I. Chapitre 5

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15 heures me trouva en chemin pour mon humble demeure.

Sauf que mon estomac se sentait d'humeur bavarde tout à coup. C'était suffisant pour me faire changer de direction. Ma mauvaise humeur n'étant pas assez forte pour m'empêcher de côtoyer du monde aujourd'hui.
Un petit fast food titilla d'ailleurs mon attention, à une vingtaine de mètre devant moi.
C'était tout décidé. Je m'arrêterai là.

Alors, l'explication la plus probable à ma mauvaise humeur, en dehors du fait que j'avais toutes les raisons d'avoir le morale dans les chaussettes, était tout simplement l'horrible sensation d'être observée, et ce depuis mon départ de chez mon amie.
Je n'étais pourtant pas du genre à ressentir ce genre de chose, je pensais d'ailleurs cela impossible de se sentir suivie, mais c'était malheureusement bel et bien mon cas.

Une sensation très détestable pour tout dire.

Me dirigeant tranquillement vers ma précédente table, armée d'un plateau plein, j'eus la désagréable vision d'un homme en costume y étant nonchalamment assis.

Il avait donc suffit que je me lève un seul instant pour récupérer ma commande pour que l'on me pique ma table ?

Je n'en fis pas tout un foin pour une fois. J'inspirais un coup, et me détournais en prenant la première table à ma droite.

Nouvellement installée, je fondis immédiatement sur ma nourriture. Mais, malgré toute ma concentration, il ne fallut pas longtemps avant que le monsieur en costard me rejoigne et prenne place en face de moi.

Soudainement plus irritée qu'intriguée, je levais un regard vif vers l'individu.
Je faillis instantanément recracher ma nourriture par le nez.

Non mais qui vois-je là !

Ma nourriture avaler, un petit rire nerveux s'échappa malgré moi de ma bouche.
La mine faussement courtoise, cachant mon air énervée, j'entrepris de le questionner sur ses élans de folie.

- Qu'est-ce que vous faites là ?

Mon ton sonna sec. Je pris à côté de mes couverts une serviette en papier et m'essuyais la bouche en le dévisageant. Finissant tranquillement de mastiquer une dernière frite,  je lui accordais une petite pause dans ma dégustation.
Je considérais d'ailleurs cela comme une grande concession.

- Bonjour, madame. M'ignorait-il, sans cacher le sourire dans sa voix.

Ça commençait bien !

- Bonjour, monsieur.

Il grimaça légèrement, mais finit par tout simplement m'observer alors que j'attendais de lui une explication à sa présence à ma table.
En espérant que ce soit le merveilleux fruit amer du hasard.

- Que voulez-vous ? Dus-je demander une nouvelle fois.

Il prit une bonne dizaine de secondes avant de daigner m'accorder quelques mots...

- Rien...

De toute évidence, un mot.

Il laissa traîner sa voix grave, sonnant  douceureusement à mon oreille. Cependant il m'en fallait plus pour m'émoustiller.
Même si je m'étonnais de voir que dans un seul mot, il arrivait à transmettre ses intentions dragueuses.

- Soit. Répondis-je avec indifférence.

On ne pouvait décidément pas avoir un peu de paix le week-end. Les avantages de vivre à quelques minutes du travail ? Rencontrer ses clients à la moindre balade.
Enfin, ses anciens clients.

Je me remis à manger sans plus faire attention à lui.
Peut-être qu'il ne cherchait que ça d'ailleurs. De l'attention.
C'était quoi ses nouvelles méthodes de drague ?
J'espérais qu'avec ça, personne ne tombait sous son charme.

Irma : Dans tes yeux...[EN RÉÉCRITURE]Where stories live. Discover now