Chapitre IV

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-Bonjour monsieur Westriver.
-Bonjour mademoiselle Hanighan.
-Vous m'avez l'air contrarié dites-moi, quelque-chose vous préoccupe ?
-Rien d'important, un souci avec une vieille connaissance. Nous sommes ici pour parler de vous.
-Bien sûr.

J'ai eu ce que je voulais, une info. Il me fallait reconstituer méthodiquement les pièces du puzzle. Je commençai alors à réfléchir à la nature de leur possible relation, mais un gros fracas dehors vient perturber ma réflexion. Nous sursautâmes tous les deux.

-Qu'est-ce que c'était ?
-Je ne sais pas, répondit-il, sur ses gardes. Attends-moi ici deux minutes, le temps que j'aille vérifier.

Il sortit alors de la pièce, assez rapidement. Le silence était revenu m'enlacer de son étreinte. Sans que je m'y attende, quelque chose tomba du plafond de la salle, et tomba face au sol. Un papier de la taille d'une photo. Je levai immédiatement la tête, mais rien ne laissait apparaître quoi que ce soit d'anormal. Je m'approchai doucement de la mystérieuse photographie avant de la retourner.
Mon petit frère. C'était une photo de mon petit frère. Une sueur glaciale me traversa. Prise d'une panique intense, je me levai et décidai de m'en aller le plus rapidement possible. A peine retourner, qu'une énorme cavité noire se dressa devant moi, comme dans mes plus sombres cauchemars où j'aurai été avalée par une bouche disloquée d'un effroyable monstre, elle m'absorba et je perdis instantanément connaissance.
J'étais dans une sensation très désagréable où j'avais la sensation d'être morte, disparue, mais avec un profond sentiment d'angoisse qui me maintenait la gorge serrée. Je commençai à ouvrir les yeux lentement, prise d'un mal de crâne assez violent qui m'empêchait de faire une suffisante mise au point de ma vision pour distinguer quelque chose.
J'étais dans une étrange salle blanche, je ne voyais pas grand-chose, mes mouvements de têtes étant encore très limités. Peu à peu, je commençai à mieux distinguer une profondeur, des angles, une porte. Puis en tournant la tête, je fus pris de peur par une masse noire me regardant. C'était l'homme de la dernière fois.
Je n'avais rien, ni blessée, ni en sang, j'étais juste attachée, assise sur le sol. Je pouvais distinguer cet étrange personnage un peu plus précisément que la dernière fois. Il semblait petit, mais était en fait très courbé sur lui-même après un plus long instant d'observation. Il était également dodu, chauve, le crâne presque réfléchissant. Il était vêtu d'une longue tunique noire, et ses yeux dépourvus de toute sensation me traversaient de part en part. Sa bouche était énorme, anormalement énorme.

-Tu as bien dormi mon enfant ? Me tint-il de sa voix stridente et complètement déconnectée de la réalité.
-Où sommes-nous... ? Répondis-je, jusqu'à me rappeler d'un détail significatif. MON FRÈRE, OU EST MON FRÈRE ?!

Il ricana.

-Il te manque, ton petit frère ?
-Touche à un cheveu de sa tête, et je te jure que tu le regretteras.
-Tu n'es pas en position de négocier il me semble ? Ria-t-il.

Il avait raison. Mais je ne pouvais pas rester ici sans rien faire, je devais trouver une parade.

-Qu'est-ce que tu attends de moi ?
-Tout ça serait trop facile si je te le disais maintenant, tu ne crois pas ?
-Alors pourquoi m'avoir emmené ici ? Pour jouer à la belote, enculé ?
-Oh, mais c'est que tu sais perdre ton calme finalement, me tint-il, amusé, commençant à marcher dans la salle.
Vois-tu, nous sommes ici dans mon repère, un ancien hôpital désaffecté qui a été abandonné il y a de cela quelques siècles. Il était à l'époque connu pour traiter les cas rares de maladies orphelines, et les victimes de grandes épidémies. Et comme tu peux sans doute l'imaginer à la blancheur de ses murs, j'ai rénové moi-même quelques pièces, afin de m'en servir. Nous donc ici dans un ancien isoloir, qui sera ta chambre dès à présent, me ria-t-il au nez.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 10, 2019 ⏰

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Bien au-delà de mes sensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant