prologue

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Nous étions en été mais la chaleur qui brûlait chaque parcelle de son corps n'était pas naturelle. Un massacre venait d'avoir lieu, d'une violence sans nom et d'une cruauté sans pareille et l'odeur du sang se répandait dans l'air, mêlée de flammes et chargée de douleur. Le soleil commençait à peine sa course dans le ciel, le teintant lentement de rouge et d'orange, jusqu'alors noir comme les ténèbres. L'astre lumineux était rouge, rouge comme le sang qui se répandait sur le sol, rouge comme ces flammes ardentes dansant sur les toits, les corps et dans ses yeux ensanglantés.

Elle se tenait là, au beau milieux de ce carnage humain, l'odeur putride de la chair brûlée emplissant ses poumons, ses bras immobiles le long de son corps recouvert de sang. Elle porta ses mains à son visage ; elles étaient souillées par un sang qui n'était pas le sien. Un liquide vital appartenant à celui de toute cette ville, de milliers d'innocents, d'innombrables vies à jamais perdues. Mais à la pâle lueur des flammes qui l'entouraient, ce sang était noir, l'effrayant tout autant que cela la dégoûtait.

Elle n'avait aucun souvenir de comment elle était arrivée là, ni même pourquoi. Les rues étaient jonchées de cadavres, de débris de bâtiments et de flammes brûlant tout sur leur passage alors qu'elle tentait de s'enfuir de ce cauchemar. Et si ce n'était pas pour la douleur qui lacérait le moindre de ses muscles, chaque infime partie de son corps, elle se croirait en plein cauchemar. Pourquoi était-elle encore en vie ? Où était donc son père qu'elle admirait tant ? Épuisée et blessée, elle finit par se stopper dans sa fuite, sa course effrénée, ne pouvant plus faire un pas sans qu'une horrible douleur ne l'assaille. Ses jambes tremblaient et trouvaient à peine la force de la maintenir debout tandis que l'air brûlant chargé de fumée détruisait peu à peu ses poumons. Ses yeux embués de larmes se dirigèrent vers le sol, attirés par une masse difforme qui se distinguait sous le débris d'un immeuble.

Un enfant gisait à ses pieds, une figurine d'All Might dans sa main. Ses paupières closes lui firent monter les larmes aux yeux, ses cheveux blonds étalés autour de son délicat visage lui donnait l'air d'un angelot. Elle était une belle petite fille, peut être brillante d'avenir. Le visage baigné de larmes, les sanglots lui arrachant le peux de voix qu'il lui restait et la vue brouillée, elle retira délicatement le collier que la petite tenait dans sa main. C'était une fleur de lys, parfaitement taillée dans une pierre transparente, les pétales tachées de sang.

Elle le tenait désormais fermement dans sa main, fermant doucement les yeux, laissant pour une dernière fois les larmes parcourir ses joues. Puis, dans un mouvement faisant souffrir autant son cœur que son corps, elle se retourna, enfouissant sa peine au plus profond de mon être. Désormais, elle cesserai de croire en ces héros, ceux là mêmes qui n'étaient pas venus secourir ni moi, ni ces pauvres habitants. Aucun d'entre eux n'avaient été en mesure de stopper cette tragédie ni même de sauver ces milliers de personnes mortes, nulle ne pourrait les sauver désormais. Mais elle qui était vivante, qui pourrait la sauver ?

Ses yeux ternes, dénués de toute trace de vie, parcouru son corps qui ne semblait plus être le sien. Puis elle parcouru du regard les alentour, où tout n'était que chaos et désespoir alors que les flammes semblaient tout engloutir. Soudain une voix retentit à travers l'immensité de la ville dévastée, une voix que personne n'oublierai jamais.

..............

Mei se réveilla en sursaut, trempée de sueur et haletante alors que son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, tant que s'en était douloureux. Il lui fallut de longues minutes avant de pouvoir se calmer, enfouissant sa tête entre ses mains encore tremblantes.

- Encore...

Red HawkWhere stories live. Discover now