19 décembre

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J'ai toujours dit qu'il ne fallait pas se fier aux apparences, et ce jour-là, j'avais bien raison. Oui, je ne le connaissais pas si bien que ça, oui il avait l'air sympa, mais mesquin ? Non. En tout cas, je ne l'aurais pas pensé mesquin.

Est-ce que je le trouve mignon ? Oui, très.
Est-ce qu'il est sympa ? Bien sûr.
Est-ce que je l'aime bien ? Oui, je crois.
Est-ce que tout a changé ? Oui.

- —•— -

Je m'appelle Liam Jackson. Mon père est américain, ma mère, française. J'ai une sœur, Ariel, de quatre ans ma cadette. Je suis né à New York, j'ai grandi là-bas, puis on a déménagé à Paris quand j'avais douze ans, j'y ai fini ma scolarité et je suis retourné aux USA pour faire mes études en ramenant avec moi ma famille. Depuis, j'étudie à Stanford Business School en Californie, et je reviens l'été chez mes parents à Beverly Hills. Cette année, nous avons décidé de retourner à Paris pour fêter Noël, tous les quatre. Nous avons récupéré notre appartement à Saint-Germain-des-Prés, que l'on loue depuis que l'on est retourné aux States.

Tous les après-midi, je me rends au Café de Flore pour travailler. Enfin, à la base, c'était pour travailler. Puis j'ai remarqué ce garçon. L'espresso, comme je l'appelle, car il vient tous les jours à 16:30 et commande un espresso. Au début, je n'y ai pas prêté attention, mais petit à petit, j'ai remarqué qu'il m'observait, discrètement soit dit au passage. Et je me suis mis à l'observer. Et on s'est observé. Et on s'est jamais parlé. Il porte toujours le même overcoat vert sapin, ses yeux bleu vif et ses cheveux corbeau décoiffé. Il a l'air d'être le genre de personne qui s'entend avec tout le monde, qui ne se prend pas la tête, qui vit au jour le jour. Moi c'est tout le contraire. Je suis hyper sélectif et je prévois toujours tout, dans la mesure du possible et du faisable. Deux opposés, donc, si j'avais raison. Puis hier, tout a basculé.

- —•— -

-Salut.

Je relève la tête, et là, je me fige. L'espresso. Il est là en personne, devant moi, les mains appuyées sur ma table.

-Eum... salut ?

Il me sourit et s'assied en face de moi. C'est bien, il fait comme chez lui...

-Ça fait quelques jours que je t'observes, tu sais, me dit-il tout naturellement.

Je cherche quoi répondre.

-Est-ce que je devrais appeler la police, alors ?

Il rit légèrement, et le temps d'une seconde (je crois) qu'il m'offre un sourire qui se veut charmeur.

-Non, je t'observes pas comme ça. Mais j'ai juste remarqué que ça fait cinq après-midis de suite que tu viens ici pour travailler.

-Oui, et ? Beaucoup de gens travaillent.

Non ! Je me gifle intérieurement. J'aurais aimé avoir été moins cassant. C'est le stress qui me fait réagir comme ça. ... Attendez... le stress ?

-Nan, jure ? Tu travailles sur quoi ?

Donc il n'a pas remarqué ma façon de lui répondre et il ne va pas me lâcher de si tôt. Super.  Dans les deux sens du termes. Hein ?!

Je soupire et lui tend mes notes. Il les observes attentivement, feuille par feuille, passe son doit sur mon écriture qu'il semble, au vu de sa moue, apprécier, puis il me les rend.

Mon mec, c'est toi {BxB}Where stories live. Discover now