Chapitre 5| "Il avait fallu quatre mots pour changer ma vie"

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ᴘᴏɪɴᴛ ᴅᴇ ᴠᴜᴇ - ᴀɴᴅʀés

Alors c'était comme ça maintenant. J'étais en prison et je le resterais et je savais que j'allais y rester. Sergio doit déjà être au courant et il ne me le pardonnera jamais.
J'ai vendu Victoria à la police.
En l'échange d'une réduction de peine et de meilleurs traitements et surtout... surtout de mon remède. Ils ont arrêté de me battre maintenant.
Je n'ai pas assez bien réfléchi je pense, j'aurais pu me laisser mourir et laisser Victoria vivre avec le reste de l'argent, elle me croyait déjà mort, de toute façon.
Mais comme j'y avais survécu, j'ai vécu la peur de la mort et j'y ai échappé. J'étais condamné et je ne le suis plus. Si j'ai dénoncé ma femme, c'est parce que j'avais peur de me retrouver encore une fois un pied dans la tombe.

Peu importe à quel point on aime, à quel point on est bon, les situations désespérées finissent éventuellement par nous briser. Nous transformer en de mauvaises personnes.

On m'a proposé la vie et je l'ai choisit elle plutôt que l'amour. Je ne sais pas si je regrette. On m'a dit que je prendrai maximum cinq ans. Je ne le crois pas, en réalité ce sera plutôt maximum dix ans et ils feront tout pour me faire prendre les dix ans.
Parcontre, Victoria a dû être attrapée à l'heure qu'il est et personne ne sera clément avec elle car il n'y a rien pour la convaincre de vendre ses partenaires. Pour elle, nous sommes une famille et moi, je l'ai trahie.
Elle n'a plus rien à perdre non plus, mais je sais qu'elle n'est pas lâche.

ᴘᴏɪɴᴛ ᴅᴇ ᴠᴜᴇ - ᴠᴇɴɪsᴇ

Le professeur n'avait pas rappelé, trois jours avaient passé.
Suite à notre nuit mouvementée, la situation entre Martín et moi n'avait cessé de s'envenimer. J'étais déchirée entre l'idée de l'aimer et celle d'aimer encore plus Andrés, mais Andrés de notre mariage, de nos braquages. Pas Andrés qui me trahit, pas celui qui me dénonce.

Vers midi, alors que je cuisinais, Martin vint dans la cuisine et s'adossa contre l'encadrement de la porte. Je le remarquai quelques minutes après et manqua de sursauter.

Venise: Martín ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Palerme :  Vic... je voulais te demander si tu veux m'accompagner à la plage plus tard ?

Je doutai un peu... est-ce que je devais encore risquer de chambouler la situation ? Je voulais avoir une vraie discussion avec lui sur notre relation. Si on pouvait appeler ça une « relation ».

Mais tout ce que je réussis à dire fut :

Venise : Oui, bien sûr je t'accompagne

Suivi d'un sourire et du bruit du minuteur qui m'annonçait que c'était prêt. Je l'éteignis d'un geste nerveux, puis Martín me remercia d'avoir accepté de l'accompagner.

Nous mangeâmes dans le silence, ce fut court et aucun de nous deux ne parla. L'atmosphère était lourde et lui tout comme moi devait se demander pourquoi j'avais accepté de l'accompagner.

Lorsque ce fut l'heure de partir, je me préparai soigneusement, coiffant longuement mes cheveux même si je finirai par les mouiller, une partie de moi voulait incessamment plaire à Martín et cette même partie de moi en voulait à Andrés et voulait Martín.
En sortant de la salle de bain, je vis qu'il attendait déjà devant la porte et décidai de complètement me laisser aller et d'accepter de prendre sa main dans la mienne quand il me la tendit, me tirant vers lui et m'embrassant délicatement.

Palerme : Tu es magnifique

Je lui souris.

Venise : Merci

La casa de papel | Berlin & Venise ~ Tome 2Where stories live. Discover now