Chapitre 8 : Les tests de pré-transfert

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Les quelques jours qui suivirent se succédèrent assez vite en suivant une routine plus ou moins répétitive. En réalité chacun s'affairait à ses ateliers et tâchait de se préparer au mieux pour le transfert.

Car c'était désormais une évidence, les jours qui s'effaçaient à toute vitesse nous rapprochaient toujours plus de cet instant fatidique.

La journée, j'arrivais toujours à participer à une activité avec Arraël, Jason, Eroth ou même parfois Arielle. Theisi ne dédaignait pas vraiment m'accorder plus d'attention que ça et mis à part quelques regards par ci et là, elle restait concentrée sur ce qu'elle faisait et je me devais de faire de même.

Les tests de survie demandaient vitesse, force, réaction et adaptation, je les adorais malgré leur dangerosité. Arraël avait même fini à l'infirmerie dès le second jour dans un piteux état après s'être loupé sur une épreuve d'esquive de couteau. Nous vivions aux côtés de la mort, mais c'est probablement cette proximité de celle-ci qui nous donnait encore l'adrénaline pour nous sentir vivants. Car ici, rien ne présageait que nous pouvions encore nous considérer comme tels.

J'apprenais rapidement à me fabriquer des outils de fortune et à travailler les matières premières. Faire fondre les matériaux, fusionner plusieurs d'entre eux, tailler le bois et la pierre. L'atelier de chasse et piège me ne plut pas autant que je l'aurais cru, je me révélais assez bon mais je n'appréciais pas ces moments non plus. Il m'avait surtout apporté un autre regard, plus stratégique de comment amener sa proie où l'on voulait et là où on le souhaitait.

Je ne m'attardais pas trop dans les domaines comme la cuisine, partant du principe que la faune et la flore seront bien différentes d'ici, la cuisine suivra là-bas d'autres règles probablement. Je passais aussi un temps considérable en salle d'étude avec Jason pour essayer de comprendre le pourquoi et le comment de cet autre monde.

Les informations étaient très peu nombreuses et souvent imprécises ou incomplètes. Et malgré le fait qu'on nous ai assuré avoir ici l'ensemble des connaissances humaines rassemblées en un lieu, beaucoup de zones d'ombre et de mystères nous apparaissaient. Les écrits qui nous apportaient le plus étaient le plus souvent des thèses ou des postulats à ce sujet. Jamais de réels écrits scientifiques.

Les questions restaient sans réponses, même ce qui concerne le comment cette technologie pouvait être utilisée, sous-entendant la quantité colossale d'énergie qu'elle nécessitait, sans jamais n'avoir eu d'interaction humaine depuis son lancement. Cet univers aurait suivi son propre développement, se serait construit à partir des bases les plus simples et tout le monde l'aurait laissé grandir et se diversifier seul, sans jamais pouvoir le contrôler.

S'en était même inimaginable. Qu'avait pu devenir un monde, créé des dizaines d'années auparavant, laissés lui-même et sa nature virtuelle définir ses propres règles. À vrai dire, j'en avais mal à la tête à force de me plonger dans ces recueils sans queues ni têtes.

Les soirs, enfin, notre petit groupe profitait de ce temps libre pour apprendre à se connaitre et partager ensemble. Ainsi nous pouvions sortir en forêt ou bien aller dans les salles "des artistes" comme nous les appelions avec Jason. Eroth se comportait comme un vrai père et s'assurait qu'Arielle s'intègre aussi. La poussant même à me prendre avec lors de ses footings.

Nos discussions restaient peu profondes et nous profitions simplement de ces moments ensemble sans vraiment de mots. Cependant cela aussi était rentré dans cette routine, grâce à Eroth, j'apprenais doucement à la connaitre.

À la fin du quatrième jour, Enchra nous conseilla de bien nous reposer et nous préparer aussi bien physiquement que mentalement. Car chacune de nos aptitudes allait être testées le lendemain lors de test établissant si nous étions parés ou non au transfert.

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