Chapitre 1

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Mais yes.
Deux mois à Recanati dans la ferme de mes ancêtres, sous la chaleur et sans piscine, comme tous les ans. À la base, je devais partir avec ma bande de potes dans la Loire. Bon, j'avoue, c'est pas mieux, mais! il y avait mes potes. Puis, mes parents ont décidé qu'on partait tous les trois, basta.
À Recanati, qu'est-ce qu'il y a ? La statue de Jacobo Leopardi, des bâtiments rouges, la mer, des petits parcs, tout bon pour de bonnes photos Instagram.
Mais bon, moi, ça m'intéresse pas trop tout ça, mon truc c'est plus la musique, comme les Rolling Stone ! Je compose aussi. Mais ça, c'est encore mauvais.
Et puis, à Recanati, il y a que des vieux, ou alors, des très jeunes qui ne savent pas parler français, ou, à la limite anglais. Je ne me vois pas dialoguer avec des petits en italien, mon italien minable qui se résume à : Gato, mi chiamo Silvio, come ti chiami? Uno, due, tre, quatro, cinque, sei, sete, otto, nove , dieci et Buco del culo.

Bon, j'aime bien l'Italie, hein, quand même ! Je retrouve la terre de mes ancêtres, l'enfance de ma mère et cetera... Je commence à connaitre la ville par cœur, j'ai mes petits recoins à moi, et j'aime bien aider le vieux Alphonso dans son épicerie. J'ai des amis, là-bas, faut pas croire, mais je suis quand même sociable ! En plus, ma mère a un vieille Vespa bleue qu'elle me prête ; je peux aller à la mer comme je veux.
La mer, ça m'inspire pour mes compositions (que c'est niais) : je m'assois sur le sable, je profite de la vue avant que des petits enfants ne viennent m'asperger de sable. Pis je bronze, j'essaie d'apprendre le hollandais parce que c'est cool, d'ailleurs je sais dire  bonjour du matin qui se dit  Geodemorgen et qui se prononce  rrrodemorren. Après je fais une petite trempette pour la forme, je me défonce les yeux à cause du sable parce que je ne connais pas les masques de plongée et je remonte en courant, histoire de sécher l'eau sur mon corps -sauf qu'après ça pique et je suis obligé de prendre une douche. Et enfin, je rentre chez moi pour manger des tomates.
Sauf que là, il y avait une voiture bleue moche devant la cour de la ferme. J'ai tiqué, puis l'idée saugrenue de regarder la plaque d'immatriculation m'est venue en tête : plaque allemande.
Des touristes.
Pendant un court moment, j'avais cru que mes parents avaient invité mes cousines, j'ai eu hyper peur.
J'ai avancé dans la cours, la serviette autour du cou, puis j'ai plongé ma tête dans la voiture par la fenêtre avant gauche ouverte. Sur la banquette arrière, il y avait un gars blond, genre, quinze/seize ans, ratatiné de peur sur son fauteuil.

- Ouèche mais t'inquiète pas, je vais pas te manger, blondinet! lançai-je en français.

Le petit blondinet se tassa encore plus sur son siège, comme s'il voulait ne faire plus qu'un avec. J'ai ris, puis je suis partit prendre ma douche parce que ça me grattait trop et aussi parce que je sais pas parler allemand.

Lorsque je sortis de la douche, une serviette nouée autour de la taille, mes cheveux mouillés qui retombaient mollement sur mon front caramel, ma mère annonça que des gens avaient loué le gîte à côté de notre ferme et que mince, c'est dommage parce qu'ils ont pas de fille. Je lançai ma serviette mouillée au visage de ma mère est courus vite dans ma chambre sous ses rires.

Juste le temps d'un été Où les histoires vivent. Découvrez maintenant