Parle moi de toi.

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Pdv Julian.
Le train s'éloigne et je vois Isis se retourner après de longues secondes. Elle va me manquer. Je n'ai que trois jours à faire ici maximum.
J'arrive en Belgique au bout de deux heures de route. Je m'installe dans un hôtel pas loin de la gare et contacte Prime, c'est un des collaborateurs du chef de notre gang de motards: Yann SHOW. Je dois discuter avec lui pour connaître l'évolution des préparatifs pour la grande course qui aura lieu dans 9 mois.
Il me donne rendez-vous dans le restaurant de l'hôtel. Nous déjeunons ensemble et après, nous allons voir les nouvelles motos qu'il a gagné pour Yann /pendant nos courses, celui qui perd après les trois parcours, voit sa moto se faire retirer/. Elles sont vraiment ouf.
Le lendemain nous nous revoyons pour dresser la liste des concurrents, la plupart vivent au Texas ce qui est vraiment cool: la course se fera au Texas. Après avoir tout mis au point, je prépare le rapport à présenter à Yann et prends le premier train pour Paris : Isis me manque trop, elle m'a vraiment rendu accro...

Pdv Isis
Le lendemain du départ de Julian, je vais retrouver G-B qui m'amène au studio photo pour les shootings. Après avoir discuté avec le photographe,nous commençons les prises...
Aujourd'hui, ça va faire deux jours que Julian est en Belgique, nous nous écrivons mais personne ne demande à l'autre qu'elle genre de travail il fait...
G-B m'annonce au studio que les photos d'aujourd'hui se feront en extérieur.
Pendant la dernière prise, je vois Julian au loin en train de payer des fleurs : qu'est-ce qu'il fait là ? Je crois qu'il m'a vu...merde merde merde...il déboule furieux et aboie littéralement...

Pdv Julian
Quand j'arrive, je passe chez un marchand de fleurs pour acheter des violettes à Isis. Je finis de payer, me retourne et vois au loin Isis dans un longue robe en soie fleurie fluide mais trop sexy à mon goût, en train de poser devant un photographe : c'est quoi cette blague ?

-ISIS TU M'EXPLIQUE ? Tu es venu à Paris pour faire la belle devant un photographe par un temps aussi glaciale ?
-Julian calme toi! Je peux tout t'expliquer mais s'il te plaît, c'est la dernière prise laisse moi finir et rentrons s'il te plaît.
-Tu as intérêt à avoir une bonne excuse. Je vais à l'hôtel bye.

Après, une heure a faire les cent pas, je vais prendre mon téléphone et je constate plusieurs appels et messages d'Isis qui ne connait pas ma nouvelle chambre. Je lui réponds et quelques minutes après, je l'entends cogner à ma porte. Je lui ouvre et constate qu'elle ne s'est pas changé et grelotte de froid: pourtant elle prenait des photos dehors non?

-Entre.
-Merci.
-Pourquoi tu grelotte comme ça ?
-Je devais me changer juste après la photo mais quand tu as débarqué, j'ai oublié de mettre une veste avant de venir à moto à l'hôtel.
-Tu es folle? Tu vas tomber malade bordel. Prends cette couverture.
-Merci... Écoute Julian, poser devant une caméra c'est mon travail. Je suis mannequin grande taille...
-Depuis quand ?
-Ma seconde. J'avais besoin de subvenir à mes besoins et j'ai eu la chance d'être vite répérer par G-B.
-Et tes parents pouvaient pas s'occuper de toi?
-Je n'en ai plus. J'ai grandi en famille d'accueil, jusqu'à mes 16ans où j'ai été émancipé et que j'ai fuis de là où j'habitais.
-Ah ok. Tes parents t'on abandonné ?
-Non ils étaient marines sur un destroyer. Une nuit, alors que je n'avais que 6ans, j'étais avec la baby-sitter quand un officier est venu nous dire que mes parents ont disparus en mer il y a un mois: une mission de sauvetage de migrants qui a mal tournée. Et depuis j'ai été déclaré pupille de l'Etat. Voilà pourquoi je me pavane devant une caméra c'est mon gagne pain.
-Je...wow...je me rends compte maintenant que je ne sais réellement rien de toi. Je suis vraiment désolée Isis.
-T'inquiètes...

Je me sens nul, vraiment nul. Je me dis que cette fille me plaît, mais je ne sais rien d'elle et elle non plus d'ailleurs. Je l'attire vers moi et la sers fort contre moi en lui disant combien je suis désolé de m'être autant emporté. Elle m'explique même le dernier gros contrat qu'elle a signé ainsi que l'application qu'elle a lancé il y'a deux mois : je suis séduit par tant d'ambitions.
Après quelques minutes je finis par la laisser partir : elle doit aller se changer et récupérer ses affaires... Quand elle revient au bout de deux heures, elle a les bras chargés de tupperware /remplis de riz aux légumes, de poulet pané, de salade aux choux qu'elle a, comme elle aime le dire, préparé avec amour/ et de deux grands gobelets de soda de chez McDonald's... Après avoir dévoré ses plats vraiment succulent, nous discutons de tout et de rien. Mais ne tenant plus je lui demande pourquoi elle a été émancipé aussi vite?

-Parle moi de toi Isis.
-J'ai grandi dans deux familles d'accueil. La première était un couple âgé, donc il ne pouvait plus s'occuper de moi quand j'ai eu mes 11ans, tandis que la deuxième hmmm... La mère me faisait des attouchements, jusqu'au jour elle est allé trop loin et a pris ma virginité. Elle me disait que c'était de ma faute si elle me touchait parce-que je lui faisais les yeux doux et je n'ai jamais connu ce qu'était la bisexualité avant elle, alors je n'en parlé à personne. À l'école ce n'était pas vraiment la joie. Je ne subissait pas d'harcèlement mais je me sentais terriblement seul. J'étais très introverti en plus d'être grosse, donc je n'arrivais pas à me faire des amis. Arrivé au collège, j'ai eu des relations, si on veut amoureuse sans lendemain. Je couchais de droite à gauche sans même me soucier du fait qu'on me traitait de "sac à foutre taille xxl" et pleins d'autres surnoms. Ma mère d'adoption a finit par avoir l'habitude de me toucher à chaque fois qu'elle était seule avec moi. Un jour son mari et ses deux fils /chacun d'eux était déjà assez âgé pour travailler/ nous ont surpris, je t'avoue que j'étais plus soulagé que honteuse. Son mari a voulu divorcer mais elle est devenu cinglée et violente. Heureusement ses fils m'ont protégé d'elle et m'ont faites émancipé. La nuit de ma fuite, ma mère d'adoption a franchi la ligne de non retour : elle a battu son mari jusqu'à ce qu'il ne perde connaissance, ayant suivi toute la scène j'ai appelé la police qui a sauvé son mari de justesse et l'ont internée elle.
-Je ne savais pas que les violences conjugales envers les hommes étaient possible...
-Moi non plus, moi non plus. Tu sais, tous les hommes n'ont pas eu la même éducation : mon père d'adoption était un homme très pieux, donc lever la main sur une femme était le plus grand crime qu'on puisse faire à ses yeux.... Voilà tu sais tout de moi. Et je ne suis pas bisexuel...

Elle me regarde à présent dans les yeux en attendant quelque chose, mais quoi je ne sais pas. Pour le moment je suis encore sous le choc : sa première expérience a été d'une femme qui n'a même pas pris la peine d'être délicate avec elle. Non, ce n'est pas seulement ça j'ai retenu mais j'ai eu des amies lesbiennes qui m'ont dit que le sexe entre femmes étaient plus délicat plus tendre, surtout entre elles mêmes. Mais avec une hétéro, si celle-ci n'est pas consentente on ne la force pas. Alors entendre que cette femme l'a limite violée, je suis vraiment perdu. Je n'imagine même pas son calvaire.
Elle continue de me fixer pensant peut-être que je vais la juger...

-Isis, si tu t'imagines que je vais te juger oubli. Oubli vite cette idée. Certes je suis choqué mais je ne vais pas te juger non. Tu étais une gosse et tout ceci fait partie de ton passé ma belle. Donc...
-Merci Julian. Merci beaucoup. Et toi ? Quelle est ton histoire ?

You are made for me: Julian Et IsisWhere stories live. Discover now