Chapter 2

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- Répond, répond, répond..., scanda-t-elle avant de se faire couper par la voix électronique du répondeur, "le numéro que vous..."

Soufflant, elle ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase préenregistrée en raccrochant, puis elle composa un autre numéro. Quand, enfin la voix tant attendue résonna dans le combiné, elle expira profondément de soulagement.

- Salut ma belle. Désolé, je n'ai pas beaucoup de temps. Ne t'inquiète pas, tout va bien. 

Ces quelques paroles ne firent qu'hélas accroitre l'appréhension de la jeune fille.

- Oncle Édouard? Pourquoi tu ne m'a pas répondu sur le numéro habituel ? Qu'est ce qui se passe ? Tu vas bien ? Il m'a trouvé ? Tu ... bombarda-t-elle, heureusement stoppée par la voix rassurante d'Édouard.

- Céleste ! Respire. Écoute moi bien. Tu continue comme d'habitude ; profil bas. Tout va bien pour le moment, j'ai tes arrières, chérie. N'essaye plus non plus ce numéro, entendu ?, il enchaîna, sans attendre de réponse,  je t'en ferai parvenir un nouveau où tu pourra me joindre. Il s'impatiente, alors attention, pas le moindre faux pas. Écoute ma belle, je dois y aller. Je t'aime fort. 

- Je t'aime aussi. Fais attention à toi, d'accord ?

-Toujours, Céleste, toujours. Bises.

Elle vida son historique d'appel et s'enfonça profondément dans le canapé.

Elle ferma les yeux et se passa distraitement la main dans les cheveux, repoussant quelques mèches rebelles. 

Son instant de repos fut interrompu par la sonnerie stridente de son téléphone. Lassée, elle attrapa son appareil en se redressant, et écarquilla les yeux d'horreur en voyant une photo de sa coloc faisant la grimace.

Et mince. Elle était en retard. Elle décrocha en se levant pour enfiler ses chaussures, et salua avec beaucoup trop d'entrain Maëlle.    

- Maëlle chérie ! Comment vas-tu ? Dis donc, il fait be-

- N'essaye même pas.

- Hum...Je...J'arrive dans 5 minutes, promis !

- Donc, tu n'es toujours pas sortie de l'appart. Ne nie pas, j'entend tes clés.

Penaude, Céleste rangea ses clés dans sa poche, puis sortit en claquant la porte.

- Je me dépêche ! Promis. Suis là dans 10 minutes max ! Allez, je t'achèterai une glace pour me faire pardonner.

- Mouais... trois boules alors. À toute !

- Enfin ! Je t'attend depuis des lustres, bougonna Maëlle.

Céleste lui lança un sourire en guise d'excuses, avant de la tirer en direction du marchand de glaces du parc. Elles y achetèrent leurs parfums favoris, puis allèrent s'installer à leur endroit habituel, adossées contre un arbre dont les racines protubérantes formaient des sièges naturels.

Voyant son amie qui trépignait d'impatience, Céleste mit fin à son supplice et la lança sur le sujet qu'elle attendait tant.

- Alors, raconte ! lui dit-elle, accompagnant ses paroles d'un sourire en coin et d'un léger coup de coude.

Maëlle, qui n'en attendait pas plus lui détailla dans un récit détaillé, presque rocambolesque de son premier date de la veille.

Céleste retint son sourire : Dereck était bien le 5è « homme de sa vie », le 7è « âme-soeur », N-ième « coup de foudre ». Elle espérait pour Maëlle que cette fois ci ce serait plus qu'une amourette de passage. 

Sa soirée contée et racontée, Maëlle se pencha sur le cas Céleste ; si Maëlle avait l'amour facile, Céleste en était le parfait contraire.

- Et toi, Cé, t'as appelé Martin?

-  Arrête, tu sais très bien comment je le vois. Il n'est et ne restera qu'un ami.

- Mais, mets y du tien ! Comment veux tu rencontrer quelqu'un si tu ne t'en donne pas les moyens ?

- Justement. Tu sais que je suis très heureuse comme je suis. Et puis, pourquoi j'aurai besoin d'un homme quand je t'ai toi, ô merveilleuse coloc de mon coeur !

En rigolant, Maëlle lui jeta sa serviette en papier à la figure.

- Allez, viens ! On va se faire une séance de shopping. Oh! j'ai oublié de te dire ça, Dereck m'a invité samedi soir! J'en revient pas d'avoir oublié de te raconter ça. Et il me faut une nouvelle robe, conclua-t-elle avec un clin d'oeil.

Céleste sourit à sa coloc, puis tendit la main dans sa direction pour qu'elle l'aide à se relever. Toute inquiétude l'avait définitivement quitté.

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