4. Confiance

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Tora commençait à fatiguer. Elle n'aimait pas courir. Encore moins en pyjama, dans le froid de la nuit. Et avec un garçon encore grincheux. Il était énervé — ou vexé — d'avoir fui devant les pseudos zombies. Tora ne disait rien pour ne pas alimenter la colère qui se dégageait de son camarade de fuite.

C'est bon, ils nous suivent plus. On fait une pause, tu vas crever sinon.

C'est... pas faux, fit Tora en reprenant son souffle. Elle préférait ne pas imaginer sa tête à l'heure actuelle.

Le reste de maquillage autour de ses yeux avait sûrement dû couler, et ses joues rougies par l'effort étaient brûlantes. Le reste de son visage était glacé par la fraicheur de la nuit. Elle passa sa main dans sa frange, collée à son front à cause de la sueur. Elle grimaça. C'était dégoûtant. Et depuis quelques minutes, un marteau piqueur s'acharnait contre ses tempes. Elle avait toujours tenu l'alcool, mais le mélange avec le sport ne faisait pas bon ménage. Elle se sentait nauséeuse.

On fait quoi ? On va voir la police ? demanda Tora en s'asseyant sur le banc à leur côté.

Katsuki garda le silence, et la jeune femme le vit réfléchir, les sourcils froncés. Il ébouriffa ses cheveux avant de pester.

Ça fait chier. T'as rien remarqué de bizarre avant cette nuit ?

Comme quoi ? 

Je te demande pour le savoir idiote, grogna le blond en réponse.

Non, j'ai rien vu. J'ai passé une semaine absolument banale. Et hier, je suis sortie avec mes amies.

Tes amies ? Tu parles de ce groupe de tarées qui rigolent comme des hyènes quand elles sont bourrées ?

Euh. Oui. Tes potes sont pas mieux tu sais. Denki par exemple, il est si...

Ouais, m'en parle pas. Aussi con tu meurs.

Sympa avec tes amis... pouffa la jeune femme.

C'est pas mes potes, râla Katsuki.

Tora rit doucement, cachant son gloussement derrière sa main. Le blond la fusilla du regard, mais cela ne fit qu'augmenter l'hilarité de la jeune femme. Katsuki fulmina, et finit par s'éloigner du banc.

Du coup, on va voir la police ? cria Tora suffisamment fort pour qu'il l'entende. 

Le garçon ne se retourna pas, et lui montra son majeur. Tora leva les yeux au ciel. Un sourire trônait pourtant sur son visage. Ils avaient beau avoir vingt ans, elle trouvait qu'il se comportait comme un enfant. Il boudait ou faisait des colères quand il n'était pas content ou vexé. Elle soupira et donna des petits coups de poing dans ses cuisses. Ses jambes étaient douloureuses.

Tora se releva soudainement, s'aidant de ses mains sur ses genoux. Il fallait qu'ils agissent. Et si Katsuki préférait marmonner des insultes dans son coin, elle ne l'empêcherait pas. Elle irait voir la police toute seule. Déterminée, elle partit en passant devant le blond. Il la regarda marcher comme si elle allait dominer le monde, sûre d'elle. Et lorsqu'elle tourna au coin de la rue, elle tomba en arrière.

Son front venait de percuter le torse de quelqu'un. Avec un cri de douleur, elle se massa le poignet. Elle était mal retombée.

Puis elle leva les yeux vers l'homme devant elle. Au même moment, Katsuki s'avançait jusqu'à eux. Le policier était immense. Blond, ses yeux d'un bleu turquoise et perçant, et sa masse musculaire pouvaient le rendre menaçant. Il était gigantesque. Assise au sol, Tora se sentait ridiculement petite.

⬪ Contrôle Mental ⬪ MHADonde viven las historias. Descúbrelo ahora