlers n'en finissaient pas. Et aujourd'hui... enfin, hier, il a débarqué avec l'œuf. J'ai dû faire appel à un expert pour l'authentifier. Ça a pris une éternité, mais jusqu'au dernier moment, j'étais certain que je pourrais arriver à temps pour fêter ton master. Comme tu le sais, ça n'a pas été le cas. Une fois que j'ai eu la confirmation que c'était le bon Fabergé, Pickering s'est mis à pinailler. C'était interminable. Je savais que tu serais terriblement déçue, mais j'étais vraiment coincé. Et puis, j'ai reçu...

— Mon texto, deviné-je. C'est pour cette raison que tu l'as amené au The Lab pour finaliser la vente.

— Tu ne m'as pas vraiment laissé le choix. Pourquoi tu l'as embrassé ? demande-t-il sautant du coq à l'âne.

— C'est Damien qui m'a embrassé. Pas le contraire. J'allais le repousser, lorsque tu es intervenu.

— Je vous observais, Cass, rappelle-t-il d'un ton arrogant. Et de là où j'étais, tu ne donnais pas vraiment l'impression d'être pressée de le « repousser ».

Je laisse échapper un imperceptible soupir.

— J'étais en colère. J'en avais assez que tu me poses des lapins. Je ne voulais pas te laisser me gâcher cette soirée. J'étais bien décidée à m'éclater. Et puis, je suis tombée par hasard sur Damien. J'étais heureuse de le revoir...

The LabWhere stories live. Discover now