Lettre à partir d'un incipit de Christian Bobin

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<< L'été est intolérant. Le soleil casse les vitres. La maison boîte. Les livres poussent partout, jusque dans les couloirs, comme des mendiants experts à trouver la meilleure place. J'aurais beaucoup de choses à faire mais je ne vois rien de plus urgent que de vous écrire >>.

Christian Bobin, lettre à une inconnue extrait de son recueil: Un bruit de balançoire.

Proposition d'écriture: écrire une lettre en utilisant librement cet incipit. 

Temps d'écriture: 15 minutes.

Cher Louis

L'été est intolérant. Là où tu es, tu ne peux plus t'en apercevoir. Tu as perdu la vie depuis un an maintenant mais chaque jour qui passe, tu habites mes pensées. J'attends le retour de la pluie. Je me remémore nos balades enjouées parmi les gouttes qui tombaient comme des perles du ciel. Nous étions deux enfants malicieux. Tu aimais sécher mes joues de tes baisers et caresser mes cheveux qui frisottaient sous l'averse.

Je sens encore le contact de ta main chaude et humide dans la mienne qui m'entraînait vers des lieux insolites dont tu avais le secret. Depuis ton départ, j'ai commencé à faire le vide dans l'appartement. La chaleur actuelle me rend moite à l'effort. J'ai l'impression que tu continues à être dans chaque pièce où je vais, que tu sais tout de moi et ressens les émotions qui me traversent.

J'en arrive à penser que tu vas revenir et que nous retrouverons nos jeux enfantins et nos corps à corps sensuels. Sache que la pluie sans toi, ce n'est pas la pluie.

Aujourd'hui, je scotche les cartons et les remplis de livres. Il faut bien que je continue ma route. Je sais que tu me retrouveras et m'accompagneras où que j'aille.

Avec tout mon amour, mon cher et tendre Louis.

Marie

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