XII

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Elle se réveilla dans son gigantesque lit, par une musique de rap mise à fond dans son appartement, elle ne savait pas qui était cette personne. Elle attrapa l'une des battes de baseball qui traînait dans sa chambre, avant d'avancer vers son salon, où elle entendit la personne chantée et elle reconnut immédiatement la voix de Ramy, totalement rouillée par la soirée de la veille. Elle lâcha la batte et soupira longuement. L'algérien se retourna de stupeur et rigola à la vue de l'objet beige à ses pieds.

- « Qu'est ce que tu faisais avec ça ? », demanda le joueur, totalement plié.

- « Je pensais que c'était un cambrioleur... Comment t'es rentré ? ».

- « Avec les clés que tu m'as donnée l'autre jour. Tu avais oublié ? ».

- « Pour pas te mentir, oui. ».

Ses rires redoublèrent, puis il vint prendre sa petite amie dans ses bras, avant de légèrement se décaler, la laissant apercevoir la magnifique table et le splendide petit-déjeuner qu'il lui avait préparé.

- « C'est pour la plus belles de mes supportrices. », commença-t-il, « Avec ma mère et ma sœur, hein ! Vous êtes toutes les trois au même stade ! ».

- « Ça aurait du être à moi de te faire ça... C'est toi le champion actuellement ! ».

- « T'es ma championne à moi. ».

- « Je t'aime Ram's... ».

- « Moi aussi, je t'aime. », dit le jeune homme, « Maintenant, mangeons, ça va être froid. Et je n'ai pas cuisiné plus d'une heure pour rien. ».

Elle rigola avant qu'il ne la pousse sur l'une des chaises de sa table de salon. Elle commença à déguster son petit-déjeuner, des gaufres préparées avec amour par son amant. Ils parlaient de la célébration de cette après-midi, dans le centre ville de Rennes. Ramy était dans l'obligation d'y aller, mais Mia n'avait aucune envie de se retrouver dans cet amas de foule, qui l'a stressé, elle n'avait pas peur du monde dans un stade, mais en ville, ce n'était pas la même chose.

- « Allée, mon cœur... S'il te plaît, viens avec moi... », supplia Ramy.

- « Ram's... ».

- « Allée, viens, tu seras avec nous, dans le bus, pendant la célébration. Je te jure que tu seras à l'abri de tout le monde. On te garde avec nous. Tu viens ? ».

- « D'accord. ».

- « T'es sérieuse ? ».

- « Tu sais que j'ai extrêmement de mal à te refuser quoi que ce soit lorsque tu fais cette tête, qui est beaucoup trop mim's. ».

- « Je suis content ! », dit-il, le sourire jusqu'aux oreilles, « Maintenant, faut qu'on se prépare et qu'on rejoigne tout le monde. ».

- « Qui 'tout le monde' ? ».

- « L'équipe et les certaines filles qui viennent. ».

- « Ok. Je vais prendre ma douche. ».

- « Je peux venir ? ».

- « Non. ».

Le jeune homme fit la moue, essaya d'attendrir sa petite amie pour qu'elle accepte sa requête.

- « Ça sert à rien de faire ça, ça ne va pas marcher là. ».

Il lui tira la langue alors qu'elle finisse sa gaufre en se levant, partant en direction de sa salle de bain. Elle en ressortit habillée en rouge et noir, son maillot floqué Bensebaini 15 sur elle, c'était celui qu'elle portait lors de leur première rencontre, lorsque sans le savoir ils étaient tombés fou l'un de l'autre.

Plus tard dans la journée, ils étaient au parvis de la mairie de Rennes. Plusieurs centaines, voire milliers de supporters étaient regroupés, tous chantaient, célébraient cette victoire historique. Sur le balcon de la mairie, Mia restait légèrement en retrait, avant que son compagnon ne l'appelle et la prenne par les hanches.

- « Profite de ce moment... Il est unique, regarde la fierté des rennais dans chacun de leurs regards, leur ferveur dans chacun de leur mouvement. », chuchota Ramy, dans le creux de son oreille.

Elle regarda, ça la faisait sourire bêtement, il posa sa tête sur la sienne et ils profitèrent de ce moment.

- « Une fois, tu m'avais demandé pourquoi j'avais décidé de faire du foot mon métier. La réponse est là, sous tes yeux, c'est pour des évènements comme ceux-là, pour voir autant de fierté dans les yeux des supporters, pour voir tout un peuple réuni simplement grâce à une victoire. », déclara Ramy.

Il embrassa sa tempe et ils admirèrent encore le peuple rennais, ensemble.

My whole life | Ramy BensebainiWhere stories live. Discover now