Chapitre 24

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Perpignan, Vacances de Noël.

18 ans.

- Rosalie -

Le début des vacances se passent parfaitement bien. Nous prenons la route le 21 décembre au soir, Ezra au volant, Raphaël à ses côtés et moi à l'arrière. La capote de la voiture relevée et toutes les vitres fermées, Zazou peine quand même à chauffer le véhicule. Bien que stressés quant au dénouement possible de ces moments en famille, nous sommes tous les trois excités à l'idée de fêter notre premier Noël en amoureux. La musique bat son plein dans la voiture et nous chantons – du moins essayons de chanter – plus fort qu'elle. Nous éclatons de rire à plusieurs reprises puis plus les heures s'allongent, plus le calme revient et je finis par m'endormir un peu.

Quand mes yeux s'ouvrent à nouveau, nous sommes devant l'appartement de mes parents. Impatiente, je tanne les garçons pour que l'un d'eux se dépêche et baisse son siège avant pour me permettre de passer. Ezra, à l'évidence, ne me fait pas ce plaisir et prend tout son temps dans le seul but de m'embêter, son regard malicieux me fixant à travers le rétroviseur intérieur. Agacée, je lui adresse un doigt d'honneur avec mon annulaire pour éviter de me faire disputer par Raphaël... il ne peut rien dire, ce n'est pas le vrai ! Ce dernier me regarde d'un air désespéré en secouant la tête puis saute de son siège pour me laisser sortir. Ni une, ni deux, je fonce vers la porte du hall avec mes anciennes clés et cours dans les escaliers pour les retrouver au plus vite. Quand ils ouvrent la porte en haut, je leur saute immédiatement dans les bras. Ils m'ont tellement manqué que j'en pleurerais ! Ezra se pointe presque immédiatement derrière moi et se fait accueillir avec le même entrain par mon père et ma mère qui affichent une joie immense de le retrouver également. Avec Raphaël, les retrouvailles se font plus pudiques mais les embrassades restent de mises. Après quelques paroles heureuses échangées, nous retournons à la voiture pour remonter nos valises dans les chambres. Les garçons, officiellement, dorment dans le même lit. Quant à moi, je récupère ma chambre. Je prends un peu le temps de m'installer pour me retrouver dans mon petit cocon puis retourne dans le salon et m'installe sur les genoux de mon père.

— Tu ne te trouves pas un peu grande pour faire ça ? rit ma mère.

— Ne lui dis pas ça, sourit papa en enlaçant ma taille. Sinon elle ne le fera plus jamais !

Maman lève les yeux au ciel, amusée. Les garçons me jaugent du regard, l'un moqueur et l'autre attendri, puis proposent leur aide à ma mère pour la cuisine. Elle refuse immédiatement en leur ordonnant de se reposer après la route que nous venons de faire. Ainsi, une discussion s'entame entre eux et mon père, me chassant silencieusement de la bulle que je venais de me créer avec ce dernier. Je rejoins donc ma mère dans la cuisine et enlace ses épaules.

— Comment tu vas ma petite maman ?

— Maintenant que j'ai retrouvé ma fille, super. Et toi ?

— Pareil, souris-je. Vous m'avez manqué papa et toi.

Elle sourit pudiquement et hoche la tête pour me signifier que moi aussi je leur ai manqué. S'enclenche alors une discussion également entre nous deux où je lui raconte presque tout depuis mon arrivée là-bas, hormis notre couple à trois. J'insiste notamment sur le fait que la maman de Zazou a repris contact avec lui et que je me sens inquiète face au fait qu'il ait accepté.

— Pourquoi inquiète, ma puce ?

— S'il se fait encore rejeter, ça va le blesser.

— Laisse Ezra faire ses choix. Il est assez grand pour savoir ce qu'il peut supporter. Il ne fait pas ça dans l'espoir d'entretenir une bonne relation avec sa mère. Il reprend contact pour connaître sa sœur. C'est tout à son honneur.

Jamais deux sans toi - Tome 1Where stories live. Discover now