36 - Le Sanctuaire - 2 juin 2019

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MAJ : 01/01/2020

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Gironde - environs de Monségur

Suivie de son berger allemand à poils noirs, Logos, Olivia entra dans la grande bâtisse en pierres blanches du Sanctuaire. L'association cumulait plusieurs activités et hébergeait dans cette grande maison des femmes au passé difficile. Des femmes en pleine reconstruction.

Olivia était en retard. Quand elle entra dans la pièce qui servait de salle de réunion et parfois de salle de réception, 3 jeunes femmes l'attendaient en buvant un café.

Il y avait Nina, 21 ans à peine. Fille de restaurateurs du coin, elle avait fait des études d'assistante sociale et peinait à trouver du travail dans cette région qu'elle ne voulait pas quitter. Olivia l'avait embauchée pour gérer l'intendance de la maison et la jeune femme s'en sortait à merveille.
Nina était épaulée par Anya, avec qui Olivia avait monté l'association. Après leur libération de l'enfer des caves de Kalychenko, les deux jeunes femmes étaient restées en contact. Anya avait passé un diplôme de comptabilité et elle s'occupait de la partie administrative et financière du Sanctuaire.
Leur troisième comparse, Anastasia, plus connue sous le diminutif de Nastia, avait rejoint l'association sous l'impulsion d'Anya et d'Olivia. Olivia l'avait poussée à passer un diplôme de psychologie clinique, qu'elle avait obtenu deux ans auparavant et elle suivait, quant à elle, les jeunes femmes qui étaient accueillies au Sanctuaire. Nastia avait elle aussi connu l'enfer du réseau Kalychenko et elle en portait toujours les traces sur son visage, marqué de longues cicatrices. Le temps en avait estompé la rougeur mais les marques étaient toujours là.

- Désolée les filles, annonça Olivia en entrant dans la pièce. Je sais que je suis en retard mais on a eu un petit souci au chenil et comme Quentin est en congé, j'ai préféré tout superviser avant de venir vous voir.

- Pas de soucis, Nina nous a apporté des pâtisseries du restaurant. Tu devrais en manger, dit Anya en lui tendant le plateau, c'est délicieux !

- Qu'est-ce qui s'est passé au chenil ?

- Rien de grave, répondit Olivia, le jeune Thibault est terrorisé par un des chiens et il ne savait pas comment faire les soins et lui donner à manger. Je m'en suis occupée. Il faudra que je voie avec Quentin comment on peut l'aider avec sa peur, c'est tout. Et Nina, tu remercieras tes parents pour ces douceurs, j'imagine que tu en as aussi apporté pour les filles ?

Nina se mit à rire avant de répondre.

- Il y en a des quantités astronomiques, répondit-elle. Papa vient d'embaucher un pâtissier qui a eu son diplôme de meilleur ouvrier de France et ils ont décidé de faire un "marathon pâtissier". Donc il y a des tonnes de gâteaux, on doit noter et donner notre avis sur ceux qu'on goûte et après... après, j'ai pas bien compris, mais papa est aux anges et ça fait venir des clients ce qui ravit maman, alors... tu n'as plus qu'à goûter !

- Je n'y manquerai pas, répondit Olivia en souriant. Bon alors dites-moi tout, les filles, pourquoi cette petite réunion improvisée ?

- C'est pas moi ! s'exclama Anya. Ceci dit, puisque vous êtes toutes là, sachez qu'on a déjà des retours du travail de Carine en termes de campagne de communication et qu'elle a réussi à récolter pas mal de fonds. Bien plus pour les chiens que pour la maison, contrairement à ce que j'imaginais mais quand même.

Le Sanctuaire, l'association montée Olivia avec Anya avait deux pôles très distincts : il y avait la Maison qui accueillait des femmes qui avaient connu la prostitution, les violences en tous genres, conjugales ou non et le Refuge, qui accueillait des chiens que la plupart des associations de protection animale et certains éducateurs jugeaient "irrécupérables". Quelques chevaux qui ne pourraient plus jamais être montés étaient également recueillis.
Pour Olivia, qu'il s'agisse de femmes, de chiens ou de chevaux, tous les êtres qui arrivaient au Sanctuaire avaient besoin de repos, de respect, de protection et de paix. Le terrain acheté par Olivia pour abriter l'association s'étendait sur plusieurs hectares, tout était ultra-sécurisé, peut-être même plus sécurisé qu'un terrain militaire. Clôtures, animaux, locaux, tout était sous surveillance constante, autant pour rassurer les personnes qui vivaient ou travaillaient au Sanctuaire que pour les habitants du village proche. Quatre personnes, en qui Olivia avait toute confiance, se relayaient pour s'assurer que rien ni personne ne viendrait mettre à mal la sécurité des lieux et de ses occupants. L'association ne s'appelait pas "Le Sanctuaire" pour rien.

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