For the Halloween's night

Quand Ranpo est en manque de sucre

「Bureaux de l'Agence des Détectives Armés, 14h」

Ranpo se balançait d'avant en arrière sur sa chaise, défiant à chaque fois un peu plus la gravité à coups de grincements insupportables. Sans y prêter attention, il porta la main à un des innombrables paquets de sucreries qui recouvraient à moitié la table devant lui, et s'arrêta net. Un cri effroyable retentit, faisant sursauter les détectives présents dans la pièce. Atsushi se transforma même à moitié en tigre, renversant tous les dossiers qu'il portait, qui s'éparpillèrent en une centaine de papiers sur le sol de l'Agence.

"-M'sieur Ranpo? Tout va bien?"

La tête blonde de Kenji émergea de derrière son bureau, rapidement suivie de celles de ses collègues, et Yosano entrouvrit la porte de l'infirmerie, cherchant du regard le potentiel blessé qui avait pu pousser un vagissement pareil.

Le détective au gavroche s'était redressé, et, chose rare, fixait de ses yeux grands ouverts l'amas de friandises devant lui. Il leva la tête, et chacun put admirer l'expression horrifiée imprimée sur son visage. Lentement, il souleva un sachet vide qui traînait parmi tant d'autres, et déclara, d'une voix si abattue qu'on ne l'aurait pas reconnu:

"-Je n'ai plus de konpeitos*.

-Où est le problème?"

Tous les regards basculèrent vers un Atsushi, rougissant face à tant d'attention, qui ramassait ses dossiers renversés aidé de Kyouka. Devant les yeux glacials de son supérieur, le gris sembla rétrécir.

"-Je veux, hum... Je voulais juste dire que, euh, vous avez d'autres bonbons, bafouilla le jeune homme.

"-Mais je n'en veux pas! s'écria le brun en secouant les bras avec énervement. Je veux des konpeitos!"

Un soupir général traversa la pièce face au nouveau caprice du petit génie de l'Agence. Kunikida retira ses lunettes pour se pincer l'arête du nez.

"-Dans ce cas, allez en acheter.

-Pas tout seul, je vais me perdre, déclara Ranpo, avant de se tourner vers l'infirmerie, un grand sourire sur le visage. Yosano, tu m'accompagnes?"

Le médecin se contenta de secouer la tête.

"-Pas cette fois, désolée. J'ai une tonne de boulot sur les bras."

Le détective fit la moue, et se retourna vers ses collègues.

"-Kunikida? Tanizaki? Kenji?

-Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, répondit le blond à lunettes, nous sommes tous débordés."

Les détectives firent converger alors comme un seul homme leur regard sur Dazai, étalé de tout son long sur un canapé. Sous l'insistance de ses camarades, il entrouvrit un œil.

"-Qui ça, moi? Non, désolé, je suis crevé, et puis j'ai un caillou dans ma chaussure. Demandez à Atsushi.

-Je peux pas, Monsieur Dazai. Je fais déjà votre travail, et Kyouka fait le mien.

-Dazai... siffla la voix menaçante de Kunikida, qui commençait déjà à fulminer.

-Mais je suis écrasé par le poids de la vie, je suis incapable de bouger ne serait-ce qu'un muscle! Seule la douce mort peut me délivrer de ce calvaire!"