XXIV

39 9 0
                                    

Je viens, de ma rencontre avec le Dr Laval. Je lui ai parlé d'un tas de choses, surtout de ma dernière discussion avec les filles, à propos de Liam. Je ne lui parle pas, ordinairement de mes conversations avec mes amies, mais une partie de cette conversation me troublait un peu, et ça depuis une semaine.

"-Je suis désolée Mél, d'avoir tant souhaité la mort de ton cousin.

-Non, ma chérie. Ne le sois pas. Personne ne peut t'en vouloir d'avoir été heureuse de te savoir libre. D'ailleurs, la mort de Liam est un évènement salvateur à ta vie, et aussi pour moi. Je crois que si tu finissais par y rester dans cette relation, je ne me pardonnerais jamais d'avoir été le cupidon qui ait orchestré ta mort.

-Tu as été aux funérailles? Demande Nevada à Mélanie.

-Oui, j'y ai été.

-Il a eu de beaux funérailles? Demandai-je, doucement.

-Tu connais ma tante, non.

-Oui, elle aimait de tout son coeur Liam. Et même en sachant ce qu'il me faisait, cela ne lui a même pas choqué.  Comment va-t-elle?

-Je ne sais pas. J'ai arrêté de lui parler. Elle disait à tout le monde, que mon amie a tué son unique fils. Que, c'était à cause de moi, si tu étais rentré dans leur vie parfaite. Que, j'étais un peu responsable de la mort de son chouchou.

-Désolée, Mél.

-Tu n'as pas à l'être."

Je m'approche de mon espace préféré, et il y a déjà Mélanie, Mivida et Arizona.
Arizona vient de renifler, et les filles sont tristes.

-Qu'est-ce-qu'il y a? Pourquoi tu pleures, ma chérie? Demandai-je, en m'asseyant à côté de Mélanie, en face de Arizona.

-Nevada n'est pas venue me voir. Ma mère non plus, je crois que Ada est encore à l'hôpital.

-Mais ma chérie, ta mère t'a bien dit qu'elle était rentrée à la maison, ce mercredi, non.

-Elle y est retournée, hier. C'est plus grave qu'avant.

-Oh, je suis désolée. Mais maintenant, tu vas devoir être forte pour soutenir ta mère le mieux que tu peux.

-Puis, Nev est une battante. Elle viendra te voir, bientôt. L'encouragea Mélanie.

Nous fuyons les regards, l'une de l'autre, car nous savons chacune, au fond nous,  la foi que voudriait voir l'autre dans nos yeux, n'y serait pas. Nous ressentons tous, le manque de Nevada et l'angoisse que cela génère. Nous espérons secrètement, chacune, que notre peur, ne voit pas le jour.

Mélanie soupire et m'informa,

-J'ai vu Evens hier.

Comme je ne réponds pas, continua,

-Au supermarché. Il m'a dit qu'il était venu te rendre visite, et qu'à chaque fois, tu refusais de le voir. Je l'ai donc conseillé, de venir encore, car maintenant, que tu vas mieux.

-Je vois, que tu as décidé à ma place. Tu sais, ce qui est bon pour moi.

-Je ne vois pas pourquoi tu refuses de le voir. Tu n'as pas à avoir honte de ce que t'a fait cet idiot.

-Et de ce qu'il lui a fait? J'ai le droit d'avoir honte pour ça?

- De quoi es-tu en train de parler?

Je détourne le regard, mais je ressens les regards intenses, inquisiteurs des filles sur moi.

-Après que Liam a failli me tuer. Ce soir qu'il m'ait violé. Je recevais des appels du bureau, je ne répondais pas. Pis à un ènième appel, j'ai répondu pour faire comprendre que je démissionnais. J'ai expliqué à mon supérieur que je ne me portais pas bien. Que j'avais vraiment besoin de prendre du recul. Evens m'appelait assez souvent, ne pouvant pas se faire une raison de ma démission. Il me proposait de venir à la maison, j'ai refusé, lui faisant croire que j'étais  chez mes parents, à l'autre bout de la ville.
Après m'être remise de mes blessures, j'avais prévu d'aller chercher mes affaires au bureau. Et, avec Evens, on avait convenu de déjeuner ensemble, histoire qu'il se fasse lui-même une idée de comment je vais.
J'ai été au bureau, prendre mes affaires, quand Magalie, une collègue, m'a informé que Evens, se trouvait à l'hôpital. Il a été attaqué, la veille, par un voleur alors qu'il rentrait de son habituel jogging.

-On lui a prit quoi? Demanda une Mélanie, aux aguets.

-Son Ipod. C'est tout ce qu'il avait sur lui. J'ai été à l'hôpital, voir Evens. Il était amoché, son agresseur ne l'a pas raté.

"En rentrant à la maison, Liam est assis au bas de l'escalier, un verre à la main.

-Ahh, ma chérie. Te voilà rentrée. Je guettais ton arrivée.

-Je suis là, Liam. J'ai été cherché mes affaires au bureau.

- Et aussi, déjeûner, avec cet homme, dont je suis sûr t'avoir interdit de voir.

-Liam, si j'ai accepté ce déjeuner, c'est pour éviter les soupçons. Couper, brusquement tout contact avec mon entourage pousserait les gens à se poser des questions. Puis, je sais que tu es au courant des appels rentrant et sortant du téléphone. Tu crois, que je prendrais le risque de t'énerver.

-Ahh, tu fais de gros efforts, mon coeur. Mais dis-moi, il est déjà rentré chez lui ton ami, ou vous avez déjeuné à l'hôpital? Cela a dû être atroce, vu le repas infecte de la cafétéria.

Mon coeur ratte un battement. Je recule, secouant la tête, refusant d'écouter ma conscience.

-Comment Liam? Comment sais-tu qu'il est à l'hôpital? Tu as payé pour le frapper?

-Oh,non. Je n'allais quand même pas payer pour ça. J'ai toujours su que le travail bien fait se réalisait tout simplement par soi-même. Cela a été une expérience enrichissante. Premièrement, j'ai été plus que satisfait d'avoir ce crétin, qui court après ma femme, sous la main. Et, j'ai aussi découvert que, ce carcan a de très bons goûts musicaux. Je comprends, pourquoi tu as fait de lui ton amant, vu qu'il n'a aucune qualité.

-Non.

Je suis saisie par une peur énorme. Je n'ai jamais autant eu peur de Liam.

-Si, ma chérie. Et maintenant, comment est-il? Mon travail a-t-il été parfait?

-Tu es malade, Liam.

-On discutera de ma santé plus tard, ironisa, Liam, cynique. Ne m'énerve pas. Comment va-t-il?

Il s'approche de moi, me saisit par la tête, en me fourdroyant du regard. Je tremble de peur.

- Il est bien amoché. Tu lui as cassé deux côtes. Répondis-je, peureuse.

-Ahh, seulement ça. J'ai pas été si parfait que ça. Fit-il, déçu. La prochaine fois, je serai obliger de payer quelqu'un.

-Il n'y aura pas de prochaine fois, Liam. Dis-je, en sanglotant.

-Ah, cela dépend de toi ma chérie. Si tu suis mes instructions, qui sont, aucun contact avec Evens. Alors là, seulement là, il n'y aura pas de prochaine fois. Sinon, la prochaine fois, il n'ira pas à l'hôpital, mais à la morgue. Tu as donc intérêt à être sage.

-Et, continue Liam, arrête de pleurnicher. Maintenant, que tu commences à comprendre que je veux ton bonheur et que tu commences à suivre mes instructions. Il nous faut fêter cela. Va donc, nous préparer un bon repas, délicieux. Pendant que je patienterai devant la télé, et essaierai de me convaincre que ces larmes que tu verses sont à cause des oignons que tu découperas dans un instant et non à cause de ton amant."

RenaissanceWhere stories live. Discover now