DIX.

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C'était la première fois qu'Ulysse courait si vite.

Il n'en pouvait plus, ses articulations brûlaient, sa respiration était saccadée, il voyait flou.

Quand il releva la tête, la jeune femme était devant lui, le souffle court, les joues rouges, les bras ballants.

Ils se regardèrent une seconde, peut-être deux, avant de se rapprocher l'un de l'autre.
Leurs regards semblaient scellés, impossible de tourner le visage.
Cela semblait si improbable qu'Ulysse, à ce moment-là, ne se sentait plus vivre.

-" La pièce... J'étais sûre qu'elle était de toi. C'est la plus belle tirade que j'ai pu lire de ma vie. "

Le baiser qu'ils échangèrent fut passionné, chargé de soulagement et de liberté, après avoir gardé leurs sentiments refoulés depuis si longtemps.

Ce baiser était de trop, mais ils le savaient.

Leurs pas les guidèrent à l'entrée d'une petite pièce presque vide où ils s'y précipitèrent.
Les deux jeunes gens n'étaient éclairés que par la lumière émanant de dessous la porte close.

La délicieuse bouche de Rouge-Cerise esquissa un sourire à Ulysse, dont les mains brûlantes se déposèrent sur les hanches de sa muse. Ils s'embrassèrent, les coeurs furent mis à nu, et un collier céda, répendant ses perles brillantes et blanches sur le sol.

Ulysse soupira en pensant au bonheur qu'il ressentait en retrouvant enfin sa bien-aimée.

Finalement, les deux amants s'assirent au sol dans une fatigue commune, heureux.

Rouge-Cerise venait de vaincre sa haine de l'amour.

Rouge-CeriseWhere stories live. Discover now