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Aujourd'hui, j'ai enfilé mes chaussures de marche.

J'ai laissé le froid du mois de décembre entrer dans mes poumons et s'emparer de chacun de mes vaisseaux sanguins. J'ai d'un seul coup eu la sensation que j'étais bien là... bien présente... bien vivante. 

Cette énergie hivernale a autorisé mon esprit à se libérer peu à peu de mon corps chaud. Ainsi, c'est mon esprit qui a guidé mes pas au travers de ces Gorges humides. C'était à la fois une étrange sensation de liberté et de dépendance...

De dépendance à cet esprit qui voulait vagabonder librement, mais qui se sentait sans cesse contraint de suivre les courants froids de la rivière, qui ressemblait maintenant plus à un fleuve déchaîné qu'à une rivière, tellement la pluie l'avait remplit.

Je ne sentais plus vraiment le froid. Juste l'humidité que rejetait la rivière.

Je ne faisais que vagabonder moi aussi, comme mon esprit qui tentait lui aussi de se perdre dans ce monde étrange.. Beau mais étrange.. 

Un monde fait d'arbres recouverts de manteaux de mousse, d'un ciel gris parsemé de petits éclaircis.. et d'un cours d'eau qui n'en faisait visiblement qu'à sa tête. Un monde où les chamois tiennent en équilibre sur des pentes escarpées et vous regardent avec un regard aussi doux qu'une caresse de plume.. un monde beau mais étrange..

Aujourd'hui, j'ai enfilé mes chaussures de marche et j'ai laissé mon esprit devenir mon guide. Je ne regrette pas un seul pas de cette merveilleuse découverte..

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