Banal (c'est moi !)

36.

Pdv Alwen

Mon cœur bat à trois fois mille à l'heure devant la porte de Taïs. Je vérifie une énième fois que je ne suis pas trop mal coiffé, que mes habits ne sont pas trop froissés.

Mais, malheur! Mon reflet pointe du doigt un énorme épis sur mon crâne. Mes joues deviennent cramoisies et j'essaie d'aplatir au plus vite cette horreur sur mon crâne. Je me démène comme un beau diable et c'est précisément à ce moment que Taïs décide de m'ouvrir la porte.

Bah oui sinon c'est pas drôle.

-Excuse-moi pour l'attente, me dit la belle brune après m'avoir fait la bise. Tu veux bien rentrer quelques secondes ? Il me reste deux ou trois choses à faire.

-Pas de problème, prends tout ton temps !

Je vais rentrer dans la maison de Taïs Shiko. Je n'arrive pas à y croire !

C'est comme dans un rêve que je franchis sa porte d'entrée. J'essaie d'avoir des yeux partout, je veux m'imprégner de l'atmosphère dans laquelle Taïs évolue chaque jour... Tant et si bien que je m'empêtre les deux pieds dans son tapis. Et je m'étale.

À force je ne suis même plus surpris mon cher Alwen !

Je suis maudit.

Alertée par le bruit monstrueux que je viens de faire, Taïs se retourne vers moi. Quand elle m'aperçoit à terre, elle me tend la main avec une moue moqueuse :

-Et bien, tiens-donc sur tes jambes !

-Excuse-moi, bredouillé-je en me relevant. C'est ton tapis...

Quelle excuse miteuse !

-Ne t'inquiète pas ! Tu ne t'es pas fait mal au moins ?

-Je suis en possession de toutes mes terminaisons nerveuses je crois bien, dis-je avec un petit rire gêné.

-On ne peut rêver mieux ! Je pense qu'il est plus sage que tu t'asseyes en m'attendant.

Je prends donc place dans le fauteuil de la belle brune tandis que cette dernière s'élance dans sa chambre. Intérieurement, c'est la panique. Je maudis mon karma tout en attendant sagement.

Soudain, une vibration retentit près de moi. Taïs a laissé choir son téléphone à côté de moi... La tentation de découvrir qui lui a écrit est bien trop forte.

Allumer le téléphone de Taïs et découvrir qui lui a envoyé un message:
-Oui.
-Non.

La curiosité l'emporte alors. J'appuie sur le petit bouton pour allumer l'écran de déverrouillage. Une seule notification apparaît sur le téléphone: c'est un message de "Sen".

Sen: J'ai trouvé les infos sur RAL. Pas glorieux du tout.

Qu'est-ce que cela peut bien signifier ?

Mais déjà un bruit sourd retentit dans l'escalier: je m'empresse de remettre le téléphone de Taïs à sa place non sans sursauter. Je dois être tout rouge en me levant, mais elle n'a pas l'air de le remarquer.

Puis nous allons vers le RER et j'oublie peu à peu ce mystérieux message.

*

Pdv Taïs

Après une bonne heure de transport, c'est avec joie que je goûte à l'air libre en sortant du métro. Près de moi, Alwen à l'air tout aussi soulagé:

-Et bien, s'exclame-t-il, je ne suis pas mécontent de sortir enfin ! Le métro parisien est- il toujours aussi bondé ?

-Oh avec les deux millions d'habitants intra-muros il y a des chances oui !