17| Baiser de déesse

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"So. This is the path you've chosen, is it? After all, he is a blacksmith. No. He's a pirate." - Weatherby and Elizabeth Swann

Cela faisait maintenant plus d'une heure qu'Olivia et Larry étaient coincés dans le hall. Le froid commençait à être difficile à supporter. Ils tremblaient et un souffle gelé s'échappait de leurs lèvres. Les joues de la comtesse étaient rougies par le froid. Elle avait posé sa tête contre ses genoux. Ainsi recroquevillée, elle espérait se réchauffer un peu.

Leurs yeux s'étaient peu à peu accoutumés à l'obscurité. Larry arrivait maintenant à distinguer  la jeune femme à côté de lui. Il se rapprocha doucement d'elle avant d'enlever son écharpe en frissonnant. 

- Ne bouge pas, tu serras mieux comme cela, dit-il alors en la passant autour d'elle.

- Lawrence c'est stupide, protesta-t-elle. Ne joue pas les chevaliers servants avec moi. Je sais très bien que tu n'en a rien à... 

- Chut... tais toi. Je te donne mon écharpe si je veux. Et arrête de dire que je ne me soucies pas de toi, parce que tu as totalement tort. 

Olivia soupira alors et murmura un "merci" en resserrant l'écharpe de Lawrence contre son corps. Les minutes passaient, longues et presque interminables. Le temps semblait défiler au ralenti.

- Qu'est-ce que tu fais comme travail ? Finit par demander la comtesse pour briser la glace. J'imagine bien que tu ne t'occupes pas de petites bourgeoises à temps plein.

Il esquissa un sourire avant de lui répondre. C'était mignon comme question.

- Je suis médecin. Enfin futur médecin. Je travaille dans un hôpital avec Elsa. Et avant que tu me demandes, oui j'ai une blouse et tout.

- Ça va je ne suis pas si ignorante que tu l'imagines, rigola légèrement Olivia.

- Vas y, pose moi une autre question existentielle pour passer le temps, oui répondit alors Larry.

Olivia réfléchit un instant avant que ses lèvres rouges ne se s'étirent en un sourire. Le jeune homme était incapable de deviner ce qu'elle pensait à cette instant. Était-elle réellement heureuse ou amusée ? Ou souriait-elle simplement pour la forme ?

- Elsa et toi aviez l'air de passer un bon moment tous les deux la première fois que je t'ai vu, finit-elle par dire au bout d'une poignée de secondes.

- Oui, on est amis depuis toujours, répondit-il simplement. À mon tour de poser une...

- Je n'ai pas encore posé ma question, le coupa-t-elle. Il n'y a rien d'autre ? Vous êtes seulement amis ?

- Nous ne sommes pas qu'amis. C'est ma meilleure amie, déclara-t-il très sérieusement.

Ce n'était pas ce que leur relation fusionnelle laissait paraître. Mais elle le croyait. En tout cas il avait l'air sincère. Elle avait envie de le croire, de lui accorder toute sa confiance. Elle pourrait tomber dans ses bras les yeux fermés. Sans rien connaitre de lui, elle savait qu'il serait là pour elle. C'était un étrange sentiment, une attirance irrésistible.

- À moi maintenant, annonça alors Larry d'une voix plus douce. Tu es réellement amoureuse du prince ?

- Non... murmura-t-elle dans un souffle. À moi.

Larry devait admettre qu'il s'en doutait un peu. Si vraiment elle avait été amoureuse du prince, elle ne l'aurait sûrement pas laissé l'emmener dehors alors qu'Edmund devait manger avec elle.

- Ça ne pourrait jamais déboucher sur autre chose ? Demanda-t-elle alors.

Elle cherchait vraiment à changer de sujet. Son attirance ou non pour le prince n'était pas quelque chose dont elle aimait parler.

- Tu le demandes pour Elsa ou pour toi ? Lui répondit-il.

- Pour Elsa. Et tu ne m'as pas répondu.

- Je n'ai jamais ressenti pour Elsa ce que tout le monde imagine.

Elle sourit encore une fois et Larry ne pu s'empêcher de fixer ses lèvres. Rouges et envoûtantes, elles semblaient si douces. Elles étaient pourtant un fruit défendu. Il n'osait même pas imaginer les répercussions d'un baiser sur la bouche de la comtesse.

- Tu n'es pas si barbant que ça... pour un garçon qui semble ordinaire.

- Tu n'as pas idée.

Il avança alors vers elle. Ils étaient si proches, qu'il pouvait sentir son souffle gelé venir se poser contre son visage.

- À toi, dit-elle doucement contre lui. Pose moi une question Lawrence. Demande moi ce que tu veux.

Elle se rapprocha alors encore un peu de lui, si bien que leurs front se touchaient. Dans ce hall plongé dans l'obscurité, ils se sentaient seuls au monde, sans rien ni personne pour leur dire quoi faire.

- On ne devrait pas faire ça, murmura Olivia.

- C'est sûr, lâcha alors Larry contre ses lèvres.

Elle les captura alors avec fougue et glissa doigts manucurés dans les cheveux en bataille du jeune médecin. Il répondit tendrement au baiser en faisant passer la jeune femme sur ses genoux. Tout semblait s'être arrêté autour d'eux, il n'y avait ni tempête, ni couronne. Simplement eux.

C'est à ce moment là que la porte s'ouvrit, les ramenant à la réalité. Les deux amants se séparèrent sous les yeux éberlués de la nouvelle arrivante. 

- Elsa ! C'est pas ce que tu crois... bredouilla Larry, la bouche encore pleine de rouge à lèvres. 

- Non. C'est exactement ce que je crois. Tu n'es qu'un idiot Lawrence. Un incapable. Je te demande de surveiller une seule fille et tu trouves le moyen de tomber dans ses bras ! S'exclama-t-elle en entrant dans le hall. Je t'avais prévenu pourtant.

La jeune infirmière avait les sourcils froncés et le visage ferme. Comment pouvait-il lui faire cela ? Il devait confondre surveiller et profiter de la comtesse. Elle le regarda de haut, les yeux brillants de colère. 

- Et ne me remercie pas pour la porte surtout. Tu diras merci à la localisation de ton portable. Edmund et moi on étaient inquiets. 

Ce dernier arriva derrière Elsa, un pied de biche à la main. Il avait dû forcer la porte avec. 

- Qu'est ce qu'il se passe ? Il y a un problème ? Demanda-t-il sans comprendre le comportement de la jeune femme.

- Aucun. Lâcha Elsa d'une voix glaciale. Je vous attends dans la voiture. 

À ces mots, elle retourna dehors en courant et s'enferma dans la voiture du prince. Elle était encore sous le choc. Son meilleur ami fraternisait avec l'ennemi. Olivia faisait partie des filles dont Larry et elle se moquaient il y a encore quelques mois. Comment avait-il pu finir par l'embrasser ? Et vu sa tête, cela n'avait pas l'air de faire partie d'un quelconque plan. Le jeune médecin était bel et bien tombé sous le charme de la comtesse. 

Flocons RoyauxDonde viven las historias. Descúbrelo ahora