Chasseur de Titans

Chapitre 3 : Beuverie Royale

Des mois de recherches passèrent et le royaume était toujours en deuil. Le jeune héritier au trône avait été porter disparu. De grandes expéditions furent lancées à sa recherche mais aucun résultat concluant.

Le roi avait engagé ses plus compétents pisteurs mais aucune trace de l'enfant, comme s'il s'était volatilisé.

L'information avait été transmise dans toutes les contrées du royaume à présent, le roi offrirai une récompense conséquente à celui ou celle qui trouverai le moindre indice, la moindre trace du jeune héritier.

- Oyez ! Oyez ! Entendez bien, braves gens, l'histoire que je m'en vais vous dire. C'est une histoire étrange, et on me traiterait de menteur si l'on ne savait pas que je ne dis que la pure vérité. Tout ce que vous entendrez s'est déroulé il y a peu, sur les eaux d'ammoniaque qui entourent la Cité, et j'y étais.

Ne croyez pas cependant que j'irai vous distraire pour rien, il faudra que je sois payé, et bien de surcroît. De l'eau fraîche et pure, deux jarres entières, voilà ce qu'il vous en coûtera pour entendre mon histoire. Que ceux qui préfèrent demeurer dans l'ignorance et ne pas dépenser un sou s'en aillent. Je l'ai vu de mes propres yeux, un géant, non un colossal monstre, un Titan ! Marchait non loin du village royal, je l'ai aperçu se dirigeant dans le bosquet qui mène à la dite forêt enchantée. Je me suis évanoui sur place à la vue de cette horrible créature, une engeance du démon pestilentielle qui m'a cramé les narines. Le roi n'a pas voulu m'écouter mais oui, j'en suis sûr ! Le jeune héritier, celui disparu en Septriam dernier, ce ne peut qu'être qu'un Titan, qu'un demi-dieu qui a pu s'en prendre au fils du grand Roi Erik.

Tais-toi et rassis toi barde, personne ne croira jamais ces viles paroles que tu prolifères chaque semaines ! Rétorqua l'aubergiste.

Une guerrière ouvrit la porte de l'auberge. Instantanément, le silence se fit. Il est vrai que voir entrer une femme de plus d'un mètre quatre-vingt était chose assez peu courante, surtout si cette femme était armée de deux épées courtes de part et d'autre de la taille, d'une épée à deux mains dans le dos, placée dans un fourreau, lui-même fixé sur un bouclier, arrimé sur les épaules. Mais c'était au niveau des couteaux et autres dagues que la chose frisait l'obsession. Il n'y avait pas moins de sept ou huit poignards disséminés sur tout son corps, deux sur les avant-bras, un dans chaque botte, deux derrière son dos, dans la ceinture. Pour le reste, elle était vêtue de cuir, avec des renforts de pièces d'armure métallique usées et marquées de coups.

Passé les quelques premières secondes d'observation, chacun reprit son occupation précédente. Le brouhaha reprit son intensité d'avant l'irruption inopinée de l'étrangère. Elle se dirigea vers une table libre, dans l'indifférence générale, et s'assit, l'air revêche.

La serveuse fit son apparition, comme par magie.

- Une pinte de bière.

- Toute de suite, ma beauté.

A cette apostrophe, elle fusilla la fille du regard, mais n'alla pas plus loin. Celle ci battit rapidement en retraite, par sécurité. On ne badine pas avec quelqu'un de baraqué, de mauvaise humeur, et qui est une armurerie ambulante.

La bière arriva rapidement, et elle la but doucement, par petites gorgées, en silence, le regard fixé sur le fond de la chope.

Le barde n'étant pas si peu déranger par cette étrange guerrière s'approcha d'un pas léger de celle-ci.

- Salut.

- ...

- Pas causante, hein ?

- Tu veux quoi ?

- T'es directe toi.

- Ouais. Et t'as rien à proposer.

- Disons que j'ai un truc en vue, mais que j'ai besoin d'une guerrière.

- J'en connais pas. Pas une que tu puisses te payer en tout cas.

- Moi ? Effectivement je n'ai pas une seule pièce de cuivre ! En revanche le Roi...

- Et tu penses vraiment, barde qu'un Titan se balade dans nos forêts ?

- Voici ce que je te propose guerrière, 25 pièces d'or, payées d'avance. Pour 4 jours de marches, je t'emmène à l'endroit précis que où j'ai aperçu le monstre. S'il n'y a rien tu auras tout de même ton argent, mais si le monstre est bel est bien là, nous le combattrons et le Roi nous paiera, notre poids en or et pierres précieuses.-

 Je voyage qu'à cheval et ne garantis aucunement ta sécurité lors de cette expédition alors, barde.

- Je n'en attendais pas moins, je paye la prochaine tournée et l'auberge ce soir, nous partirons demain à l'aube. Comment t'appelles-tu guerrière ?

- On m'appelle Yldr et je t'appellerai barde.

- Très bien, enchanté Yldr, sur ce je vais me coucher à demain.

Le barde sachant qu'une longue et éreinte route l'attendait voulu passer une nuit de confort, un lit qui n'était pas de paille pour une fois, une cheminée avec un feu dans l'âtre, un grand pichet de cervoise ainsi que de la viande de qualité. Au fond de lui, manquant cruellement d'expérience dans les aventures il savait que ce qu'il a vu n'était pas une illusion, une vile tromperie de son imagination mais bien un Titan, il en avait la conviction, une confiance inébranlable que cette expédition marquera un tournant de sa vie. Quand-à elle, la guerrière s'endormi sans guère difficultés dans un petit lit de paille, à peine rassasiée, ce n'est pas l'aventure qui manque de la vie d'Yldr. En toute honnêteté elle ne croyait pas les dires du barde, mais 25 pièces d'or ne se refusaient pas, surtout si c'était simplement pour voyager d'un village à un autre, elle pensa que ce fut un bon marché