Blooming Thunderstorm (Français)

Chapitre 15

Treat You Better – Shawn Mendes

[Los Angeles, 2016]

« Tu sais que mon père ferait tout pour toi, déclara Joon tentant désespérément de me calmer.

- Non ! Il est hors de question de céder ! Et jamais je ne reviendrais sur une décision prise des années en arrière ! m'énervais-je à nouveau.

- Alors la seule solution est d'aller sur place et de négocier avec le chef des Hell's Riders, insista Lana qui savait pertinemment qu'elle parlait dans le vide.

- Oh et si je tuais mon père ET Sam ? Ça réglerait tous mes problèmes, proposais-je alors.

- Ça ne réglerais tes problèmes que temporairement, conclu Joon.

- Oui et comme ça Sofia se retrouve sans père car sa mère l'aura tué et se retrouvera sans mère parce qu'elle sera en prison ! Réfléchis un peu Nora ! gronda Lana. »

Cette conversation me donnait mal au crâne et aucunes solutions ne venaient. Trois cerveaux et pas une seule solution. La situation se corsait et je commençais à sérieusement m'impatienter. J'avais besoin de revoir et de récupérer ma fille. La vie et l'avenir de ma famille dépendait du choix que j'allais faire.

Joon s'avança vers moi et me serra dans ses bras.

« J'ai une autre solution, chuchota-t-il à mon oreille. On kidnappe ta fille et on quitte le pays.

- Et pour aller où ? demandais-je en connaissant déjà la réponse.

- Au Japon, Tokyo est une très belle ville et Sofia s'y plairait. Culturellement elle pourrait s'y épanouir. Et ... toi aussi d'ailleurs. »

Ça proposition me paraissait assez convenable. J'appréciais énormément Joon, c'était vraiment quelqu'un de bien. Depuis que j'avais ouvert mon bar le Thunderstorm, je savais que Joon et la mafia japonaise assuraient mes arrières à Chicago. D'ailleurs Joon assurait mes arrières même à Los Angeles. J'étais d'ailleurs quasiment sûre qu'il assurerait mes arrières n'importe où et n'importe quand.

J'étais dans mes pensais quand le téléphone se mit à sonner. C'était un message de Sam :

« As-tu réfléchi à ce que tu allais faire ? »

Je ne savais pas quoi lui répondre. J'avais envie de lui envoyer :

« PUTAIN MAIS RENDS MOI MA FILLE ESPÈCE DE GROS C****** »mais cela me paraissait peut-être un peu trop violent. Finalement j'optais pour un « Je vais récupérer ma fille quoi qu'il arrive et par n'importe quel moyen, Sam, tu me connais et tu sais pertinemment que je ne renoncerais pas. Si vous persistez à vous mettre sur mon chemin ... vous allez perdre. »

Seulement en envoyant ce genre de message à mon ex-mari et mon psychopathe de père je prenais un risque pour la vie de Sofia. Au final, je finis par lui envoyer le message suivant :

« Ce n'est pas ce que je vais faire mais ce que toi tu vas faire Sam. Je veux voir ma fille, tant que je ne la verrai pas il n'y aura aucune négociation ! »

Le message qui suivait fut rapide et bref.

« Ok. Jammer Café. 17h. Tu peux venir avec une seule personne ! »

Un sourire se lut sur mon visage marqué par les cernes. Je n'avais pas dormi ou que très peu. Quelques heures par ci par là et encore. Qui allait m'accompagner à ce rendez-vous ?

Lana ? La tante préférée de Sofia qu'elle a connu quasiment toute sa vie.

Ou Joon ? Le pilier de Sofia, la seule figure paternelle qu'elle n'ait jamais connue. Sam ne le savait pas encore. Joon et ma fille avait un lien de complicité tel un père avec sa fille. Je savais au fond de moi que je devais amener Lana pour préserver le secret d'un tel lien qui détruirait les négociations mais quand Joon lut le message sur le portable une lumière se raviva dans son regard pourtant si noir depuis son arrivé.

Depuis sa rencontre avec Sofia, Joon avait toujours considérer ma fille comme sa propre fille. Il l'emmenait jouer au parc quand Gigi et moi étions occupés, il amenait Sofia au bar me rendre des visites surprises, il l'avait même amené au zoo.

Joon était le père de Sofia. Seulement si Sam apprenait tout cela ... il m'accuserait d'avoir priver ma fille de son vrai père. De son père biologique. Et qui pourrait l'en blâmer de me jeter les tords ?

Seulement, je ne voyais que la sécurité de ma fille. Sam était le bras droit du chef des Hell's Riders et c'était beaucoup trop dangereux pour moi là-bas. C'était clairement une décision égoïste de ma part. Je le savais et je n'avais pas pris compte des sentiments de Sam.

Les heures défilèrent mais aucunes décisions n'étaient prises. Je ne savais plus quoi faire. Et s'il s'agissait d'un test ?pensais-je. Et si ... depuis le début ... Sam était au courant ?Non. Je ne devais pas penser à ça. Je ne devais pas me monter la tête pour tout et n'importe quoi.

« C'est moi qui t'accompagnerais, déclara Joon. »

Lana ne répliqua pas. Elle savait que ma relation avec son frère était bien trop complexe pour qu'elle y mette ne serait-ce qu'un pied. Je m'en voulais de m'être rapprocher de Joon. J'avais impliqué la famille de Lana dans cette histoire bien avant sa rencontre et je ne lui en avais jamais parler ou mentionné.

C'était honteux. Mentir à une personne qui nous est cher juste pour la protéger et la préserver ... Mais son père m'avait fait jurer et je me devais de tenir cet engagement. Je me retrouvais littéralement le cul entre deux chaises et je ne savais pas quoi faire.

Voyant mon air songeur et perplexe Joon ne me laissa pas le choix. Il prit les clés de la voiture, une Lexus blanche type SUV, me prit par le bras et me tira jusqu'à l'auto. Joon m'ouvrit la portière et m'installa dans le 4x4 comme si j'étais une enfant de six ans qui ne savait pas quoi faire d'autre que de le contrarier. Il avait beau être caractériel, Joon était quelqu'un de prévenant et calme.

Une fois tous les deux installés dans le véhicule très spacieux (trop spacieux à mon gout), Joon nous conduisit vers le Jammer Café où nous attendait Sofia. Les sentiments que je ressentais à ce moment-là n'étaient que des émotions contradictoires. De l'excitation, de la joie, de la peur ; de la terreur même et de l'angoisse. Joon me prit la main et serra fort contre ses lèvres pour me rassurer.

« Ça va aller, déclara-t-il calmement. On va récupérer Sofia. »

Oui. J'allais enfin récupérer ma fille.