1-[Jimin] Application du plan

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Courir.

C'était la seule chose à laquelle je pensais.

La seule chose à laquelle je pouvais penser.

Nous courions à perdre haleine depuis plusieurs heures, une soixantaine d'hommes entièrement habillés de noir à nos trousses. Le soleil était à peine levé, jetant sur la montagne une douce lumière rose et mauve dont la douceur contrastait violemment avec notre état d'esprit et celui de nos poursuivants à ce moment.

Nous étions six. Trois couples d'agents parfaitement entraînés. Nous étions tous ensemble depuis de longues années et nous nous étions toujours considérés comme une grande famille. Il y avait Namjoon, notre chef de mission et notre « père », marié avec Seokjin, le plus vieux d'entre nous et qui tient le rôle de « maman » ; Taehyung, que je considère réellement comme mon frère, avec Jungkook, le petit dernier ; Yoongi, l'homme de ma vie, et puis moi.

Mais ça n'a pas toujours été comme ça : au début il y avait un homme qui s'appelait Hoseok qui était en couple avec Yoongi, puis je suis arrivé et comme je me suis tout de suite très bien entendu avec tout le monde nous étions tous les sept. Il suffisait d'avoir des liens forts avec les autres membres pour être accepté au sein de la famille.

Tout était parfait. Nous sept contre le reste du monde. Nous étions invincibles.

Et puis, au fil du temps, je suis tombé fou amoureux de Yoongi et lui fou amoureux de moi, sauf que lui avait Hoseok. Ce-dernier, après qu'on lui ait tout dit et qu'on ait calmement posé toute la situation, avait gardé une très bonne relation avec tout le monde (même avec moi) et était resté avec nous pendant deux an. Notre famille était quelque chose d'extrêmement solide qui ne se brisait pas à la première chamaillerie ou à la première histoire de cœur. Mais ses deux années passées, il s'était évaporé, il avait disparu au milieu de la nuit sans laisser de traces. Nous avons remué ciel et terre pour retrouver notre frère perdu, mais en vain.

Ce jour-là, notre mission était d'éliminer un meurtrier connu sous le nom de J-Hope qui commettait ses crimes en notre nom. C'était donc une espèce d'affaire personnelle, un compte à rendre en privé. Le plan était simple : on devait se montrer à cinq dans le périmètre du Hangar, le QG de J-Hope, et quand il nous enverrait son armée de Hopies on devait courir vers cet endroit pour leur faire croire qu'ils nous prendraient au piège devant leurs murs, alors que Namjoon les attendraient en embuscade à l'intérieur du Hangar avec de l'artillerie de pointe. Une fois les sbires de J-Hope éliminés, on attaquerait son repère qui est à l'étage -1, et mission accomplie une fois que celui-ci est supprimé.

Nous en étions à l'étape « courir sans se faire choper ».

Je n'avais aucun doute sur la réussite de notre mission : nous étions parfaitement entraînés pour ce genre de travail et nous étions des tueurs à gages depuis un paquet d'années. De plus, nous avions déjà eu à faire face à J-Hope : il nous avait déconcentré plusieurs fois, nous le connaissions presque bien. Aussi, Namjoon est un crack en informatique et il nous avait trouvé une masse importante d'informations sur lui. Les Hopies étaient prévisibles et leur chef encore plus, c'est pourquoi sans aucune surprise ils tombèrent dans le piège et répétaient les schémas indiqués sur notre plan minutieusement préparé. Yoongi nous avait même composé une chanson tellement il était ravi de cette mission gagnée d'avance !

Et, alors que tout nous indiquait une victoire, deux détonations se firent entendre presque simultanément. L'écho de ce son rebondit plusieurs fois sur les montagnes, écrasant nos tympans de la dure réalité qui venait d'éclater.

Tout avait été calculé précisément, tout. Nous avions absolument tout prévu.



Mais pas ça.


Ils n'étaient pas censés nous tirer dessus.

J'eus à peine le temps de sursauter que je vis Taehyung et Jin hyung s'écrouler par terre, roulants sur plusieurs mètres dans la poussière. Les larmes me montèrent aux yeux. Je n'avait pas le droit de m'arrêter, car une des règle de notre groupe est de se soucier uniquement de notre binôme. Celui-ci, qui courait juste devant moi, ralentit et me pris la main. Il ne la lâcha que quand nous avions dépassé nos camarades tombés à terre. Si je lui avait demandé pourquoi, il m'aurait répondu quelque chose qui ressemble à "pour être sûr que tu ne t'arrêterais pas", ce qui se traduit en langage Min Yoongi par "je savais que ce serait dur pour toi, je voulais que tu sentes que je suis à tes cotés".

Je m'inquiétais sérieusement pour les autres, j'espérais que tout irait bien. Et je continuais à courir, en empêchant mon cerveau de créer des scénarios catastrophes. Il n'y avait plus que moi et mon amour sur la route du Hangar. Nous deux, et avec un peu de chance, une force supérieure qui nous empêcherait d'avoir encore plus de problèmes.

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