Chapitre 4 : Une Goutte De Sang

2.4K 88 4
                                    

- Tu piges ce que je te dis ?! Qu'est-ce qui t'as pris bordel ?!

                Ça doit faire trente minutes que Denver crie sur Tokyo. C'est totalement justifié, on avait une seule règle à suivre, « pas une goutte de sang », et on a réussi à tout foirer en deux heures. Mais, même si le Professeur va nous engueuler, Denver devrait arrêter de crier. Rio vient juste de se réveiller. Il avait perdu connaissance lorsque la balle l'a éraflé et si j'étais à sa place ces hurlements me rendraient folle.

                Je tourne en rond depuis que nous sommes revenus dans la salle de pause. Cette combinaison est plus chaude qu'on le croit et je commence à suer.

- Tu peux m'expliquer ?! continue Denver. T'es barje ou quoi ?! T'as tiré sur un flic !! Un putain de flic !!
- Calme toi, répond Tokyo. Ce foutu flic est sorti de nulle part et s'est mis à tirer. Tu aurais fait quoi ?! Tu lui aurais craché dessus ?
- Je m'en tape !
- Ce qu'il voulait ? s'énerve Nairobi. Que tu suives le plan, merde ! On l'a répété un milliard de fois ! On était bien d'accord pour ne pas tirer, non ?!
- J'ai perdu connaissance, je... commence Rio, très vite coupé par Denver.
- LA FERME ! Nous on t'a couvert, sauf qu'on visait le sol ! Pas les corps à bout portant.
- C'est bon, là, stop ! je m'écrie, à bout de nerfs.
- Commence pas Londres, marmonne Tokyo, la tête toujours baissée.

                J'arrête de marcher et je me tourne vers elle.

- Je commence si je veux ! Vous allez tous arrêter de crier !
- C'est pas parce que tu te fais Berlin que tu contrôles tout ! me répond Denver.

               Je souris. Je savais qu'ils allaient mettre ça sur le tapis à un moment où à un autre mais je ne pensais pas que ce serait aussi rapide. Je me mets à hocher la tête d'un air pensif.

- T'as raison, je lui dis. La seule chose que je contrôles c'est sa queue. Mais là... Ma tête va exploser. Donc on arrête de crier.

                Tokyo souffle. Ça aussi je savais que ça allait arriver, Tokyo a un problème avec l'autorité. Ce qui est problématique étant donné que, quand personne ne la contrôle, elle part en vrille.

                Je me mets à croupi devant elle pour être à sa hauteur. Elle détourne la tête mais j'attrape son menton entre mes doigts pour qu'elle me regarde. C'est fou, elle n'arrivera jamais à accepter qu'elle a tort.

- Et surtout toi. J'ai pas encore ouvert ma gueule mais tu ne veux pas que je m'y mette, crois moi.

                Derrière moi, la porte s'ouvre. Grâce au silence qui s'installe je comprends que c'est Berlin. Je me lève et tire une chaise pour m'assoir. Je suis à deux doigts d'exploser. Denver tape sur la table et recule, satisfait. Il se que Tokyo va passer un mauvais quart d'heure.

                L'ambiance est pesante, comme si Berlin allait nous dire que Tokyo avait tuer quelqu'un.

- Ils embarquent les deux blessés, annonce le chef. Les téléphones marchent ?

                Rio sort le téléphone qui est sur la chaise à côté de lui et se met à le brancher au réseau qui nous sert à communiquer avec le Professeur, et seulement avec le Professeur.

                Je n'arrive pas à comprendre la réaction de Berlin. Avec lui on ne sait jamais à quoi s'attendre. Il est, pour l'instant, très calme, mais il peut exploser à tout moment.

- Lâchez tout signal radio ou sans fil. On passe en analogique.

                Berlin s'approche de chacun de nous pour récupérer nos oreillettes. Quand il arrive au niveau de Tokyo, elle a un mouvement de recul. C'est comme si elle s'attendait à être giflée.

Loᥒdrᥱs Dᥱ FoᥒoᥣᥣosᥲTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang