1
Un bonsaï reposait sur le rebord d'une fenêtre. Il regardait vers l'horizon, comme tous les jours, le même paysage, le même jardin. Le petit arbre se sentait seul. Quand tout à coup, il aperçut au centre du jardin un gigantesque baobab qui trônait en ces lieux. Prie d'un sentiment inconnu, le bonsaï se tenait là, immobile, malgré l'irrépressible envie de lui adresser la parole.
2
Un soir de printemps, le vent soufflait sur le léger feuillage de l'arbre nain par la fenêtre ouverte. Il observait ce végétal roi et décida enfin de discuter avec lui. Mais, le bonsaï ayant une taille trop petite, ne parvint point à faire entendre sa voix au baobab : " Toi ! Si grand baobab qui éclaire mes journées, daigneras-tu me remarquer et échanger quelques mots avec moi ?" Hélas, seule la brise se fit entendre. Triste entreprise se dit-il.
3
Le lendemain, il tente de se faire une beauté pour pouvoir attirer l'attention de son grand baobab. Il se pare alors de sa plus belle verdure et de son meilleur pot. Le baobab l'aperçoit de sitôt ... Ce dernier d'un ton mielleux et grave se mit à converser : "Que vois-je ici-bas ? Cela n'est-il pas un charmant arbre plein de grâce et de désir ?" Le petit bonsaï prit peur à ce baobab et à ses avances un peu trop ambitieuses. Il pensait qu'un arbre aussi grand et noble saurait lui conférer un minimum de respect.
4
Le jour suivant dans la soirée, le baobab prit de remord allait à la rencontre du tendre bonsaï (même si techniquement , un arbre ça ne se déplace pas, ou alors imperceptiblement). Il lui dit d'un ton ferme : "Je te présente mes excuses, depuis peu je suis en proie à l'alcoolisme et de plus je suis fait de manière à conserver les liquides donc j'ai souvent l'air ivre." La peur d'antan du faible bonsaï se transforma peu à peu en compassion "Pourrais-tu te tourner cher Baobab que je puisse voir ton visage ?" L'arbre se tourna lentement avec assurance ... Le majestueux baobab était le sosie de Kev Adams. Or, le bonsaï perché sur sa fenêtre avait une vue imprenable sur la télévision et était fan de la série SODA. D'ailleurs, n'avez vous jamais remarqué que SODA en verlan signifiait ADOS ? Le Baobab tonna de sa voix grave et suave:
"-Ecoutez mon cher, je ne vous cache pas que votre physique est aussi rayonnant que le soleil et que j'apprécierais vous revoir.
-Oh ! J'adorerais vous revoir, moi aussi. Que dites vous, un dîner vous convient-il ? répondit le petit arbre de sa voix fluette.
- Eh bien ma foi, je ne serais pas contre, cependant je suis végétarien.
-Le bonsaï, à part, a-t-il vraiment cru que les arbres mangeaient de la viande, nous sommes cannibales !
La conversation étant close sur cet accord commun, les deux fils de Gaïa partent prendre un repos bien mérité.
En allant dans son lit, le bonsaï reçu la visite de Jésus, son frère qui venait le border. Il confessa alors à Jésus ce qu'il ressentait à propos du Baobab. Il lui dit alors : "Wesh sal fou ta cru que j'allais te laisser sortir avec un alcoolique vasi tu me saoul."
5
Le bonsaï réfléchit à ce que lui avait dit son frère et avec beaucoup de douleur se rendu compte que ce dernier avait raison... Il décida donc de mettre fin au peu de relation qu'il avait vécu avec son Baobab. Le matin même, il sauta dans le cartable d'une des personnes qui habitait la maison et vécut dans une salle de classe jusqu'à la fin de sa petite vie de bonsaï ...
Fin.
