Le Quatrième Anneau

Le long du Grand Fleuve

Après les événements bien connus du Troisième Âge, la vie suivit son cours en Terre du Milieu. Le roi Aragorn et la reine Arwen eurent un fils, Eldarion, et lui même eut une fille.
Cette dernière grandit à Minas Tirith, choyée par ses parents, ses grands parents, ses amis, son précepteur... Jour après jour elle devenait une jeune femme accomplie. Elle était déterminée à laisser une empreinte en Terre du Milieu jusqu'au delà de sa mort. Elle admirait son grand père plus que tout et suivait son exemple autant que les circonstances le lui permettaient.

*

Le soleil disparaissait sous un amas de nuage gris et ses derniers rayons chatoyaient sur les longs cheveux noirs de Meolyn. La poussière formait un nuage croissant à mesure que son cheval galopait, longeant les rives sinueuses de l'Anduin et ses eaux plutôt calme à cet endroit de sa longue course vers le sud.

A l'est s'étendaient à perte de vue les collines plus ou moins hautes et pierreuses de l'Emyn Muil. Un peu plus au sud on voyait s'élever les hautes montagnes du Mordor, qui depuis la chute de Sauron ne constituaient qu'une simple terre désertique et inhabitée ou restait encore dans l'air un souvenir de la malfaisance qui occupait autrefois ces lieux.

Meolyn entendait, légèrement couvert par le bruit des sabots de son cheval, le grondement sourd des chutes de Rauros, et elle pensa alors en souriant aux récit de son grand père. Il lui avait en effet raconté le passage de la Communauté de l'Anneau dans ces contrées fluviales, avant le départ de Frodon et Sam, et le tournant décisif que prit alors leur aventure.
Le ciel était désormais entièrement couvert de nuage sombres, un orage se préparait et plusieurs observations permettaient à Meolyn de deviner qu'il serait violent.

Au bout de quelques heures, Araloth, son cheval, commença à montrer des signes d'épuisement. Il galopait depuis plusieurs jours, et n'avait pas mangé depuis leur départ.
Un corbeau passa au dessus d'eux, et son cri rauque résonna dans leurs oreilles, malgré le bruit, décroissant maintenant qu'il les avait dépassées, des chutes.

Ils arrivaient aux multiples confluents de l'Entaluve et de l'Anduin, à l'ouest du Marais des Morts.
Le tonnerre commençait alors à faire entendre ses lointains roulements et, loin au nord, derrière eux, Meolyn en se retournant cru discerner la pluie s'abattant sur les régions aux alentours de la Forêt Noire. Le vent s'engouffra dans son capuchon. Elle frissonna.
Mais alors qu'elle commençait elle aussi à sentir la fatigue s'emparer d'elle, elle aperçut au loin une partie de la citadelle des étoiles ( selon sa traduction du sindarin ), soit Osgiliath. Elle reprit courage et Araloth accéléra le pas.

La cité avait été reconstruite et était alors plus belle et florissante qu'avant sa ruine.

- Bonjour Votre Majesté, la salua Celdir, capitaine de la garnison de la cité, je fais annoncer votre arrivée à Minas Tirith. Souhaitez vous vous reposer ici ?
- Oui, merci.
Elle sauta de son cheval, remercia encore le jeune soldat en lui confiant Araloth et se dirigea vers une auberge.
Quand elle l'aperçut, l'aubergiste, une femme rondelette au visage joviale et rougeaud, poussa un cri.
- Oh, votre Majesté, à moins que mes yeux ne m'abuse, c'est bien vous ! Je me trouve extrêmement honoré de votre visite dans mon humble auberge ! Je vous fait immédiatement préparer notre meilleure chambre.
- C'est très aimable à vous mais ne vous donnez pas cette peine. Je me contenterai d'une chambre, de plus je n'y resterais pas longtemps. Seulement le temps de me reposer un peu.
- Non, ne vous inquiétez pas cela sera rapide et plus confortable pour vous ! Elbor !! Préparez la chambre du premier !
Un jeune homme blond et maigre, vêtu très simplement, fit son apparition et, apercevant Meolyn, s'inclina très profondément. Puis il s'en fut rapidement.

Meolyn attendit quelque temps en devisant avec l'aubergiste, qu'elle appris se nommer Hilma, et être originaire de Rohan. Le jeune homme revint et Meolyn le suivit dans la chambre qu'il venait de préparer.
Il peut bien sûr paraître étrange que la jeune dauphine du Gondor coucha dans une modeste auberge à Osgiliath alors que Minas Tirith se trouvait à à peine quelque heures à cheval. Pourtant la jeune femme se souciait davantage de la santé de son cheval que des avantages que lui conférait son statut.

C'était ainsi que se termina pour Meolyn la journée du 27 février 120 du Quatrième Âge.