[ ꋬstérisme • nom masculin : groupe d'étoiles voisines sur la sphère céleste, dessinant une figure plus ou moins arbitraire. ]
Il faut énormément de courage pour affronter le monde,
mais encore plus pour combattre nos propres présomptions.
« Je pens...
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Un doux vent traînait encore, malgré le ciel d'un bleu paradisiaque, faisant s'éloigner les quelques nuages cotonneux qui demeuraient encore.
Le bras du fleuve Han, s'écoulant paisiblement, parsemé de doux éclats de lumière dorée, se faisait le spectateur silencieux d'une scène assez atypique.
Les trois amis, allongés, bras et jambes étalés, comme pour fondre le soleil sur leur peaux mattes, doucement caramélisées ou bien pâles comme de la porcelaine en fonction de la personne observée, silencieux, et pour les plus vieux, un air soucieux et quelque peu inquiet sur le visage.
Le jeune écarlate, lui, arborait un air paisible, un doux sourire posé sur ses délicates lippes. On aurait presque pu croire qu'il dormait.
Mais cela n'était évidemment pas le cas... Là, les herbes délicates comme des plumes d'oiseau caressant son visage si harmonieux, le parfum du soir anihilant ses sens, le soleil l'endormant de sa chaleur, il rêvait à moitié, il rêvait de son beau brun, celui qui hantait étrangement ses pensées depuis maintenant plusieurs mois.
Leur relation, toujours aussi calme, pleine de tendresse et reposante qu'à leur première rencontre, était désormais teintée de leur deux caractères bruyants, taquins et remplis d'humour. Des rayons de rires, de déconnades s'étaient infiltrés dans leur amitié bancale, étrange et indéfinie.
Parce que la tension, chacun la ressentait. Taehyung la ressentait, quand il fixait peut-être un peu trop longtemps les lèvres du plus jeune, quand il observait attentivement ses courbes, quand il pensait à lui, comme actuellement.
Mais le percé était irrécupérable. L'amour, il ne connaissait pas, du moins qu'avec des femmes. Alors, sentir son cœur s'affoler devant un sourire dévoilant de petites dents d'ivoire d'un garçon, cela le perturbait.
Il se trouvait assez désemparé devant ses émotions, cherchant inlassablement un mot à coller dessus, un mot qu'il n'attrapait jamais, alors qu'il était pourtant si évident.
Puis, un soupir.
- Tae, je pense que t'es aveugle. Ou totalement stupide.
Cette phrase désarçonna le jeune lycéen, autant par sa violence que par la douceur et la bienveillance avec laquelle elle avait été prononcée.
Il fronça les sourcils, se releva sur ses coudes et sonda du regard le violet, qui avait entrouvert ses paupières pour soutenir les lourdes orbes posées sur lui.
- Comment ça ?
- Ça me désole un peu, mais il a raison, Tae. Tu vois vraiment rien ?
Le rouge se sentait trahi, ses deux meilleurs amis avaient apparemment décidé de s'unir contre lui...
- Mais qu'est-ce que vous racontez, à la fin ? l'agacement commençait à pointer dans sa voix pourtant si chaleureuse et rassurante.
