couleur de vie

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Taehyung ne sait pas vraiment ce qu'il peint. Mais ça le fait s'évader.
Sa mère a fini de faire la vaisselle depuis quand même longtemps, mais elle ne peut quitter la cuisine. Elle observe son fils, le dos courbé, du vert jade sur les coudes, la toile plus si blanche.
C'est tout un monde autour de l'artiste. Les fenêtres laissant les rayons du soleil refléter leurs couleurs sur les murs. Le bruit des oiseaux qui chantent. Les sentiments qui n'arrêtent pas depuis qu'il l'a vu.
Il lui a redonné l'envie. Sans avoir rien dit.

Taehyung sent les yeux marrons de sa mère sur son dos, ce dit qu'il ne lui rend pas service à ce dos, à se tordre autant, mais désolé maman je n'y peux rien.
De toute façon, elle ne fait plus trop de commentaire sur ça, parce qu'elle sait que son fils s'épanouit comme ça, le dos distordu.
C'était la chose dont elle était le plus fière, lui avoir mis un pinceau dans les mains à ses cinq ans, et de lui avoir donné des couleurs à en repeindre toute la vie.
Regarde, écoute, sens, et redessine. Tout sera plus beau.

Son père rentre du boulot, la porte claque, ça fait du bruit. Mais Taehyung ne se retourne pas. Il continu avec son violet parme, et n'essaye pas d'écouter les discussions de grands.
La femme tire son mari vers elle, alors que des mots allaient franchir sa bouche. Elle lui dit juste de regarder. Son mari lui dit qu'il l'a déjà vu une centaine de fois peindre. Sa femme lui dit qu'il a vraiment du talent. Son père ne répond rien.

Celui-ci voyait son fils plutôt comme médecin et pensait que la peinture n'était qu'un passe-temps. Mais il avait vu la réalité en face depuis que Taehyung avait presque recouvert leur vie de couleurs. Son fils ne sera pas médecin. Il en était persuadé.
Mais il ne disait rien. Pour pas faire croire à son fils que la vie est acquise.
Mais avec ses couleurs, il y arrivera très certainement.

Taehyung relava ses lunettes du bout des doigts, puis continua son œuvre. Il pensait à ce beau noiraud. Il pensait à son regard. Il pensait au beau feu d'artifice.
Il voudrait y retourner, le revoir, lui demander son prénom.
J'ai tellement envie de savoir ton prénom.

Mais malheureusement, ça devra attendre. Car la peinture n'est pas finie.
Il aimerait bien lui peindre les feux d'artifice. Partout. Où il le voudra. Sur son corps. Dans ses yeux. Dans sa vie. Partout. Où il voudra porter ses couleurs de la vie.

Les paillettes tombent, là où tu me charmes. 

Nos Artifices [TaeKook]Where stories live. Discover now