Darean, Chap #4 : Cérémonie

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  "Darean Niuyur, acceptes-tu la lourde responsabilité qu'est être Détenteur ?"

  Avais-je vraiment le choix ? Non, ce n'est qu'une question rhétorique où la réponse a déjà été écrite à l'avance. Ici, à partir de maintenant, je condamne ma vie (assez courte ou handicapé avec un peu de chance) à être constamment sous surveillance, à prendre des décisions beaucoup trop lourdes pour un gamin de mon âge. Est-ce que je le veux vraiment ? Non. Pourtant je dis haut et fort les paroles que tous attendent de moi :

"Oui, j'accepte cette lourde responsabilité.

- Bien, à présent que la transmission commence !"

Le RUC (ou Représentant Ultime du Conseil) s'écarte, me faisant comprendre d'un signe de tête d'avancer vers ma destiné (il y a de quoi le dire !).
  Je m'avance lentement, comme on me l'a apprit. En face, Djina- apprêter d'une tenue similaire à la mienne à l'exception d'une cape de voyage pourpre (pas facile à deviner quand la seule lumière est un banc de bougies) et d'un fourreau dont dépassait la garde émeraude de l'épée. Je la regarde droit dans les yeux, et une fois à moins d'un mètre d'elle, je m'agenouille au sol.

"Détenteurs et Détentrices des temps passés, je viens ici recevoir l'humble tâche que l'on m'a confié. Je sais que le chemin sera rude, mais je crois au destin qui fera de moi l'un de vos frères. Acceptez-vous de me léguer ce trésor que vous avez garder pendant des centaines d'années ? arrive-je à dire sans bafouiller sur le beaucoup trop long texte que je du apprendre par cœur.

- Oui, nous acceptons. Maintenant relève toi mon frère, et reçois ses présents."

  Pour la première fois depuis que j'étais (à nouveau) entré dans cette salle, mes yeux rencontrent ceux de Djina. J'ai toujours trouvé qu'elle avait de beaux yeux : d'un marron chocolat, qui malgré les airs sévères qu'elle voulait se donner ne reflétaient qu'une profondes gentillesse. Pourtant, à cet instant, je n'y lis qu'un profond désolement. Un petit sourire triste se dessine sur ses lèvres rosés pour l'occasion au moment où, d'un geste doux, elle me donne l'épée, tout en récitant des paroles incompréhensible.

  Je ne me souviens  pas de ce qui s'est passé après. Juste la sensation d'un énorme poids sur les épaules, comme si tout me retombait dessus et que je n'étais pas assez fort pour le porter. Puis d'avoir pensé un léger : "Oh merde! Apparemment ils se sont trompé !". Comme quoi le vocabulaire grossier de Djina avait déteint sur moi.
 
  L'impression de tomber indéfiniment...
Puis le trou noir.
 

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