Thème: les couleurs

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Référence de l'auteur: Christian Garcin, j'ai grandi

1-Choisir une couleur et raconter les souvenirs liés à cette couleur.

Je me souviens du blanc qui emplissait mes pensées quand elles étaient trop douloureuses, ce blanc qui colorait mon visage d'enfant au bord du malaise, ce blanc qui vidait de toutes ses couleurs vitales celui de mon petit frère. Je n'ai pas oublié la lividité de ma mère sous les insultes proférées par mon père. On dit que le rouge est signe de grosse colère, mais lui était blanc-gris dans sa fureur.

Il y avait le blanc étincelant de la lune que j'observais avec des petites taches plus sombres que j'attribuais à une bouche et des yeux, le blanc du lait de mon petit-déjeuner que ma mère colorait, les dents de lait de mon petit frère tout immaculées, le short blanc qu'il avait taché en se roulant dans l'herbe, le blanc qui m'amenait au bord du précipice avant de perdre conscience, le blanc des pansements nombreux qui recouvraient mes blessures d'enfant intrépide.

2-Parler de sa palette de couleurs.

Quand j'étais enfant, en classe de 6ème et un peu au-delà, j'étais toujours habillée tout en rouge. Un professeur m'avait gentiment surnommée le petit chaperon rouge. Elle ignorait que le loup habitait chez moi et que ce n'était pas à mère-grand qu'il en voulait. J'ai gardé longtemps le rouge comme couleur préférée de mes vêtements car il égayait ma mine.

Puis vint l'adoration pour le vert. Je ne sais plus d'où est née cette passion. Ma garde-robe se transforma. D'autres couleurs apparurent mais sporadiquement. Le vert ne fut pas détrôné, couleur de l'espoir, dit-on.

Ces dernières années, le règne du orange est arrivé. Cette couleur avec le retour du rouge a pris une grande place dans ma vie. C'est une couleur gaie, vive, lumineuse. Je masque ma tristesse intérieure en exhibant des couleurs ensoleillées.

3-Inventer une recette pour créer une nouvelle couleur et lui donner un nom.

Dans un chaudron en bronze que vous aurez patiné au préalable, faites chauffer un bouillon de poule.

Jetez-y dès ébullition une poignée de curcuma, quelques cuillères à soupe de cannelle, une bonne dose de fureur bien rouge, un rayon de soleil jaune (attendez qu'il soit au zénith), deux verres de lait de chèvre (ça, c'est pour l'odeur), une fiole de larmes recueillies le matin au réveil, quelques gouttes de morve d'un enfant enrhumé.

Mélangez bien le tout. Laissez cuire trente minutes à feu doux. Laissez refroidir et filtrer.

Vous obtiendrez un magnifique coloris: le bidaloshrek.

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