IV

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Peut-être que j'étais jalouse finalement. Parce que moi, je n'ai jamais vu le monde comme toi. Je n'ai jamais su apprécier la vie comme tu arrives si bien à le faire. Et ça me détruisait de l'intérieur de te voir si heureuse quand j'avais l'impression de tomber dans un puits sans fond.

Je voudrais que tu me pardonnes d'avoir dit toutes ces choses. Je ne le pensais pas. Ou plutôt je ne le pense plus.

Je voudrais que tu m'apprennes à voir le monde à ta façon.

Moi aussi, je veux pouvoir regarder le ciel et sourire sans pouvoir m'arrêter parce qu'il est bleu et que c'est magnifique. Moi aussi, je veux pouvoir m'allonger dans l'herbe et observer pendant des heures les fourmis ou les fleurs avec un air émerveillé.

Moi aussi, je veux conserver tous ces moments dans un carnet rose bonbon comme le tient. Mes dessins seront sûrement moins réussis que ceux que tu fais, mais j'espère que la même pureté s'en dégagera.

Je veux que tu m'apprennes à voir le monde comme je n'ai jamais réussi à le regarder.

Je veux que tu m'apprennes à avoir assez confiance en la vie pour croire que deux bouts de ficelles noués à des poignets suffisent à garantir une amitié éternelle.

Mais je sais que c'est trop tard.

Tu es partie et tu ne reviendras plus.

Il n'y aura plus personne pour refaire mon bracelet quand il se détachera.





AmitiéWhere stories live. Discover now