Chapitre VIII : Augmentation...

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Deux semaines sont passées. Ça fait maintenant deux semaines que je sors avec Ryu. Chaque mercredi et samedi, Maya passe me chercher pour aller travailler. Et chaque soir, étant donné qu'elle part avant moi, c'est Ryu qui vient me chercher. Il est tellement doux et attentionné. Chaque soir, il m'emmène manger quelque part. On discute, on rigole et il me câline. J'ai pu apprendre plus de choses sur lui.
Il m'a dit qu'il travaillait en tant que transporteur routier à temps partiel. Du coup il se retrouvait souvent le soir à devoir aller chercher et livrer toute sorte de choses, et même à devoir jouer les taxis. Samedi dernier, il avait reçu un appel pendant qu'il m'emmenait dans un petit café. Il sait maintenant que je ne suis pas trop restaurant ou autre endroit chic de ce style. Je préfère les petits cafés où il n'y a pas trop de mondes, les moments tranquilles à manger des pizzas, des hamburgers et autres dans la voiture ou à la maison. Enfin bref, ce soir-là, comme tous les soirs, il m'avait laissé décider du déroulement de la soirée et il était donc sur la route pour aller acheter des gâteaux, car j'avais juste envie de manger du chocolat, des fraise avec de la crème et de la chantilly, pour me sentir sur un petit nuage de sucre. Comme dit plus tôt, il avait reçu un appel. En répondant, j'ai compris que c'était son travail et que quelqu'un d'une ville voisine l'avait appelé, sûrement pour l'emmener quelque part. Mais il a refusé en disant qu'il avait mieux à faire. J'étais tellement surprise et gêné à la fois. Il était sincère quand il disait que tout passerait après moi.

- Shiki, arrête un peu de rêvasser ! Le patron nous regarde là. Me chuchote Maya.

Je regarde discrètement vers le bar et vois qu'effectivement, le patron est en train de nous regarder. Je suppose que c'est parce que notre pause est finie. Je regarde la montre de Maya, afin de vérifier l'heure. Il nous reste encore 15 minutes...

- Mais notre pause n'est même pas encore finie.

- Je sais, mais vue comment il nous regarde, je préfère retourner travailler.

Je la suis sans rechigner. Cela fait deux mercredis et un samedi que, malgré le fait qu'il n'ait pas l'air de me quitter des yeux, il ne m'ait pas de nouveau parlé de cette "augmentation". Je ne pouvais qu'éviter de me faire remarquer. C'est pour ça, qu'un peu à contre cœur, je suis retourné au travail. La fatigue des cours en plus du stress du travail ne fait que s'accumuler en moi. Mais les soirées passées avec Ryu, aussi courtes sont-elles, me détendent un peu plus et me réconforte d'en un certain sens. Rien qu'en y pensant, je me sens mieux, moins négative et moins seule. Cependant, il y a toujours un certain vide en moi.

Ellipse - 20 h 15

Toutes les filles ont déjà quitté les vestiaires, Maya la dernière. J'ai dû finir de nettoyer les tables, ce qui m'a valu du retard puisque les autres princesses avaient "oublié" de le faire. Seule, dans les vestiaires du café, je retire mon uniforme en soupirant : ce travail commence à me soûler, avec ces clients pervers, leurs remarques misogynes et mes camarades toutes plus nunuches les unes que les autres. Heureusement que Maya est là pour me rappeler la raison pour laquelle on est dans ce stupide endroit. Sinon, je serais déjà parti depuis longtemps, même si cela voudrait dire de passer mes soirées à mourir de faim dans mon lit.
Dans le silence pesant de la pièce, j'entends la porte des vestiaires s'ouvrir derrière moi. Je me retourne en me cachant derrière mon t-shirt que je n'ai pas encore eu le temps d'enfiler.

- M-Monsieur... ?

Devant moi, dans l'encadrement de la porte, se trouve mon patron. Il me regarde avec un sourire qui me met très mal à l'aise.

- Excusez moi monsieur, mais je n'ai pas encore fini de m'habiller...

- Vous n'aurez pas besoin de vous vêtir Katsuki, ou du moins pas pour l'instant.

Sur ces mots, il referme doucement la porte derrière lui. La faible lumière des vestiaires me permet quand même de bien voir qu'il s'approche de moi. Serrant mon t-shirt contre ma poitrine, je recule, jusqu'à être dos au mur.

- Je me permets de te tutoyer. Te souviens-tu de ma petite proposition ?

- Oui et je ne suis pas du tout intéressé monsieur.

- Pardon ? Bien sûr que tu es intéressé. Ton misérable salaire ne te permet pas de t'acheter tout ce que tu veux. Et je sais que les filles de ton âge sont coquettes et aiment s'offrir de quoi se faire belle.

Il arrive face à moi, posant sa main contre le mur à côté de mon oreille. J'ose à peine le regarder en face. Trop proche, trop stressant....

- Écoute ma belle, c'est simple : j'augmente ta paie à un niveau très raisonnable, et en échange, tu me dois une petite faveur...

En me disant cela, il approche sa main de ma joue. Je tourne la tête pour l'empêcher de me toucher et je m'éloigne de lui. À peine mon premier pas entamé qu'il m'attrape par les épaules et me force à rester contre le mur, face à lui.

- Shiki, ma belle, ne commence pas à faire ta sainte ni touche. 

- Laissez moi ! Je ne veux pas de votre proposition, alors laissez moi tranquille !

- Shiki, je sais qu'on peut bien s'amuser toi et moi...

Tout à coup, il rapproche son visage du mien. Et lorsque je commence à sentir son souffle chaud contre mon oreille, la panique me prend. 

- LÂCHEZ MOI !

Je le pousse de toutes mes forces et dans l'élan, il m'arrache mon t-shirt. Je prends mes jambes à mon cou et m'enfuis vers la porte des vestiaires, ne voulant que partir loin de ce pervers. Mais une main me retient par le poignet. Je tente de me dégager, mais il a plus de force que moi. Il m'attrape par la taille et tente de m'immobiliser tout en m'éloignant de la porte. Je pousse alors un cri de détresse et le frappe en tentant de le déstabiliser.
Je me sens violemment jeté à terre. Ma tête frappe le carrelage. Je me redresse malgré la douleur, mais des mains viennent me plaquer contre le sol, l'une d'elles entourant ma gorge. Je sens un poids sur mon corps alors que je tente de me sortir de son emprise.

- Allons, laisse toi faire comme toutes les autres, ma petite Shiki.

J'ignore ce qu'il me dit et me débat en assaillant de trouver de l'air. Le manque d'oxygène me fait tourner la tête, mes coups se font plus faibles et plus lents. Il desserre sa prise sur mon cou pour emprisonner mes poignets au-dessus de ma tête avec sa main tendis que l'autre attrape mon jean et commence à le baisser. Les larmes aux yeux, dans une dernière tentative, je me mets à crier une nouvelle fois la première chose qui me vient. Mes yeux se ferment, je prends une grande inspiration...

- RYUUUUU !

La porte s'ouvre, heurtant violemment le mur des vestiaires. À ce moment précis, j'ai l'impression que le temps s'arrête. Tout allait si vite. J'ouvre les yeux, et vois Ryu devant la porte. Ma vue se brouille de plus en plus sous ses grand yeux devenu ocre qui transpercent sauvagement la noirceur de la pièce. Je ne sens plus le poids de mon patron sur mon corps, je ne sens plus son emprise. Je n'entends plus ses mots, je n'entends plus mes propres cris à l'intérieur de ma tête. Non, j'entends les cris de quelqu'un d'autre, des cris masculin mélangé à des sons de coups incessant qui s'abattent avec violence. Je discerne une silhouette dans la pénombre. Une silhouette aux cheveux bruns qui s'acharne contre ce qui se trouve en dessous de lui. Tout s'évanouit petit à petit, tout devient noir et faible...

- Ry-u...

Yandere LoverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant