Chapitre 10

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Nous sommes tous réunis dans le salon. Même Nebula a daigné venir. Néanmoins, elle est à l'opposé d'où je suis. Je crois que je lui ai fait un peu peur.
Je suis à l'écart des autres, assis sur le bar.
Le moment des retrouvailles est terminé, laissant place à une tension plus que palpable. Tension présente depuis des mois et des mois, dû au léger différent entre l'homme de fer et le Captain.

Stark est assis presque sagement. Il va à peine mieux, mais a tenu à être là. Derrière lui, sa bonbonne d'oxygène. Pepper est à ses côtés, lui tenant la main. Elle inquiète pour lui, ça se voit. Pas besoin d'être moi pour le sentir.
Steve est quelques chaises plus loin, le dévisageant. Il est également inquiet pour son ancien ami. Mais ça, les autres ne le sentent pas. Je le sais juste car il a une forte tendance à penser trop fort, mon esprit se retrouvant obligé à entendre ses pensées. Toutes ses pensées. Des plus inutiles aux plus sombres.
Les autres sont un peu partout dans la pièce; appuyé contre un mur, assis nonchalamment sur l'accoudoir du canapé, affalé dans un fauteuil, les jambes paresseusement étendues ou tout simplement assis sur une chaise autour de la table.

« Donc, finit par dire Carol, rompant ainsi le silence, qu'est ce qu'on fait ?

_Ça me paraît assez évident ! s'exclame Clint, indigné. On retrouve Thanos, on le tue...

_Et on trouve un moyen de retourner en arrière, continue l'ancienne rousse.

_C'est impossible, déclare le docteur Banner. C'est irréversible, tu le sais aussi bien que moi Nat'. La machine à voyager dans le temps, ça n'existe pas.

_Il y a forcément un moyen, s'énerve-t-elle en bondissant de sa chaise. Tous ces gens, ils ne peuvent pas être... être...

_Morts, » je complète, disant ce qu'elle n'osait pas dire.

Elle pose ses yeux bleus sur moi, je reste de marbre. Elle continue de parler, je n'écoute que d'une oreille. Je ne l'écoute qu'à moitié, car je sens le regard accusateur de Gabriel-au-masculin. Je le regarde dans les yeux, haussant mes épaules dans un mouvement imperceptible.

« Quoi? » je gronde, utilisant pour une fois la télépathie.

Il ne me répond pas, me mettant presque en rogne.

« Où peut-il bien être ? s'interroge Natasha.

_Sur Titan, » lâche subitement Nebula.

Nous nous tournons tous vers elle. Elle continue:

« Il disait toujours qu'après qu'il ait accompli son œuvre, il s'occuperait d'une ferme là-bas, explique-t-elle.

_Ça se tient, admet Carol en se tournant vers le Captain. Que faisons-nous, Rogers? »

Il reste silencieux quelques instants avant d'ouvrir la bouche de nouveau:

« On prend le vaisseau, si Rocket est d'accord...

_Bien sur que je suis d'accord, le coupe le raton laveur, surtout si c'est pour botter le cul de Thanos!

_Et ensuite, on va sur Titan, poursuit le Captain, imperturbable, et on fait ce que qu'on a à faire. Une objection? »

Tony Stark lève aussitôt la main. Il se penche vers le blond, sa bonbonne d'air grinçant derrière lui.

« Et comment comptez vous le tuer ? lui demande le milliardaire. Parce que c'est ça que vous allez faire, le tuer. Même affaibli, il reste puissant. On ne sait même pas si les pierres existent toujours ! J'étais avant qu'il n'arrive sur Terre. On a essayé de l'en empêcher. On était nombreux; le géant bleu, l'idiot du Missouri, la schtroumfette psycopathe, le gosse, le Doc et moi. Il n'avait même pas toutes les pierres. Et ça n'a rien fait. Alors une équipe de... Il s'attarde pour nous compter, une équipe de huit personnes, ou même plus, je doute que ça fasse la différence.

_On le fera, c'est tout, répond simplement Steve.

_Héroïque, comme toujours, fait remarquer Iron Man en se levant. On ne peut rien faire contre lui! Rien! On a perdu Captain. Il faut juste... apprendre à vivre avec, » finit-il par avouer.

Je me lève de ma place, rejoins en quelques enjambées le milliardaire. Je me retiens de le prendre par le col, les poings tremblants. Ma respiration est courte.

« Alors quoi ? On abandonne tout? je l'interpelle. On oublie les autres ? Ma sœur Jim, qui vous a tous sauvé il y a quelques mois ? Pietro, le petit fumier rapide a qui nous a aidé et m'a fait échapper de ma prison ? Madame Parker, dont vous, Monsieur Stark, avez fait ma tutrice ? La famille Barton, qui vous a recueilli si gentiment lors du conflit contre Ultron ? Tout ceux qui vous ont aidé ? Peter, mon meilleur ami, celui que vous traitiez si durement et que vous considériez comme un fils ? Oh oui, j'ai lu vos pensées, vos émotions, car c'est ma nature. Je sais tout de vous. Vous passez pour un égocentrique narcissique, mais vous avez peur du regard des autres, de ce qu'ils pourraient penser de vous. Vous avez refusé mon aide, et condamné mon meilleur ami!

_Ne parle pas du gamin ! ordonne-t-il sèchement.

_Sinon quoi ? » je le défie.

Nos visages sont si proches que je me vois dans ses iris foncés. Je vois aussi que mes prunelles habituellement bleues ont laissé place aux jaunes.
Plic. Ploc.
Je comprends que j'ai sorti mes griffes et les ai plantées dans les paumes de mes mains. Je ne sens pas la douleur du sang qui s'échappe et s'écrase sur le sol.
Je ne détourne pas les yeux, ne bouge pas d'un pouce. C'est Stark qui baisse les yeux en premier.

« Ce n'est pas ce que j'ai dit, reprend-il. On ne peut pas les oublier ! On ne pourra jamais. On doit juste... laisser la vie reprendre.

_Ce n'est pas suffisant, » je lui reproche froidement.

Il essaye de me contourner pour s'asseoir, je fais barrage avec mon corps.

« Laisse-le passer Alexandre, m'ordonne Clint. Tu vois bien qu'il ne va pas bien ! »

Je reste immobile, refusant de le laisser passer. Je continue de regarder le milliardaire, mes yeux jaunes ne le quittant pas. Néanmoins, du coin de l'œil, je vois Rocket et Gabriel échanger un regard. Ce dernier acquiesce, avant de s'approcher de moi, ses ailes traînant derrière lui. Il pose sa main sur mon poignet. Un frisson me parcourt, tandis qu'une sorte d'aura de calme m'embaume. Mes yeux jaunes perdent quelques degrés d'intensité.
Je comprends que c'est lui qui me fait ça, qui trouble mon esprit.

« Lâche-moi Gabriel, » je lui demande, la voix pâteuse.

Il ne me lâche pas le poignet. Je le regarde cette fois-ci dans les yeux.

« J'ai dit, je répète cette fois-ci à travers son esprit, lâche-moi! »

Je mets toute la force qui me reste dans ces derniers mots, le forçant à me lâcher. Nous nous confrontons du regard, mes jambes sont faibles.
Je finis par me décaler, à contre cœur. Tony Stark s'assoit, la respiration sifflante malgré sa bonbonne.

« De toute façon, j'allais le laisser passer, » je réponds simplement avant d'aller dans ma chambre, comme le ferait un simple adolescent.

« De toute façon, j'allais le laisser passer, » je réponds simplement avant d'aller dans ma chambre, comme le ferait un simple adolescent

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Revenge {Alex Jones Chaikovski}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant