CHAPITRE UN.

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       ‒ Dépêchez-vous ! Chuchota Joachim à l'intention de ses petites sœurs qui grimpaient dans l'arbre afin de s'échapper de l'orphelinat.

Ils avaient attendu la nuit tombée pour pouvoir s'en aller en toute discrétion. À l'aide de plusieurs draps et vêtements, ils avaient fabriqué des cordes pour descendre par leurs fenêtres de chambres puis pour passer de l'autre côté du mur en accrochant les draps à une branche d'arbre.

Une fois dans la rue, ils ne perdirent pas une minute de plus, ils se mirent à courir en prenant soin de ne pas attirer l'attention sur eux. Une chance pour eux qu'il faisait sombre, cela leur permit de se déplacer comme bon leur semblait, ils empruntèrent ruelles sur ruelles afin de retourner chez eux, la ville, ils la connaissaient, ils y avaient vécu depuis leur naissance.

Les quintuplets suivirent le plus grand sans se poser de questions et laissèrent l'orphelinat loin derrière eux .

‒ Elle était gentille Marie-Louise, s'exclama Anna tristement.

‒ Ouais... On y retournera la voir plus tard, promit Joachim.

Bientôt la lune fut cachée par de gros nuages, il ne restait plus que les lampadaires pour éclairer la ville. Les six petits déboulèrent dans une rue qui malheureusement, n'était pas si déserte que ça. Un homme d'environs la trentaine, tenant à peine sur ses jambes tout en ayant une bouteille à moitié vide d'alcool à la main , avançait vers eux.

‒ Oh... des m-mioches ! s'exclama t-il non sans un hoquet. V-vous traînez les... les rues !

‒ Qu'est-ce qu'il dit ? Demanda Delphine un peu apeurée.

‒ J'sais pas. Mais ne restons pas ici ! Ordonna Kate.

L'homme s'avança vers eux et brisa sa bouteille sur le mur d'une maison, et se mit en colère en voyant qu'ils voulaient partir.

‒ V-vous n'allez nul part ! Une... une.. rançon pareil, ça se r-rate pas !

‒ Il est là ! Police ! Arrêtez-le !!

Pris de panique, les enfants coururent se cacher derrière une voiture, tandis que l'homme se faisait embarquer.

‒ On assiste à une attestation... chuchota Anna.

‒ Une arrestation...

‒ Ah oui...

Malheureusement pour eux, un policier les trouva et les révéla au grand jour avec sa lampe torche.

‒ Il y a des enfants ici ! Cria t-il à ses collègues tout en approchant d'eux. Qu'est-ce que vous faites dehors à une heure pareil ? Où sont vos parents ?

‒ Morts ! Répondirent-ils en chœur avant de détaler comme des lapins. 

‒ Quoi ? Hey ! Revenez !!

Ils se séparèrent dans l'espoir de semer les policiers qui se lançaient à leur trousse. En vain. Sans succès ! C'était plus qu'évident que des mômes âgés de onze et neuf ans ne puissent pas gagner à course poursuite avec une ribambelle de policier adulte.

Ils furent donc menés au commissariat.

‒ Qu'est-ce qu'on va faire d'eux ? J'arrive pas à croire qu'ils se sont échappés de leur orphelinat !

‒ C'est à peine crédible oui, d'autant plus que la gérante de l'orphelinat ne veut plus d'eux. Ils lui en ont fait voir de toutes les couleurs.

Le policier soupira.

‒ C'est pas la garderie ici... Il faut leur trouver quelqu'un.

Le deuxième regarda dans la direction des enfants qui attendaient sagement, assis sur une chaise.

Dix'téctivesWhere stories live. Discover now