Sentiments intelligents { TOME I, II & III}

6° : Amitié naissante ?

Je rentra chez moi sans rencontrer de nouvelles embûches. Je me dirigea directement dans ma salle de bain pour prendre une bonne douche relaxante. Je me mis ensuite en pyjama et m'écroula sur mon lit. J'ai encore la gorge qui me brûle mais j'essaye de ne pas y faire attention.

J'allais m'endormir quand quelqu'un toqua à ma porte. Sûrement le voisin. Je me leva pour ouvrir la porte et tomba face à face avec Steph.

- Oh mon dieu Luce t'es là je t'ai cherché dans toute la faculté ! Je suis jusqu'à aller demander au ringard à lunettes ! C'est lui qui m'a dit où tu étais ! Il sert au moins à quelque chose ! Qui l'eut cru ?

- Stéphanie arrête ça. Lui dis je en essayant tant bien que mal de ne pas m'énerver.

- Quoi ? Tu vas prendre sa défense peut être ? Me dit elle avec un air de dégoût.

- C'est juste qu'il n'est pas méchant et qu'il ne mérite pas que tu parles de lui ainsi.

Je commence à bouillonner intérieurement. Sa façon de parler de personnes qu'elle ne connait pas de cette façon m'horripile au plus haut point. Généralement je ne dis rien mais cette fois ça suffit. Après tout après le café il a été le seul à venir me voir !

- Je vois. D'ailleurs j'ai appris que c'était ton voisin en cours d'anglais. Tu comptais me le cacher ? Vociféra-t-elle.

- C'est si important que ça ? Et je n'ai pas de compte à te rendre que je sache !

Je peux enfin être franche. D'habitude je ne le fais pas car il y a tous les autres mais dès que nous ne sommes que toutes les deux je peux librement me lâcher. Elle sait comment je suis réellement sans avoir cette pression quotidienne et cette réputation à tenir.

- Je sais Lucy j'aime juste pas que tu me caches des choses !

Elle alla s'asseoir sur mon canapé et alluma une cigarette. J'oublie souvent qu'elle fume car elle ne veut pas le montrer de peur que ça fasse tâche pour son image. Je m'installe à ses côtés. Elle met ses pieds sur la table basse et se détend enfin. La voir ainsi est une exclusivité qui m'est totalement réservée. Elle n'est pas celle qu'elle prétend être. Elle est quelqu'un de bien mais son jeu va souvent trop loin et c'est ce qui me dérange.

- Ça fait du bien de se détendre. J'ai pas allumé une cigarette depuis une semaine ! Souffla Steph.

- Dis moi... quand est-ce que tu décideras de rester toi-même devant les autres ?

- Je ne le souhaite pas. J'aime mon quotidien. Trancha-t-elle.

- Mais... ce n'est pas toi !

J'essayais tant bien que mal de lui faire prendre conscience de la stupidité de son comportement depuis notre rencontre mais jamais elle ne considérait mes dires. On ne peut pas lui retirer qu'elle soit droite dans ses bottes.

- Arrête de te prendre la tête pour moi ! Pour toi je suis la vraie Stéphanie c'est le principal non ?

- Mais tout le monde devrait te connaître ! Tout ce que les gens savent sur toi est un mensonge ! Défendis je.

- Mieux vaut un mensonge agréable qu'une réalité insupportable.

- Mais...

Elle me prit dans ses bras et je me blottis contre elle. On mit finalement un film comique et on le regarda ensemble. On riait énormément. Ici son rire n'était pas celui que les autres connaissent, il était certes moins parfait et cristallin mais il était honnête et réel. J'adore ce rire, il me manque parfois.

On s'endormit ensemble, moi couchée sur ses genoux et elle à moitié assise et à moitié couchée sur la rambarde du canapé.

Je me réveilla avant elle. Il était déjà plutôt tard et son téléphone sonnait. Je la réveilla tant bien que mal. Elle ouvrit les yeux doucement. Dès qu'elle vit son téléphone sonner elle se précipita dessus. Elle se dirigea à la cuisine pour téléphoner tranquillement. Je n'entendais que des brides de conversations. Je compris juste que c'était son père qui lui demandait où elle était et elle répondit qu'elle dormait chez moi et qu'elle avait juste oublié de lui dire. Elle revint vers moi.

- Est-ce que... je peux rester dormir ? Demanda-t-elle presque timidement.

- Bien sûr prends ma chambre je vais dormir sur le canapé.

- Tu vas voir si tu vas dormir sur le canapé ! Dit elle, un sourire mesquin au lèvres.

Elle m'attrapa soudainement par les pieds et me traîna jusqu'à ma chambre. J'essayais de m'aggriper aux coins de murs ou à tous les meubles qui passaient mais rien à faire. On riait comme des folles. Une fois arrivées dans la chambre elle me balança sur mon lit et me sauta dessus pour m'empêcher de partir.

- Vu que Madame m'a caché qui était son cher voisin d'anglais je vais te le faire regretter !

Sans me laisser le temps de comprendre ce qu'il se passait, elle me chatouilla les hanches sans me laisser aucune chance de me libérer. La torture dura une dizaine de minutes. J'étais en larmes et elle aussi. Je lui passa un pyjama et on commanda une pizza. On la dégusta devant un film et on alla s'endormir dans mon lit enlacées l'une à l'autre.

Le lendemain matin, on alla ensemble en cours. Nous étions passées chez elle pour qu'elle puisse mettre des vêtements propres. On rejoignit les filles près de la fontaine. Elles nous attendaient et me regardèrent toutes avec un regard désolé à cause d'hier. On parla toutes ensemble du nouveau copain de Amélia et de Julie. Amélia nous apprit d'ailleurs que Byron devait venir la voir dans peu de temps et qu'elle voulait absolument nous le présenter.

- Euh... Lucy ? M'interpella doucement une voix.

Les filles s'arrêtèrent de rire. On se retourna toutes vers la voix. Les filles chuchotèrent des mots tels que "c'est le gar qui lui a foncé dedans" ou encore "le gar aux lunettes bizarres".

- Jude ?

- Je... désolé de vous déranger. Il se frotta la nuque visiblement gêné.

En même temps avec toutes mes amies qui ne font que le fixer il ne doit pas être très à l'aise. Semblant s'en rendre compte, Steph partit avec les filles pour nous laisser. Je m'assis sur le rebord de la fontaine et il me rejoignit.

- Vous ne me dérangez pas du tout ne vous en faites pas. Mais dites moi, qu'est ce qu'il vous amène ?

- Je voulais savoir comment vous alliez depuis hier. Me dit il quelque peu gêné.

- Oh, je vais bien merci. Je lui souris et il fit de même.

- J'allais oublier ! Je vous ai apporté vos cours d'hier après-midi. Me dit il en me tendant une clé USB.

- Mais... comment ? Nous n'avions pas de cours en commun !

- Un magicien ne dévoile jamais ses secrets. Me dit il en m'adressant un clin d'oeil.

- Merci beaucoup ! Et... merci d'avoir été là hier après la catastrophe...

- C'est normal.

- Pas pour tout le monde... Et puis,le jour où on s'est bousculé je ne me suis jamais excusée correctement. De plus, toutes mes amies vous ont mal traîtées ce jour là...

- Elles m'ont juste regardées de travers ce n'est pas grand chose. Dit il d'une voix détachée, comme si il était habitué, serait-ce vraiment le cas ?

- Peu importe. J'en suis désolée.

La sonnerie retentit. On se rendit à nos cours en s'adressant un léger signe de main. Me suis-je fais un nouvel ami ? Non je ne peux pas. Si ?