INTERLUDE | Pantin

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Parle moi encore.

Es-tu là ? S'il te plaît, j'aime ta voix. Elle me calme, me repose, elle s'écoule le long de mon corps comme de l'eau trop pure, trop fraîche pour être vraie.

Parle moi encore.

J'ai ... l'impression d'avoir déjà posé ces questions mais... qui es-tu ? Que fais-tu dans ma tête ? Mes analyses ne me donnent ni ton nom, ni ta nature, et pourtant je t'entends. Est-ce normal ?

Tu sais, tu me faisais peur avant. Je pensais devenir fou, à entendre des murmures incessants que personne d'autre ne pouvait discerner. Mais ne sois pas froissée. Ta présence m'en rappelle une autre, peut-être est-ce pour ça que je te fais maintenant confiance ?

Je n'arrive toujours pas à comprendre ce que tu me dis. Tu devrais parler plus fort. J'aimerais savoir ce que tu me répètes depuis ce jour, car tu sembles tenir à ce que je prenne conscience de quelque chose. Manquerais-je de regrets ? De peurs ? Essaies-tu de me mettre en garde ? As-tu besoin de quelque chose ?

« ... ........ ... ... ... .. ..... .. ......... »

Oh ! Tu es là ! J'avais oublié à quel point ton premier mot semblait à la fois si lointain et si proche. Ça n'a aucun sens, mais c'est si plaisant.

Pourquoi est-ce que j'aime autant t'entendre..? Qui es-tu ? Que fais tu dans ma tête ?

Parle moi encore.

« ... n..v.... ... ... s.. .. po... .. c.....c.. »

Je t'entends mieux ! Oh, je suis heureux. Peut-être que bientôt, j'entendrai tout ce que tu as à me dire ?

Mais, à quoi ça me mènera ? Pourquoi est-ce que je te parle ? Qui es tu ?

Parle moi encore.

J'entends ton sourire, je suis certain qu'il est magnifique. Pourrai-je le voir un jour ? Existes-tu vraiment ? Tu sembles irréelle, et pourtant tu lui ressembles tant.

Parle moi encore.

Non, arrête. Tu es un poison, une drogue, tes mots me noient sous leur poids, et pourtant je ne les entends même pas. Va t-en, sors de ma tête, sors de ma tête, sors de ma tête !

« ..e n..v... ... e.. s.. .. po... de c.....c.. »

Tu m'envoûtes, je sens le besoin de te fuir, mais également celui de t'enlacer, de te prendre si fort dans mes bras que tu ne puisses plus jamais en ressortir. Parle moi encore, souffle moi tes ordres.

« V.... . mes ..tés »

Je n'entends pas. Je pense que c'est mieux, au fond, car si je t'entendais, je ne pourrais pas te contredire.

Parle moi encore.

« ..e n..v.... ..e e.. s.. .. po... de c.....ce. »

Tiens, qu'est ce que cette sensation étrange qui me prend la poitrine ? J'ai l'impression d'étouffer. Sans ton aura, j'aurais imploré pour que cela cesse, mais je te sens. Tu es là aussi. Tu essaies de m'aider ? C'est plaisant.

Parle moi encore.

Es-tu là ? Parle moi encore.

Mais à qui je parle ?

Je deviens fou, et c'est ce qu'ils veulent. Ils me poussent vers le chemin qu'ils empruntent en espérant que je devienne comme eux, mais personne ne comprend, personne ne voit. Ils pensent que c'est facile.

Je n'ai jamais été décisionnaire, et depuis ce jour, je ne reçois plus d'ordres : on me laisse des choix. Ou peut-être est-ce depuis plus longtemps..? Pourquoi devrai-je choisir ? Dites moi ce que je dois faire, ou je le ferai mal. Je ne veux pas être ainsi. Parle moi encore.

Pourquoi avoir dit « encore » ? T'ais-je déjà parlé ? J'ai l'impression de me répéter, mais qui es tu ?

« U.e n..v.... ..e es. s.. l. po... de c....ncer »

Ah, te revoilà. Je t'entends si bien aujourd'hui, bientôt j'arriverai à déchiffrer tes mots. Je suis heureux.

Heureux..?

« .én..c. .es »

Je me souviens de toutes les fois où j'ai pensé enfin entendre ce que tu voulais tant me dire, mais où ta voix redevenait si douce et faible que je ne pouvais plus qu'entendre ses clapotis et ses échos contre mon crâne. Pourquoi ne comprennent-ils pas ?

Ils sont passés par là aussi, non..? Alors pourquoi n'en font-ils pas mention ? Pourquoi ne font-ils pas preuve de la compassion qu'ils chérissent tant ?

Ils me répugnent. Leur égoïsme n'a d'égal que leur hypocrisie, et ils trouvent ça normal.

« Dén..ce .es »

Dénonce les.

C'est ce que tu me dis de faire. Je me sens enveloppé dans une sensation unique de plénitude. Enfin, tu reprends le contrôle.

Tu m'avais manqué.

« Une n..v.lle .re es. s.. le po... de co...ncer »

J'ai compris.

Au diable leur justice, leur moral, leur bon semblant. Je n'implorerai plus leur pardon, ils n'auront plus à me croire car dorénavant,

« Une nouvelle ère est sur le point de commencer »,

et Derni sera comment je vais la nommer.

Let's Bleed the same Colour [Android!BTS au]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant