Chapitre 12 : Le rendez-vous

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Sa déclaration sonnait trouble. Comme une affirmation incertaine, comme une volonté dangereuse. Nous la regardions, pensifs.

- Ça me parait vraiment dangereux Arielle.., s'inquiéta Jason.

Je renforçais sa réponse en ajoutant :

- Je pense qu'il a raison, ils ont l'air vraiment fous.

À peine consciente de nos réponses, elle argumenta :

- Ils ont l'air d'être au courant de beaucoup de choses, je suis sur qu'ils peuvent nous éclairer sûr la situation.

Je n'étais pas vraiment chaud à y aller, ça n'augurait rien de bon. Mais je savais bien que la réelle question était allions-nous la laisser y aller seule. Elle m'énervait de tant d'individualisme. Elle avait probablement une conception déformée de l'affection par rapport à la nôtre. Elle n'hésiterait pas à se mettre en danger, et, par conséquent et surtout involontairement, ses amis. Prétextant qu'elle ne nous avait rien demandé. Si l'amitié était un concept si abstrait pour elle, je n'osais même pas imaginer des sentiments plus forts.

Mais je me perdais dans mes pensées. Je jetais un coup d'œil à Jason, il soupira :

- J'imagine que tu as raison et que tu y iras,! peu importe ce que nous dirons.

J'avais touché juste, elle hocha la tête. Dans ce cas et comme d'un commun accord, nous hochions la tête :

- Nous t'accompagnerons.

Elle parut soulagée par notre réponse et sourit.

Maintenant il fallait pouvoir s'y rendre sans éveiller de doute. La date annoncée était de deux jours après les premiers tests, soit aujourd'hui. Il fallait donc attendre la nuit et retourner dans la zone où nous avions rencontré ce fameux Théo.

Nous avions donc toute la journée et c'était enfin une journée avec laquelle nous allions souffler un peu, où nous allions devoir nous remettre à vivre. Car ces deux derniers jours, le temps semblait s'être figé pour moi.

Je décidai d'aller à la douche après notre amie, l'effet de l'eau chaude me fit un bien fou. Combien de temps cela faisait-il que je n'avais pas pris le temps de souffler ? Tout s'enchainer si vite ici. Les gens, moi y compris, étaient vraiment perturbés par le Transfert et notre corps comme notre esprit était mis à rude épreuve. Je finissais de me préparer en prenant mon temps.

Nous avions décidé d'aller nous mêler aux autres Élus aujourd'hui, ne serait-ce que ceux de notre groupe, afin d'être aux faits sur la situation. Nous n'avions de toute manière pas grand-chose d'autre à faire avant ce soir.

Lorsque je sortis, je découvris mes compagnons jouer aux cartes sur la table, le sourire aux lèvres. Ça me réchauffait le cœur,  je m'installai avec eux et profitai de ce moment de jeu pour décompresser un peu, pour me sentir en famille, en paix. Cela m'avait manqué un peu, ces moments d'insouciances.

Nous jouâmes jusqu'à l'heure du déjeuner. Et enfin nous sortîmes de notre dortoir pour manger dans la salle commune, pour nous mêler à la vie des autres et, plus sinistrement, constater l'étendue des dégâts.

Forcément et comme nous pouvions nous y attendre, il n'y avait pas foule, et le silence qui remplaçait les anciens bruits de conversation était lourd de sens. Nous repérâmes un des groupes de notre dortoir, c'était qui semblait être initialement composé de Claire, Mores, Austin, Neil et Nick. Mais leur nombre avait gravement diminué. En réalité il ne restait que Neil et Mores, ils acceptèrent notre compagnie et nous commençâmes à échanger sur les derniers évènements.

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